De nouvelles approches fondées sur l'équité et la justice sont essentielles pour financer la transition énergétique, affirme le groupe d'experts du secrétaire général de l’ONU sur les minéraux critiques pour la transition énergétique dans son rapport publié le 11 septembre.
Alors que la crise climatique s'aggrave, la demande mondiale de minéraux essentiels pour les technologies énergétiques propres - comme le lithium pour les véhicules électriques ou le sélénium pour les cellules solaires - devrait tripler d'ici à 2030 et quadrupler d'ici à 2040, selon l'Agence internationale de l'énergie.
Au terme d'un travail intense, le groupe d'experts énonce des principes directeurs et des recommandations visant à garantir que la transition énergétique mondiale profite pleinement à tous les pays et communautés riches en minerais essentiels pour la transition énergétique, y compris les économies en développement d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et du Pacifique.
« Les pays en développement, en tant que partenaires de la transition énergétique, peuvent favoriser leur développement grâce à des opportunités de valeur ajoutée, de partage des bénéfices, de diversification économique et de participation aux chaînes de valeur des minéraux essentiels à la transition énergétique qui alimenteront les prochaines générations. Ainsi, ils ne se limiteront plus à jouer le rôle de simples fournisseurs de matières premières », peut-on lire dans le rapport.
Le groupe, composé d'acteurs des gouvernements, de l'industrie et de la société civile du monde entier, a été soutenu par un secrétariat des Nations unies codirigé par l'équipe d'action pour le climat du secrétaire général António Guterres, l’ONU programme pour l'environnement et l’ONU commerce et développement (CNUCED). 17 autres agences des Nations unies ont également fourni des conseils techniques.
Grands principes et recommandations
Le rapport souligne le besoin de justice, d'équité et de durabilité tout au long de la chaîne de valeur des minerais critiques - de l'extraction, du raffinage et de la fabrication jusqu’au transport et au recyclage des produits en fin de vie.
Il plaide en faveur de contrats équitables et transparents, d'une gouvernance solide et d’une équité économique pour garantir des partenariats commerciaux et d'investissement justes.
Il met également l'accent sur les garanties environnementales et sociales afin d'éviter les pratiques minières néfastes du passé et préconise des objectifs et des calendriers équitables pour mettre en œuvre des approches d'efficacité matérielle et de circularité tout au long du cycle de vie des minerais essentiels à la transition énergétique.
Le rapport recommande la création d'un groupe consultatif d'experts de haut niveau qui serait accueilli par l’ONU, afin de faciliter le dialogue sur un meilleur partage des bénéfices, la valeur ajoutée, la diversification économique, le commerce et l'investissement, et la politique fiscale, pour libérer le potentiel des ressources locales en minéraux critiques pour un avenir durable.
Elle appelle également les gouvernements, le secteur privé et la société civile à « travailler avec la CNUCED et l'Organisation mondiale du commerce pour identifier les obstacles à l'accès au marché et au commerce afin de contribuer au développement ».
Contributions en cours de ONU commerce et développement
L’ONU commerce et développement soutient depuis longtemps les pays en développement riches en minerais pour qu’ils ajoutent davantage de valeur locale, créent de meilleurs emplois et réduisent leur dépendance à l'égard des exportations de matières premières ainsi que leur exposition à la volatilité des prix des produits de base.
Dans le cadre du rapport du groupe d'experts, elle a dirigé des groupes de travail sur la valeur ajoutée locale et le partage des bénéfices, ainsi que sur le commerce et l'investissement transparents et équitables.
Pour l'avenir, l'organisation s'engage à faire en sorte que l'équité et la justice façonnent le marché croissant des minerais critiques et à ce que les richesses minérales catalysent le développement durable au lieu d'exacerber les inégalités.
Grâce à son pouvoir de rassemblement et à ses plateformes favorisant le consensus, ONU commerce et développement peut contribuer à favoriser la coopération internationale sur des aspects essentiels tels que l'accès à la technologie, au savoir-faire et au soutien financier.
Grâce à la coopération technique, elle peut aider les pays à renforcer leurs capacités nationales de traitement et de fabrication de produits minéraux essentiels.
En outre, l'organisation continuera à plaider en faveur d'une réduction des obstacles à l'accès au marché et à aider les pays à s'y retrouver dans les règles complexes du commerce international.
Elle aidera également les États membres à mettre en place des cadres de gouvernance transparents et équitables afin d'attirer des investissements étrangers responsables, en veillant à ce que les revenus tirés des minéraux critiques soient réinvestis dans le développement économique national.