Sur le continent, la faim s’est considérablement aggravée depuis 2013, indique le rapport, et la plus grande partie de cette détérioration s’est produite entre 2019 et 2020. On estime que la situation s’est encore détériorée cette année et que les principaux facteurs de la faim ne se sont pas estompés.
Les trois organismes à l’origine du rapport exhortent les pays africains à entendre leur appel à transformer les systèmes agroalimentaires.
«Les pays doivent se mobiliser et s’appuyer sur les résultats du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, du Sommet Nutrition pour la croissance et de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26)», déclarent dans l’avant-propos conjoint du rapport M. Abebe Haile-Gabriel, Sous-Directeur général et Représentant régional pour l’Afrique de la FAO, M. William Lugemwa, Directeur de la Division du développement du secteur privé et des finances de la CEA, et Mme Josefa Sacko, Commissaire de l’Union africaine chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable.
«Il faut une vision commune, une forte mobilisation politique et une collaboration intersectorielle efficace, y compris avec le secteur privé, pour s’entendre sur les arbitrages et trouver et mettre en œuvre des solutions durables qui transforment les systèmes agroalimentaires», indiquent-ils dans le rapport intitulé Afrique – Vue d’ensemble régionale de la sécurité alimentaire et de la nutrition 2021: Statistiques et tendances.
Un nouvel aperçu de la faim et de la malnutrition
Le rapport numérique permet aux lecteurs de mieux comprendre l’ampleur de la faim en Afrique. En 2020, 281,6 millions d’Africains étaient sous-alimentés, soit 89,1 millions de plus qu’en 2014, précise le rapport. Les niveaux et les tendances en matière de faim varient considérablement d’une sous-région à une autre. Environ 44 pour cent des personnes sous-alimentées sur le continent vivent en Afrique de l’Est, 27 pour cent en Afrique de l’Ouest, 20 pour cent en Afrique centrale, 6,2 pour cent en Afrique du Nord et 2,4 pour cent en Afrique australe.
Les mesures à court terme que doivent prendre les pays pour lutter contre la faim consistent notamment à apporter une assistance humanitaire et à adopter des mesures de protection sociale efficaces, indique le rapport. À plus long terme, les pays devront investir dans l’agriculture et les secteurs connexes, ainsi que dans les services liés à l’eau, à la santé et à l’éducation.