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compétences, emplois et productivité : exploiter la jeune main-d’œuvre africaine pour réaliser le potentiel de croissance


Rédigé le 5 Juillet 2024 à 12:50 | 0 commentaire(s) modifié le 8 Juillet 2024 - 15:04


(Equonet Energies-Dakar) - Un rapport de l'OCDE suggère d'investir davantage dans le développement des compétences qui est essentiel pour réaliser le potentiel de croissance de l’Afrique.


Améliorer la qualité et l’accès au développement des compétences aidera l’Afrique à exploiter le potentiel de croissance de sa jeune main-d’œuvre, en plein essor et de plus en plus qualifiée, selon l'édition 2024 du rapport Dynamiques du développement en Afrique, intitulée Compétences, emplois et productivité parue aujourd'hui.
 
L’augmentation totale attendue de la population mondiale d’âge actif à l’horizon 2050 se produira pour 85 % en Afrique. La population d’âge actif (15-64 ans) aura alors quasiment doublé en Afrique, passant de 849 millions en 2024 à 1.56 milliard en 2050. Ces nouveaux entrants sur le marché du travail seront plus instruits que les générations précédentes, le nombre total de jeunes Africains diplômés de l’enseignement secondaire ou supérieur ayant plus que doublé, pour passer de 103 millions en 2020 à 240 millions en 2040. Ces jeunes seront à la recherche d’un emploi dans des économies dynamiques ; la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique devrait augmenter de 3.2% en 2023 à 3.5% en 2024 pour atteindre un taux annuel de 4 % en moyenne en 2025, dépassant celle de l’Amérique latine et des Caraïbes (2.5 %) et talonnant celle des pays en développement d’Asie (4.8 %), contre un taux de 3.2 % à l’échelle mondiale.
 
Selon le rapport, de nombreuses économies africaines sont confrontées à un double défi : les travailleurs ne possèdent pas l’éventail de compétences spécifiques que requièrent les emplois existants et, parallèlement, les emplois de qualité ne sont pas assez nombreux pour inciter les travailleurs à renforcer leurs compétences. Plus de 80 % des jeunes Africains scolarisés aspirent à occuper des emplois hautement qualifiés, mais seuls 8 % d’entre eux en trouvent.
 
Les pénuries de compétences – notamment dans des secteurs comme l’agroalimentaire, les énergies renouvelables et l’exploitation minière – freinent l’investissement privé. En fin de compte, les économies restent essentiellement informelles sous l’effet d’une offre insuffisante de travailleurs qualifiés, associée à une faible demande pour les compétences requises par les nouveaux emplois. D’après les estimations, 82 % des travailleurs en Afrique sont employés dans le secteur informel – occupant des emplois pour la plupart faiblement rémunérés, de qualité médiocre et peu protégés – contre 56 % en Amérique latine et dans les Caraïbes ; et 73 % dans les pays en développement d’Asie.
 
Les Dynamiques du développement en Afrique 2024 révèlent que l’instruction en Afrique reste faible, en termes de qualité et de quantité, en comparaison à d’autres régions du monde. En 2021, en moyenne les gouvernements africains ont alloué 3.7 % de leur PIB à l’éducation, soit 14.5 % de leurs dépenses publiques totales. Ces chiffres sont légèrement inférieurs aux seuils de référence internationaux, fixés à au moins 4 % du PIB et 15 % des dépenses publiques totales. Seize des 42 pays africains pour lesquels des données sont disponibles pour 2020-23 n’atteignent pas ces seuils.
 
Le renforcement des compétences, conjugué à des emplois de meilleure qualité, augmentera la productivité de millions de travailleurs. Le rapport indique que chaque année supplémentaire d'instruction peut accroître les revenus des apprenants africains jusqu’à 11.4 %, soit le rendement de l’éducation le plus élevé par rapport à toute autre région.
 
Les Dynamiques du développement en Afrique 2024 proposent plusieurs recommandations de politique publique pouvant aider à combler les déficits de l’Afrique en matière d’éducation et de compétences :
 
  • Renforcer l’éducation de qualité par l’amélioration des dépenses : interventions optimales en termes de coût-efficacité, par exemple formation des enseignants, pédagogie structurée et enseignement ciblé par niveau d’apprentissage, et participation à des évaluations des acquis à l’échelle nationale, régionale et internationale.
  • Élaborer des stratégies nationales, propres à chaque pays africain, sur les compétences dans les secteurs émergents à fort potentiel, y compris les nouvelles compétences requises dans les secteurs numérique et vert.
  • Renforcer les efforts de collecte de données et la qualité des systèmes d’information sur le marché du travail (SIMT) : accroître la fréquence des enquêtes sur le marché du travail et encourager la collaboration avec le secteur privé pour mieux évaluer l’offre et la demande de compétences.
  • Améliorer la productivité et l’employabilité des travailleurs informels, en particulier les femmes, grâce à des formations et à la reconnaissance des compétences acquises dans le cadre d’activités informelles.
  • Investir dans les établissements d’enseignement et de formation techniques et professionnels, en favorisant des partenariats plus étroits avec le secteur privé afin de mettre au point des programmes d’enseignement plus adaptés, en particulier en matière de compétences numériques.
  • Harmoniser les cadres régionaux de développement des compétences : renforcer les partenariats internationaux et les échanges universitaires.
Le rapport examine également les domaines stratégiques dans lesquels les cinq régions d’Afrique pourraient accroître le plus leur productivité grâce à une main-d’œuvre plus qualifiée : l’exploitation minière en Afrique centrale et australe, le numérique en Afrique de l’Est, les énergies renouvelables en Afrique du Nord et l’agroalimentaire en Afrique de l’Ouest.
Equonet Energies



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