Sur la base des chiffres officiels publiés par le ministère des Energies, du Pétrole et des Mines (MEPM), l’on pourrait dire que le Sénégal a fait un exploit dans l’industrie pétrolière.
Pour avoir allé au-delà de son objectif initial de production de 11,7 millions de barils de pétrole brut en 2024 (1 baril = 159 litres). En effet, le cumule de ces chiffres de juin, début de la production, à novembre 2024, fait un total de 13.930.000 barils de pétrole brut produits au champ Sangomar, situé à l’ouest, à une centaine de kilomètres de Dakar.
Dans le détail, 2,94 millions de barils de pétrole brut ont été produits en novembre 2024 et 10.990.000 barils de pétrole brut produits entre juin et octobre 2024, soit en moyenne 2.198.000 barils/mois.
Mieux, le pays de la ‘’Teranga’’ se montre plus ambitieux en se fixant un nouvel objectif de production annuelle qui devrait s’établir autour de 15 à 16 millions de barils de pétrole brut, en 2024. Donc au-dessus de la cible initiale de 11,7 millions de barils.
Selon le MEPM, l’ensemble des puits de production a pu être démarré à la fin du mois de novembre 2024. La tutelle signale qu’ils sont tous disponibles pour être connectés aux lignes de production, selon le planning optimisé de production de chaque puits. L’objectif étant d’assurer l’extraction globale de 100 000 barils de pétrole brut par jour.
Le champ Sangomar a produit ses premiers barils de pétrole en juin dernier, ce qui fait entrer le Sénégal dans l’industrie pétrolière, une dizaine d’années après la découverte d’importants gisements de pétrole et de gaz dans le pays.
Les données commerciales et socio-environnementaux rangées dans les tiroirs ?
Si le ministère des Energies, du Pétrole et des Mines (MEPM) a fait preuve de transparence et de bonne volonté en publiant des données sur la production de pétrole de Sangomar et sur sa commercialisation, il n’en a pas fait autant, du moins pour le moment, en ce qui concerne les données commerciales, sociales et environnementales.
En effet, des données sur les émissions de gaz à effet de serre et leurs impacts sur la santé des espèces marins et humains, ainsi que le niveau de la dégradation de la biodiversité n’ont pas été divulguées dans les rapports de production de juin à novembre 2024.
Il en est de même pour les pays destinataires de la commercialisation du pétrole et la valeur totale en FCFA de la production vendue.
L’absence de divulgation des données sur ces points constatés pose des défis aux ministères en charge de l’Environnement et en charge du Pétrole.
En vertu des principes et règles de la transparence et de gouvernance du secteur extractif, ainsi que du droit à l’information, il est de leur devoir de publier ces données pour une bonne connaissance et appréciation de leur ampleur.