Selon un rapport(le lien est externe) des Nations Unies, plus de 70 % des économies africaines sont gravement menacées par la guerre de la Russie en Ukraine. La Banque africaine de développement est l’une des nombreuses organisations internationales, y compris les agences spécialisées des Nations unies et les institutions de financement du développement, qui envisagent un plan pour stimuler la production alimentaire en Afrique et éviter un lourd tribut au continent africain.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait annoncé en mars la création du Groupe de réponse de l’ONU à la crise mondiale(le lien est externe), composé de 32 membres – qu’il préside. Son premier rapport, publié mercredi à New York, indique que 41 pays africains sont exposés à au moins une situation d’urgence causée par la guerre.
« La guerre alimente une crise tridimensionnelle – alimentaire, énergétique et financière – qui frappe les personnes, les pays et les économies les plus vulnérables du monde », a averti M. Guterres lors d’une conférence de presse en distanciel.
Le Groupe de réponse à la crise mondiale aidera les décideurs du monde entier à mobiliser des solutions et à élaborer des stratégies et des recommandations pour aider tous les pays – y compris les plus vulnérables – à surmonter ces crises interdépendantes. Une analyse préliminaire suggère que pas moins de 1,7 milliard de personnes dans 107 économies sont exposées à au moins un des trois risques mis en évidence par le Groupe de réponse à la crise mondiale.
Le rapport de l’ONU appelle à une utilisation immédiate et efficace de tous les mécanismes existants pour aider les pays qui souffrent directement de la guerre et de ses conséquences. Guterres a déclaré que les plans d’action recommandés par le Groupe de réponse à la crise mondiale ciblent particulièrement l’Afrique, les pays africains étant parmi les plus vulnérables à la crise imminente.
Le président du groupe de la Banque, Akinwumi A. Adesina, a déclaré que le plan alimentaire d’urgence qu’elle envisageait s’appuierait sur le succès de programmes existants tels que l’initiative de la Banque africaine de développement « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine » (TAAT, de son acronyme anglais). TAAT a fourni à 11 millions d’agriculteurs dans 30 pays africains des technologies telles que du maïs résistant à la sécheresse, du blé résistant à la chaleur et des variétés de semences à haut rendement.
Selon Adesina, le plan de la Banque africaine de développement pourrait aider 40 millions d’agriculteurs à augmenter leurs récoltes de variétés tolérantes à la chaleur de blé, de riz, de soja et d’autres cultures, afin de nourrir environ 200 millions de personnes.
« S’il y a jamais eu un moment pour augmenter radicalement la production alimentaire en Afrique, c’est maintenant », a martelé le président du Groupe de la Banque.
Au cours de la réunion de mercredi, Guterres a annoncé la nomination de six chefs d’État comme champions mondiaux chargés de mener des actions de plaidoyer à l’échelle internationale et de susciter la volonté politique nécessaire pour stimuler l’action. Il s’agit du président sénégalais Macky Sall, qui préside actuellement l’Union africaine, du premier ministre danois Mette Frederiksen, du président indonésien Joko Widodo, du chancelier allemand Olaf Scholz, du premier ministre de la Barbade Mia Mottley et du premier ministre du Bangladesh Sheikh Hasina.
Les prix des aliments, de l’énergie et des engrais ont fortement augmenté, avec des risques croissants d’instabilité mondiale, la Russie et l’Ukraine représentant l’un des plus grands greniers à blé du monde.
« Nous devons vraiment être conscients de l’urgence – les restrictions doivent être abolies, il ne doit y avoir aucune thésaurisation de ces produits et, surtout, nous devons utiliser immédiatement les instruments financiers disponibles », a exhorté Guterres.
La Russie et l’Ukraine fournissent environ 30 % du blé et de l’orge mondiaux, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol. En outre, la Russie est le premier exportateur de gaz naturel et le deuxième exportateur de pétrole au monde. La Russie et son voisin la Biélorussie exportent environ un cinquième des engrais du monde.
Source: BAD