Connectez-vous S'inscrire
https://www.equonet.net/
ecofinance.sn
Facebook
Twitter
Média de veille et d'alerte sur les questions de gouvernance, de transparence et de redevabilité des ressources extractives au Sénégal et en Afrique.
Veiller sur le respect des obligations du secteur extractif sénégalais.



L’Union Africaine et les partenariats public-privé : l’exemple du Nepad et du Pida


Rédigé le 18 Octobre 2015 à 23:22 | 0 commentaire(s) modifié le 30 Novembre 2015 - 23:51


Contribution

Ecofinance.sn (Dakar) - L’Union africaine (UA) est créée en 2002 à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999. Elle a remplacé l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Elle se donne pour objectifs de promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et le développement économique des Etats membres. Pour la réalisation de cet objectif économique, l’UA a mis en place deux programmes visant essentiellement à attirer l’investissement privé étranger, sans aucun doute aussi, les partenariats public-privé. Il s’agit du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et Le Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA). Ce potentiel peut être exploité au moyen des mécanismes institutionnels et juridiques et politiques prévus.


Les chefs d'Etat lors d'un sommet du Nepad à Dakar.
Les chefs d'Etat lors d'un sommet du Nepad à Dakar.
Contribution 

1. Le fondement institutionnel du cadre économique de l’UE

Le cadre économique de l’Union est essentiellement constitué des organes socio-économiques de cette même instance. Les organes socio-économiques et financiers de l’Union sont constitués des comités techniques spécialisés, du conseil économique, social et culturel et des institutions financières. Ils sont chargés de préparer les projets et programmes de l’Union, d’en assurer leur coordination et de les présenter ainsi que des rapports et des recommandations au Conseil exécutif . Les institutions financières seront constituées de la Banque centrale africaine, du Fonds monétaire africain et de la Banque africaine d’investissement .

Ce qu’il y a lieu de souligner et qui justifiera qu’on mettra l’accent sur la Banque Africaine de développement et le Fonds Africain de développement, réside dans le fait que les institutions financières de l’UA ne sont pas encore mises en place. Le choix de ces deux institutions n’est pas fortuit. En effet, la BAD se trouve être l’organe d’exécution du Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA) alors que le FAD a eu à financer de nombreux projets d’infrastructures en Afrique sans compter la Consortium pour les Infrastructures en Afrique (ICA) créé en 2005 à l’issue du Sommet du G8 de Gleneeagles. Le Consotium est constitué des donateurs bilateraux et des agences multilatérales. Son objetctif principal est d’accélérer les progrès en matière de développement des infrastructures en Afrique .

Il faut souligner qu’en dépit des efforts encourageants de la BAD et du FAD, les déficits restent énormes en Afrique. C’est pourquoi, la BAD préconise de recourir aux partenariats public-privé pour combler les besoins en financements des projets d’infrastructures en Afrique. Ce souhait a été manifesté lors de la 3ième édition du Forum Africain des infrastructures qui s’est tenue à Dakar, au Sénégal où la BAD a eu à contribuer au financement du projet d’autoroute à péage fait sous forme de partenariat public-privé. Cette contribution de l’institution financière africaine est confirmée par les propos de son représentant résident qui énonçait que «Au Sénégal, la BAD, en partenariat avec d’autres bailleurs de fonds publics, est en train de mener actuellement la première expérience dans le secteur des transports en Afrique subsaharienne avec la mise en œuvre du projet de construction de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio» . Cette édition qui s’est tenue du 21 au 22 octobre 2010 à Dakar avec la participation des pays d’Afrique de l’Ouest, du Nord et du Centre a porté sur le thème, « des enjeux et contextes du partenariat public privé dans les infrastructures ».

II. Le Nepad et le Pida : des programmes pour résorber le déficit en infrastructures en Afrique

Si les Etats parties de l’Union africaine ont clairement manifesté leur volonté de recourir aux partenariats public-privé pour financer les projets du PIDA (C), il est tout aussi vrai que le NEPAD (B) compte s’appuyer sur la participation du secteur privé pour atteindre ses objectifs. Pour se rendre compte de la pertinence de ces deux projets notamment du PIDA, il est nécessaire de faire un état des lieux des besoins de l’Afrique en matière d’infrastructures (A).

A. Etat des lieux des infrastructures en Afrique

L’Union Africaine, cadre de renforcement de l’OUA, peut s’appuyer sur les partenariats public-privé pour réaliser ses objectifs socio-économiques qui rentrent dans les attributions du Conseil Exécutif . En effet, l’Union Africaine s’engage à promouvoir le développement durable aux plans économique, social, culturel et l’intégration économique des Etats membres . Ce qui passe nécessairement par la mise en place de projets d’infrastructures, socles du développement et de l’intégration. Dans ce domaine, l’Afrique présente un retard si l’on tient compte des déclarations du Groupe de la Banque Africaine de Développement. Cette institution affirme que l’Afrique présente un grand déficit en matière d’infrastructures et un taux croissance annuelle faible. En effet, comparée aux pays en voie de développement où le taux de couverture est de 82 pour cent contre 65 pour cent en matière d’assainissement, de 58 pour cent contre 24 pour cent pour l’électricité et de 90 pour cent contre 34 pour cent concernant l’accès d’eaux routes, l’Afrique devra relever ces défis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Pour ce faire, elle devra atteindre une croissance annuelle de 7 pour cent et réunir d’une part, un investissement annuel de 22 milliards de dollars US dans les infrastructures de base suivantes : 40 pour cent dans les transports, 25 pour cent à l’énergie, 20 pour cent à l'eau et 15 pour cent aux télécommunications et d’autre part, 38 milliards de dollars par an, soit entre 32 et 40 dollars US par habitant de 2005 à 2015 compte non tenu de la somme de 18 milliards nécessaire pour l’exploitation et l’entretien des investissements.

B. Le Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique (NEPAD)

Avant le NEPAD, il existait le Partenariat du millénium pour le programme de redressement de l’Afrique et le Plan Omega. Le 3 juillet 2001, ces deux initiatives ont été fusionnées pour donner naissance à la Nouvelle Initiative pour l’Afrique (NAI). Celle-ci, approuvée par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation l’Union africaine le 11 juillet 2001 et finalisée le 23 octobre de la même année, a donné naissance au NEPAD. Ce programme est issu de l’œuvre personnelle des dirigeants africains.

Le NEPAD se veut un plan de développement intégré répondant de manière cohérente et équilibrée aux principales priorités sociales, économiques et politiques du continent. Il constitue un cadre de partenariat avec le reste du monde. Il se fixe trois objectifs : promouvoir la croissance accélérée et le développement durable, éradiquer la pauvreté généralisée et extrême, et mettre fin à la marginalisation de l’Afrique dans le processus de mondialisation.

Pour réaliser ces objectifs, le NEPAD privilège les secteurs prioritaires suivants : les infrastructures en comblant le fossé numérique, relevant les défis de l’énergie, de l’eau, des transports et de l’assainissement ; les ressources humaines en mettant l’accent sur les volets relatifs à la réduction de la pauvreté, le déficit éducationnel, la réduction du phénomène de l’exode des compétences et l’amélioration de la santé ; le secteur agricole en le rendant fort et durable ; la sauvegarde et la défense de l’environnement ; la promotion de la culture en Afrique et le développement de la science et de la technologie.

Il faut préciser que des volets importants du NEPAD comme les couloirs de transports transafricains ont été incorporés dans le Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA) dans un souci d’efficacité et d’harmonisation.

C. Le Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA)

Les premiers jalons du PIDA ont été posés au 16e Sommet d’Addis Abeba (Éthiopie), du 1 au 4 février 2009 portant sur le thème principal du développement des infrastructures en Afrique, particulièrement sur le transport, l'énergie et l'investissement. Suite à ce Sommet, il a été procédé, le 24 juillet 2010, au lancement du PIDA.

Ce programme a été mis en place pour des raisons internes et externes. Les facteurs internes résultent de la lenteur de la réalisation des couloirs de transport transafricains définis par le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), d’une absence de coordination adéquate du côté africain en particulier entre la Commission de l'UA, la Banque africaine de développement et le NEPAD au lieu d’un problème de disponibilité de financement et d’un manque d'entretien de structures de gestion et d'analyses coûts-bénéfices.

Au titre des causes externes, il y a les nouvelles exigences du marché auxquelles le continent doit s’adapter (surtout au plan des technologies de l'information et de la communication) et les incidences de la crise économique sur les programmes d'infrastructures en Afrique avec ses conséquences néfastes sur les programmes et projets en Afrique. Pour relever ces défis, le PIDA porte sur quatre secteurs clés à savoir le transport l’énergie, l’eau et les télécommunications.

Naissant de l’initiative conjointe de la Commission de l’Union africaine, du secrétariat du NEPAD et du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), le PIDA constitue une fusion du Programme d’action à court terme du NEPAD, le Cadre stratégique à moyen et long terme du NEPAD et de l’initiative du plan directeur des infrastructures de l’Union africaine. Il est conjointement géré par la Commission de l’Union africaine et la BAD.

La gestion du PIDA sera assurée par une équipe de pilotage. Celle-ci, dirigée par la Commission de l’Union Africaine a la responsabilité de préparer un programme d’orientation et d’assurer sa mise en vigueur. Un comité technique, dirigé par la Banque, doit assurer le contrôle-qualité des résultats et une Equipe de ‘Gestion’ de Projet (PMT), basée dans les locaux de la Banque et baptisée ‘Organe d’Exécution’ faisant partie de la Division NEPAD au sein du Département ONRI, devra assurer la gestion quotidienne du programme.

Les besoins financiers du PIDA sont estimés à 11, 391.527 USD. Les mécanismes de financement retenus pour ce programme allient des ressources traditionnelles et innovantes. Pour les financements traditionnels, figurent les ressources internes des budgets nationaux d'investissement, les financements publics venant des partenaires au développement : dons et prêts à taux bonifiés des agences multilatérales et bilatérales ; les partenariats public-privé et les prises de participation, l’utilisation des prêts non souverains et consortiaux, les mécanismes de financements institutionnels ou de projets, les investissements directs, les investissements non directs sur la base de fonds d’actions et de quasi-fonds propres, les obligations et ressources des marchés des capitaux.

Concernant les financements innovants, ils se rapportent aux : fonds souverains de pays ayant des excédents budgétaires, capitaux provenant de sources alternatives, comme l'épargne du secteur privé et fonds excédentaires et autres ressources endogènes - peut-être par le biais de nouvelles taxes (d’appui à l'intégration régionale).

Dr Aliou SAWARE
Formateur et spécialiste en PPP
Email: aliousaware@hotmail.fr






 
Dr Aliou SAWARE




Dans la même rubrique :
< >

Dimanche 15 Décembre 2024 - 13:07 sénégal et bp : les stigmates 'coûts et surcoûts"

Actualité | EcoFinance | Finance | Technologie | Contenu local | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Mines-Hydrocarbures | Energies