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Le pétrole sénégalais est-il un remède au chômage ?


Rédigé le 4 Juillet 2019 à 14:49 | 0 commentaire(s) modifié le 7 Juillet 2019 - 16:10


(Equonet-Dakar) – A la question de savoir si le pétrole sera un remède au chômage au Sénégal, la réponde de Mamadou Fall Kane, secrétaire permanent adjoint du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Pétrogaz) est claire. La voici en intégralité.


L’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal contribuera à lutter contre le chômage, mais ce sera principalement de façon indirecte. Le secteur pétrolier amont est, en effet, assez peu gourmand en ressources humaines, mais il génère d’importants revenus financiers utiles à la croissance.
 
Le nombre exact de postes créés dans le secteur dépendra des futures découvertes mais restera limitée dans tout les cas. Les unités de forage et de production nécessitent en effet moins de 200 personnes et les navires de support, rarement plus que quelques dizaines. Au total, une projection raisonnablement optimiste permet donc d’anticiper quelques deux à trois mille emplois sur les installations en mer et sur les navires. En ajoutant les postes de support à terre, on peut tabler sur un total d’environ 10,000 emplois directs qui pourront générer à leur tour jusqu’à 10 fois plus d’emplois indirects et induits.
 
Ce nombre approximatif montre néanmoins que le secteur pétrolier amont ne réglera pas le problème de l’emploi au Sénégal, comme l’illustre la projection de l’évolution de la population active d’ici à 2035. Il sera donc important de développer également le raffinage et la pétrochimie qui nécessiteront des ressources humaines plus conséquentes.
 
L’autre enseignement à tirer est que les emplois directs étant limités, il est, d’ores et déjà, nécessaire de tout mettre en œuvre pour les réserver au personnel sénégalais.
 
Pour y parvenir, l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) est la carte maîtresse qui permettra d’amener le personnel sénégalais au niveau d’exigence requis dans le secteur pétrolier et gazier. L’INPG a l’ambition de devenir un pôle d’excellence, à l’image de la première promotion d’ingénieurs spécialisés, au nombre de 22 étudiants, sélectionnés parmi plus de 2000 candidats suivant un processus totalement transparent et méritocratique. Ce cursus ingénieur sera très rapidement complété par un catalogue complet de formations aux métiers de techniciens-opérateurs (niveau Bac+3) mais aussi par des programmes de formation continue, pour les cadres du secteur public et privé, sur les métiers du droit, de l’économie, ou encore de la finance. Cette offre de formation globale permettra aux Sénégalais de s’exprimer pleinement à tous les niveaux de l’industrie pétrolière et gazière.
 
Enfin, il est primordial de retenir que si le pétrole apportera bien du “carburant“ supplémentaire, c’est le Plan Sénégal Émergent qui reste le moteur du développement accéléré du pays. Les projets pétroliers et gaziers joueront donc un rôle indirect mais crucial dans la création d’emploi, en apportant des moyens financiers supplémentaires qui aideront à la réalisation des projets phares du PSE.
Mamadou Fall Kane



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