Les membres du Collectif des acteurs du patriotisme économique (CAPES) hausse le ton. En conférence de presse tenue hier à la chambre de commerce et d’agriculture de Dakar, ces chefs d’entreprises (hommes et femmes), dans leurs domaines d’activité respectifs, ont exprimé le ras-le-bol des difficultés auxquelles ils sont confrontés dans tous les domaines de l’économie. Babacar Ndiaye, président du CAPES) porte leur voix.
"En fait, dans le secteur de l’agriculture, nous sommes dans un désarroi certain du fait des incohérences entre les programmes et projets aux budgets consistants indiquant la volonté des autorités de vouloir transformer notre agriculture et la situation des filières agricoles qui peinent à couvrir annuellement les besoins nationaux alors que les opportunités et potentialités sont évidentes ponctuées par un retour de l'abondance pluviométrique", dénonce-t-il.
M. Ndiaye ne s'est pas limité un simple diagnostic. Il suggère aussi une piste de solution. "Cela nécessite des réformes structurelles tant au plan institutionnel à l'image de la mis en place de la chambre agricole conformément à la norme de l'UEMOA et au plan financier par la réorientation du modèle de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) et la mise en place d'un Pacte national de production agricole (PNPA) pour la réalisation collective de l'autosuffisance agricole et de hausser significativement les offres d'opportunités et d'emplois agricoles", indique-t-il.
"Cela participe à répondre aux besoins de mise en place de chaînes de valeurs pour résoudre les équations des déperditions agricoles, fruitières, maraîchères et laitières. Des sous-secteurs entiers de l'élevage tel que les cuirs et peaux et la tannerie sont marqués par une faible professionnalisation lié à un déficit de mise en relation entre l'élevage, l'artisanat et les investissements financiers et industriels", ajoute-t-il.
Abordant la pêche, il fait état d'une situation très critique. "Le secteur de la pêche subit une situation meurtrière avec des Accords et licences de pêche dont la rentabilité économique est peu visible, l'utilité aquatique peu soutenable et la fonction alimentaire alarmante", s'inquiète-t-il. Et M. Ndiaye d'indiquer la voie à suivre. "En lieu et place, des coopératives de pêcheurs pourraient offrir, par une fiscalité intelligente, plus de ressources à l'Etat et garantir une contribution significative autant l'autosuffisance alimentaire qu'à l'emploi; ce qui influerait sur les migrations", préconise-t-il.
A ces problématiques soulevées, le président du CAPES y ajoute celle du transport dont les réformes passent, pour lui, par l'obligation de segmenter clairement les types en réservant l'exclusivité du transport terrestre aux nationaux. Le commerce n'est pas en reste. Sur ce point, il dénonce le manque de dialogue. "Dans le secteur du commerce, plus que tout autre, l'absence de concertation visant de manière collective la mise en place d'un système de circulation des biens et services avec des facilités douanières et fiscales, plombe l'accessibilité des produits aux consommateurs", déplore-t-il. " Nos industries sont encore fragilisées par le coût des intrants et la pression fiscale qui impactent sans commune mesure leur compétitivité", ajoute-t-il.
Parlant des entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP), le diagnostic de M. Ndiaye est sans complaisance. "Concernant nos entreprises des BTP, elles claudiquent, confrontées qu'elles sont à l'accès au marché du fait de l'absence de préférence nationale au moment où elles sont des références continentales", s'indigne-t-il soulignant que "les quelques rares cas de sous-traitance, sont octroyés dans des conditions drastiques." "Nos entreprises sont mises dans des plafonds de verre surtout dans les mines et carrières, le pétrole, le gaz, l'or et tous les minerais et ressources naturelles", déplore-t-il.
"La stratégie de transfert de technologie, posée en tant que conditionnalité à tout investissement étranger, en termes d'obligation de partenariat avec les entreprises nationales, est d'une nécessité impérieuse pour permettre la visibilité sociale desdites ressources", plaide-t-il.
Cette sortie du CAPES intervient dans un contexte marqué par la hausse continue et généralisée des prix des denrées de grande consommation. Pour cette instance qui regroupe des privés du secteur formel et informel, cette réalité est la résultante conjuguée d'un environnement économique, fiscale, bancaire et social toujours peu favorable aux entreprises et aux entrepreneurs nationaux.
S’estimant être en situation de vulnérabilité aigue du fait des déficits cumulés du cadre institutionnel et se sentant ainsi orphelin, ils n’ont eu d’autre choix que de sonner la mobilisation pour créer d’urgence, organiser et développer un patriotisme économique. Ils entendent ainsi relever le défi du portage de l’économie sénégalaise pour un développement endogène par les entreprises, qui seraient les seules garantes des investissements inclusifs et durables.
"En fait, dans le secteur de l’agriculture, nous sommes dans un désarroi certain du fait des incohérences entre les programmes et projets aux budgets consistants indiquant la volonté des autorités de vouloir transformer notre agriculture et la situation des filières agricoles qui peinent à couvrir annuellement les besoins nationaux alors que les opportunités et potentialités sont évidentes ponctuées par un retour de l'abondance pluviométrique", dénonce-t-il.
M. Ndiaye ne s'est pas limité un simple diagnostic. Il suggère aussi une piste de solution. "Cela nécessite des réformes structurelles tant au plan institutionnel à l'image de la mis en place de la chambre agricole conformément à la norme de l'UEMOA et au plan financier par la réorientation du modèle de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) et la mise en place d'un Pacte national de production agricole (PNPA) pour la réalisation collective de l'autosuffisance agricole et de hausser significativement les offres d'opportunités et d'emplois agricoles", indique-t-il.
"Cela participe à répondre aux besoins de mise en place de chaînes de valeurs pour résoudre les équations des déperditions agricoles, fruitières, maraîchères et laitières. Des sous-secteurs entiers de l'élevage tel que les cuirs et peaux et la tannerie sont marqués par une faible professionnalisation lié à un déficit de mise en relation entre l'élevage, l'artisanat et les investissements financiers et industriels", ajoute-t-il.
Abordant la pêche, il fait état d'une situation très critique. "Le secteur de la pêche subit une situation meurtrière avec des Accords et licences de pêche dont la rentabilité économique est peu visible, l'utilité aquatique peu soutenable et la fonction alimentaire alarmante", s'inquiète-t-il. Et M. Ndiaye d'indiquer la voie à suivre. "En lieu et place, des coopératives de pêcheurs pourraient offrir, par une fiscalité intelligente, plus de ressources à l'Etat et garantir une contribution significative autant l'autosuffisance alimentaire qu'à l'emploi; ce qui influerait sur les migrations", préconise-t-il.
A ces problématiques soulevées, le président du CAPES y ajoute celle du transport dont les réformes passent, pour lui, par l'obligation de segmenter clairement les types en réservant l'exclusivité du transport terrestre aux nationaux. Le commerce n'est pas en reste. Sur ce point, il dénonce le manque de dialogue. "Dans le secteur du commerce, plus que tout autre, l'absence de concertation visant de manière collective la mise en place d'un système de circulation des biens et services avec des facilités douanières et fiscales, plombe l'accessibilité des produits aux consommateurs", déplore-t-il. " Nos industries sont encore fragilisées par le coût des intrants et la pression fiscale qui impactent sans commune mesure leur compétitivité", ajoute-t-il.
Parlant des entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP), le diagnostic de M. Ndiaye est sans complaisance. "Concernant nos entreprises des BTP, elles claudiquent, confrontées qu'elles sont à l'accès au marché du fait de l'absence de préférence nationale au moment où elles sont des références continentales", s'indigne-t-il soulignant que "les quelques rares cas de sous-traitance, sont octroyés dans des conditions drastiques." "Nos entreprises sont mises dans des plafonds de verre surtout dans les mines et carrières, le pétrole, le gaz, l'or et tous les minerais et ressources naturelles", déplore-t-il.
"La stratégie de transfert de technologie, posée en tant que conditionnalité à tout investissement étranger, en termes d'obligation de partenariat avec les entreprises nationales, est d'une nécessité impérieuse pour permettre la visibilité sociale desdites ressources", plaide-t-il.
Cette sortie du CAPES intervient dans un contexte marqué par la hausse continue et généralisée des prix des denrées de grande consommation. Pour cette instance qui regroupe des privés du secteur formel et informel, cette réalité est la résultante conjuguée d'un environnement économique, fiscale, bancaire et social toujours peu favorable aux entreprises et aux entrepreneurs nationaux.
S’estimant être en situation de vulnérabilité aigue du fait des déficits cumulés du cadre institutionnel et se sentant ainsi orphelin, ils n’ont eu d’autre choix que de sonner la mobilisation pour créer d’urgence, organiser et développer un patriotisme économique. Ils entendent ainsi relever le défi du portage de l’économie sénégalaise pour un développement endogène par les entreprises, qui seraient les seules garantes des investissements inclusifs et durables.