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Relance de l’économie sénégalaise : la relance verte et par le secteur privé préconisée


Rédigé le 19 Septembre 2021 à 18:33 | 0 commentaire(s) modifié le 20 Septembre 2021 - 16:35

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) – Les partenaires au développement encouragent le gouvernement sénégalais à accorder une importance capitale à la relance verte par le secteur privé national et international.


Pour relancer son économie, le gouvernement sénégalais a engagé un exercice d’ajustement de son plan d’action prioritaire (PAP 2019-2023). Son ambition à travers ce Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A), adopté au mois de septembre 2020 par le président de la République, est de remettre le pays sur la trajectoire de croissance forte d’avant Covid 19. L’objectif est de maintenir le cap fixé pour l’émergence, au bénéfice des populations.

Dans cette dynamique, les partenaires au développement suggèrent la relance verte et par le secteur privé en transformant la menace du changement climatique en opportunité. Irène Mingasson, ambassadrice de l’Union Européenne qui s’exprimait hier en leurs noms lors de l’atelier de validation de la revue annuelle conjointe (Rac) a ainsi évoqué la contribution déterminée nationale (Cdn) qui à son avis, devrait former la base de la structuration en cours du plan Sénégalo émergent vert et a marqué tout leur intérêt à être partie prenante au processus.
 
Approuvée en décembre 2020, la Cdn promeut une vision claire pour l’avenir et un leadership qui dépasse le champ national.

«Ceci permettra d’inciter le secteur privé national et international à investir sur la relance verte pour promouvoir la création d’emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes», a déclaré la diplomate européenne.
 
«Pour une réussite du PSE, du PSE vert et en ligne avec PAP2A, la mobilisation du secteur privé pour soutenir la relance verte est clé. Pour attirer les investissements privés et soutenir la création d’emploi, il faut assurer un environnement des affaires favorable répondant aux défis tels que par exemple les coûts de production, ou en accélérant la transformation digitale de l’économie», a-t-elle poursuivi.
 
«Nous appelons à finaliser la stratégie de développement du secteur privé et à un dialogue public-privé efficace, ouvert, confiant, pour soutenir l’ensemble de l'écosystème économique et son attractivité aux investissements directs étrangers (IDE). Nourrir la confiance des opérateurs, favorisera les investissements», a-t-elle ajouté.
 
Par ailleurs, Irène Mingasson s’est intéressée à la question du foncier. Ce fut pour plaider pour une bonne gouvernance de la terre. «Une gestion efficace et transparente du foncier est un élément-clé de toute activité économique, agricole, industrielle ou de services. Nous recommandons de revoir la question foncière du point de vue de l’attractivité des territoires telle que prévue dans le Plan national d’aménagement et de développement des territoires (PNADT), mais aussi de l’autonomisation des femmes et des jeunes, la question foncière entrainant souvent des conflits au niveau local», a-t-elle dit
 
«Un secteur privé dynamique est incontournable pour permettre au Sénégal de se développer rapidement, en créant des opportunités économiques et des emplois décents pour sa population, notamment cette jeunesse qui ne demande qu'à participer à l’émergence de son pays», a-t-elle conclu sur ce chapitre.
 
Emplois des jeunes

Mais la relance verte par le secteur privé n’est pas le seul point indispensable à la relance de l’économie sénégalaise. La cheffe de file des partenaires au développement a aussi abordé un autre aspect important de la relance économique : la création d’emplois, notamment pour les jeunes.
 
«Il nous semble important de mettre en avant cette jeunesse, force motrice et innovatrice, qui souhaite faire entendre sa voix mais aussi qui entend contribuer efficacement à la mise en œuvre du programme d’urgence pour l’insertion des jeunes», a-t-elle plaidé.
 
«Nous, les partenaires, suggérons que la jeunesse soit invitée à participer à des évènements-phare du pays comme la RAC ou le Conseil présidentiel annoncé sur la réforme de la Pêche artisanale et l’Aquaculture. Ce Conseil pourra démontrer, amplifier le potentiel de ce secteur pour la création d’emploi, et mettre en lumière les bénéfices, pour la jeunesse notamment, de la réforme de la pêche, indispensable pour en assurer la durabilité», a-t-elle ajouté.        
 
Dans le même ordre d’idée, elle a soulevé des questions relatives à l’éducation de base, la qualité de la formation professionnelle, liée aux besoins du marché de travail, ainsi que l’insertion professionnelle des jeunes qui constituent un pilier clé de la relance et auxquelles la RAC devrait se focaliser davantage.
 
A ce titre, pour relever le taux d’achèvement et de réussite dans ces secteurs, les partenaires de l’Etat recommandent de renforcer les programmes dès le primaire, ainsi que les capacités des enseignants.
 
«En matière d’éducation de base, outre les besoins en termes d’infrastructures, d’intégration du numérique, et en nombre d’enseignants, il semble opportun de prioriser également la réforme des programmes scolaires, le déploiement de dispositifs ciblant les enfants et jeunes non scolarisés et particulièrement vulnérables», a indiqué la diplomate européenne. Plus largement, elle invite à une réflexion approfondie sur la durabilité et l’avenir du système éducatif, dans un contexte où les dépenses courantes représentent l’essentiel du budget du secteur.
 
Equité et inclusion
 
L’équité et l’inclusion est un autre aspect de la relance préconisé par les partenaires au développement. «Les femmes, représentant plus de la moitié (50,2%) de la population sénégalaise, constituent un segment déterminant dans la dynamisation de l’économie tant formelle qu’informelle. Libérer leur potentiel et favoriser leur accomplissement social et économique est essentiel pour un développement durable et inclusif», a indiqué leur porte-parole. 
 
Saluant les efforts consentis par le gouvernement dans la promotion de l’égalité de genre, ils  l’encouragent aussi à rendre compte de l’état d’avancement de l’égalité de genre au niveau institutionnel et économique. Ils l’invitent en même temps à poursuivre résolument l’institutionnalisation du genre dans l’administration publique, centrale et territoriale, à travers des audits genre systématiques dans les ministères sectoriels, une sensibilisation effective du personnel à la thématique genre, et la mise en œuvre de plans budgétisés à cet effet.
 
Ils l’encouragent aussi à renforcer la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’autonomisation économique des femmes, notamment en milieu rural; et l’invitent à une présentation des résultats et des impacts de tous les mécanismes de financement et d’autonomisation mis en place.
 
Plus généralement, ils soulignent l’importance et la pertinence d’une référence systématique au respect des droits humains dans les politiques publiques. Ils appellent à relancer les processus législatifs relatifs aux droits des enfants, notamment l’adoption du Code de l’Enfant.
 
Les Partenaires appellent également à accentuer les efforts de prévention des violations des droits et des pratiques néfastes contre les femmes et les enfants, mais aussi à traduire les engagements politiques nationaux en matière de protection des enfants et des populations vulnérables, à travers par exemple l’accroissement des investissements publics dans ces domaines.



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