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déficit commercial : pourquoi donald trump se focalise sur les biens ?


Rédigé le 12 Avril 2025 à 11:13 | 0 commentaire(s) modifié le 14 Avril 2025 - 15:25


(Equonet Energies-Dakar) - Depuis quelques jours, les droits de douane font trembler les places boursières mondiales. Derrière ces annonces, il y a une obsession de toujours de Donald Trump : réduire le déficit commercial des Etats-Unis. Mais le président américain ne se concentre que sur les biens, laissant volontairement de côté les services.


Depuis la prise de fonctions de Donald Trump, la question du déficit commercial est au centre des discussions et la Maison Blanche semble se focaliser sur ce sujet. Ainsi, les droits de douane ont pour objectif de réduire ce déficit, qui s’élevait en 2024 à 918 milliards de dollars.

Un déficit, deux lectures

Lorsqu’on étudie ce sujet, il faut distinguer les biens et les services. Car les Etats-Unis ont un important déficit sur la partie biens (un peu plus de 1200 milliards de dollars), mais un excédent sur la partie services (295 milliards de dollars). Dans cette partie services, on retrouve les services numériques que l’on utilise tous les jours (les grandes plateformes américaines) mais aussi le conseil financier.

Durant les dernières décennies, l’économie mondiale s’est réorganisée de sorte que de nombreux pays exportent des biens pour approvisionner l’immense marché américain, quand les Etats-Unis exportent leurs services. Et la différence est en partie "recyclée" dans l’achat de Treasuries, et vient donc financer le déficit public américain. Une équation largement à l’avantage des Etats-Unis.

Mais la lecture de l’administration actuelle est complètement différente. Pour eux, le déficit commercial est plutôt la preuve que les autres pays s’enrichissent sur le dos des Américains. Pour reprendre une formule souvent employée par Donald Trump, les pays en excédent commercial se "font une fortune" sur le dos des Etats-Unis. Avec cette lecture des déficits commerciaux, on comprend pourquoi Donald Trump passe sous silence la question des services.

Parler à son électorat

Mais ce n’est pas seulement une problématique comptable et d’interprétation des chiffres. Pour réellement comprendre pourquoi Donald Trump se focalise uniquement sur la question des biens, il faut aussi en revenir à sa stratégie politique. A qui s’adresse-t-il ? Et quel message veut-il faire passer ? Depuis son entrée en politique en 2015, l’objectif est toujours de parler aux classes populaires. A cette Amérique blanche, victime de la désindustrialisation et hantée par le déclin des Etats-Unis.

Lors de la présentation des droits de douane réciproques – le mercredi 2 avril, soit il y a une éternité – Donald Trump a cédé la parole quelques instants. Et à qui a-t-il accordé ce privilège ? Ni au vice-président, J.D. Vance, ni au Secrétaire au Trésor, Scott Bessent, pas plus qu’à Howard Lutnick, Secrétaire au commerce, qui a simplement été chargé d’amener au président le fameux tableau présentant les taux de surtaxes douanières pour chaque pays. Celui qui a eu le droit de prendre la lumière quelques instants, c’est Brian Pannebecker, un ouvrier originaire de Detroit et fondateur des "Auto workers for Trump".

Le message était clair : pendant des décennies, le reste du monde a volé les usines et les emplois des Américains. Les droits de douane sont l’outil qui va permettre d’inverser cette tendance. Se concentrer sur les biens, c’est donc défendre les ouvriers américains.

Si la question des services est laissée de côté par Donald Trump, c’est donc à la fois parce que ça sert le récit politique, et aussi parce qu’il vaut mieux éluder ce sujet dans le cadre de la période de négociations de 90 jours qui s’ouvre. Mais en face de lui, le reste du monde ne doit pas ignorer cet élément. Les Etats-Unis exportent leur services partout à travers le monde et c’est un important levier de négociations face à Donald Trump. Un levier que la Commission européenne se tient prête à activer.

https://www.zonebourse.com/auteur/antoine-alves-d%27oliveira

Antoine Alves d'Oliveira (Zonebourse)



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