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uemoa : de gros risques pèsent sur l’économie régionale


Rédigé le 27 Juillet 2022 à 18:19 | 0 commentaire(s) modifié le 28 Juillet 2022 - 21:04

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) – Les risques auxquels font face les économies des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) sont d’ordre macroéconomique, sécuritaire, sanitaire et conflictuel.


Dans sa note d’information (Ni) sur la zone Uemoa de juillet 2022, Umoa-Titres fait état d’un certain nombre de risques auxquelles font face ses pays membres. Et ce sont les risques macroéconomiques qui figurent au premier rang. Selon le document, les Etats membres de l’Uemoa, exportateurs de produits de base et, pour la plupart, importateurs nets de produits pétroliers, restent confrontés aux incertitudes de l’économie mondiale.

En effet, il note un recul de l’intégration régionale, un ralentissement prononcé de la croissance des pays émergents et la faiblesse structurelle de la croissance mondiale qui pourraient entraîner une baisse de l’aide et des financements extérieurs, des envois de fonds des travailleurs à l’étranger et des exportations, et par conséquent porter atteinte à la stabilité macro financière de l’Uemoa.
 
« Une nouvelle appréciation du dollar américain à court terme pourrait faire apparaître un certain nombre de chocs positifs (autrement dit, accroître les recettes à l’exportation), mais les effets négatifs sur l’économie régionale pourraient être plus importants », souligne le document. « En effet, cela augmenterait aussi la charge de la dette souveraine des pays, dont l’exposition au dollar n’est pas couverte, ainsi que le coût global des importations. Un durcissement des conditions financières internationales aurait également un effet sur la disponibilité et le coût du financement extérieur pour la région », explique-t-il.
 
Au plan sécuritaire, le document met en avant un risque terroriste réel dans la région, avec les actions des groupes djihadistes dans le Sahel. « Au-delà des pertes immédiates en vies humaines que ces actions pourraient causer, les problèmes sécuritaires grèveraient davantage les budgets nationaux, diminueraient le financement extérieur, et entraîneraient vraisemblablement de graves retards dans la mise en œuvre d’importants projets d’investissement », prévient-t-il.
 
Au plan sanitaire, le document fait état de la crise de covid 19. A cet effet, il signale que la zone Uemoa, comme le reste du monde, est confrontée à une crise sanitaire sans précédent depuis 2020. « Outre le bilan humain, la crise a freiné la dynamique de croissance de l’Union, enregistrée depuis 2012 », souligne-t-il. « Au niveau des finances publiques, le solde budgétaire global s’est fortement dégradé dans tous les Etats-membres, du fait de l’incidence financière des mesures prises pour contenir la crise sanitaire. L’incertitude sur la fin de la pandémie est une source importante de préoccupations », poursuit-il.
 
« Toutefois, pour 2021 et à moyen terme, les objectifs de politique économique et financière indiquent une amélioration de la situation économique. En outre, il est attendu un retour à la consolidation budgétaire à partir de 2024 », ajoute-t-il.
 
Le dernier risque porte sur la crise liée à la guerre Russe-Ukraine. La Ni fait remarquer que la guerre en Ukraine a d’ores et déjà plongé l’économie mondiale dans une crise inflationniste majeure et un ralentissement de la reprise de la croissance économique. « Alors que la zone Uemoa se remettait progressivement de la pandémie et affichait une croissance au niveau d’avant pandémie, les pays de la zone franc ouest africaine vont devoir faire face aux conséquences de cette nouvelle crise qui affectera principalement les prix des matières premières et des combustibles fossiles (pétrole, et gaz) », prévient le document. « En effet, la majorité de ces pays importe une grande partie de leur consommation de blé de ces pays en conflit et sont grandement affectés par les mesures de restrictions d’exportations et la hausse des cours des matières premières qui en découle », explique-t-il.
 
« En outre, il faut également noter que ce conflit intervient dans un contexte où la plupart des pays de la zone dispose d’une marge de manœuvre limitée pour contrer les effets de ce choc. Cette situation risque d’aggraver les pressions socioéconomiques, la vulnérabilité liée à la dette publique et les séquelles de la pandémie auxquelles étaient déjà confrontés des millions de ménages et d’entreprises », ajoute-t-il.
 



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