Il fallait écouter les membres du Syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics (SNBTP) pour bien comprendre les motifs de leur cri de coeur. A l'occasion d'une table ronde qu'ils ont organisé jeudi 28 novembre 2024, à la Chambre de commerce, industrie et d'agriculture de Dakar (CCIAD), ces professionnels du secteur ont exprimé, devant les représentants du gouvernement, leurs vives préoccupations de la situation de naufrage dans laquelle les politiques publiques ont noyé leurs entreprises.
A leur entendre parler les uns après les autres, sur un ton sec et dur, on apprend vite que le secteur des BTP vit les pires moment de sa vie. Au coeur de leurs préoccupations, figure une forte demande de la réforme de la commande publique.
Cette requête ne souffre pas d'arguments. Dans sa communication, le président du SNBTP, Abd'El Kader Ndiaye, en a cité quelques exemples. Pour l'essentiel, il a parlé des failles décelées par les derniers audits, des abus manifestes constatés sur les procédures de passation classées sous le régime de secret défense et qui ont ouvert la voie à une pléthore de « marchés gré à gré déguisés », près de 5136 milliards de FCFA, pendant que leurs entreprises broient du noir, du déséquilibre constaté dans le portefeuille de la commande publique (70 pour cent de la commande publique en valeur échappent au secteur privé national, presque l’équivalent du budget national de fonctionnement, des nombreux cas de surfacturation enregistrés, des divers marchés fictifs signalés, etc.
Autant d'arguments qui ont conduit ses camarades à poser encore le débat économique pour prolonger la discussion entamée lors de leur Assemblée générale du 25 juin 2024 portant sur le thème : ''le Partenariat public privé (PPP), la préférence nationale en action''. Des réflexions à l'issue desquelles ont permis à ces professionnels de fixer des orientations concernant leur conception du PPP et de formuler des propositions de la branche professionnelle au gouvernement.
Concernant les orientations, Abd'El Kader Ndiaye a énuméré 11 fondements sur lesquels elles reposent. Ceux-ci partent de l'adoption d'un pacte national à la résorption de la dette publique en passant par la relance du secteur des BTP, la formation, l'employabilité des jeunes et des femmes, la définition du statut de l'entreprise nationale et l'assainissement du secteur des BTP.
M. Ndiaye ne s'est pas limité à une simple énumération. Sur chacune des orientations, il a indiqué le chemin à suivre pour sa matérialisation. Par exemple, il a indiqué que l'adoption d'un pacte national doit être ancrée sur trois principes cardinaux.
"D'abord, dans les domaines d’interventions où l’expertise locale est avérée, le choix prioritaire mérite d’être accordée à la compétence locale. Ensuite, concernant l’utilisation de nos ressources nationales, il faut garantir que les richesses de notre pays profitent à nos entreprises et à nos ménages. Enfin, il faut réserver exclusivement nos terres aux nationaux (comme le font bon nombre de pays) et faciliter l’aspect au foncier à nos opérateurs nationaux", a-t-il plaidé.
Sur la relance du secteur du BTP, il a montré la voie de l'investissement effectif dans le produire local, le construire local, le servir local et le consommer local.
Sur la définition du statut de l’entreprise nationale, il a indiqué la voie de la détention réelle de la majorité du capital par des nationaux sénégalais et non par seulement le fait d’être immatriculé au Sénégal.
Quant aux propositions qui seront adressées au gouvernement à travers un mémorandum, le président du syndicat patronal a donné la faveur de ces présentations aux chefs de file des sous secteurs du rail, de l’hydraulique / assainissement, des énergies /éclairage public, du bâtiment / génie civil, des routes et des études / conseils / contrôles.
Avant de formuler des propositions, ces patrons d'entreprises ont d'abord tenu à faire quelques retours d’expériences d’entreprises du secteur BTP, à titre pédagogique, pour illustrer leurs références et domaines de compétences, leurs capacités et leurs savoir faire.
L'on pourrait sentir de ces retours d'expériences une ferme volonté et un fort engagement des chefs d'entreprises à travailler avec le gouvernement dans le cadre d'un PPP efficace. Abd'El Kader Ndiaye qui porte leur voix fonde un espoir sur les nouvelles autorités qui ont pris conscience du développement du secteur privé national.
"Il est aujourd’hui heureux de constater et de saluer la prise de conscience de nos gouvernants qui ont inscrits dans la nouvelle stratégie de développement (NSD) en priorité absolue le développement du secteur privé national", s'est-il réjouit.
"Après ce pas décisif, il reste à mettre en place les passerelles viables de concertation pour insuffler plus de dynamise et d’efficacité au PPP et pour une meilleure mise en œuvre de cet engagement, que des régimes antérieures ont eu à promettre", a-t-il poursuivi. Et M. Ndiaye d'ajouter : "Nous réitérons notre adhésion pour l’accomplissement et l’accompagnement."
Pour construire ce dialogue et le pérenniser, il a sollicité vivement la mise en place d’un cadre de concertation formalisé et structuré avec le gouvernement, tant au niveau sectoriel que supérieur.
Le gouvernement répondra t-il à cette invitation ?
A leur entendre parler les uns après les autres, sur un ton sec et dur, on apprend vite que le secteur des BTP vit les pires moment de sa vie. Au coeur de leurs préoccupations, figure une forte demande de la réforme de la commande publique.
Cette requête ne souffre pas d'arguments. Dans sa communication, le président du SNBTP, Abd'El Kader Ndiaye, en a cité quelques exemples. Pour l'essentiel, il a parlé des failles décelées par les derniers audits, des abus manifestes constatés sur les procédures de passation classées sous le régime de secret défense et qui ont ouvert la voie à une pléthore de « marchés gré à gré déguisés », près de 5136 milliards de FCFA, pendant que leurs entreprises broient du noir, du déséquilibre constaté dans le portefeuille de la commande publique (70 pour cent de la commande publique en valeur échappent au secteur privé national, presque l’équivalent du budget national de fonctionnement, des nombreux cas de surfacturation enregistrés, des divers marchés fictifs signalés, etc.
Autant d'arguments qui ont conduit ses camarades à poser encore le débat économique pour prolonger la discussion entamée lors de leur Assemblée générale du 25 juin 2024 portant sur le thème : ''le Partenariat public privé (PPP), la préférence nationale en action''. Des réflexions à l'issue desquelles ont permis à ces professionnels de fixer des orientations concernant leur conception du PPP et de formuler des propositions de la branche professionnelle au gouvernement.
Concernant les orientations, Abd'El Kader Ndiaye a énuméré 11 fondements sur lesquels elles reposent. Ceux-ci partent de l'adoption d'un pacte national à la résorption de la dette publique en passant par la relance du secteur des BTP, la formation, l'employabilité des jeunes et des femmes, la définition du statut de l'entreprise nationale et l'assainissement du secteur des BTP.
M. Ndiaye ne s'est pas limité à une simple énumération. Sur chacune des orientations, il a indiqué le chemin à suivre pour sa matérialisation. Par exemple, il a indiqué que l'adoption d'un pacte national doit être ancrée sur trois principes cardinaux.
"D'abord, dans les domaines d’interventions où l’expertise locale est avérée, le choix prioritaire mérite d’être accordée à la compétence locale. Ensuite, concernant l’utilisation de nos ressources nationales, il faut garantir que les richesses de notre pays profitent à nos entreprises et à nos ménages. Enfin, il faut réserver exclusivement nos terres aux nationaux (comme le font bon nombre de pays) et faciliter l’aspect au foncier à nos opérateurs nationaux", a-t-il plaidé.
Sur la relance du secteur du BTP, il a montré la voie de l'investissement effectif dans le produire local, le construire local, le servir local et le consommer local.
Sur la définition du statut de l’entreprise nationale, il a indiqué la voie de la détention réelle de la majorité du capital par des nationaux sénégalais et non par seulement le fait d’être immatriculé au Sénégal.
Quant aux propositions qui seront adressées au gouvernement à travers un mémorandum, le président du syndicat patronal a donné la faveur de ces présentations aux chefs de file des sous secteurs du rail, de l’hydraulique / assainissement, des énergies /éclairage public, du bâtiment / génie civil, des routes et des études / conseils / contrôles.
Avant de formuler des propositions, ces patrons d'entreprises ont d'abord tenu à faire quelques retours d’expériences d’entreprises du secteur BTP, à titre pédagogique, pour illustrer leurs références et domaines de compétences, leurs capacités et leurs savoir faire.
L'on pourrait sentir de ces retours d'expériences une ferme volonté et un fort engagement des chefs d'entreprises à travailler avec le gouvernement dans le cadre d'un PPP efficace. Abd'El Kader Ndiaye qui porte leur voix fonde un espoir sur les nouvelles autorités qui ont pris conscience du développement du secteur privé national.
"Il est aujourd’hui heureux de constater et de saluer la prise de conscience de nos gouvernants qui ont inscrits dans la nouvelle stratégie de développement (NSD) en priorité absolue le développement du secteur privé national", s'est-il réjouit.
"Après ce pas décisif, il reste à mettre en place les passerelles viables de concertation pour insuffler plus de dynamise et d’efficacité au PPP et pour une meilleure mise en œuvre de cet engagement, que des régimes antérieures ont eu à promettre", a-t-il poursuivi. Et M. Ndiaye d'ajouter : "Nous réitérons notre adhésion pour l’accomplissement et l’accompagnement."
Pour construire ce dialogue et le pérenniser, il a sollicité vivement la mise en place d’un cadre de concertation formalisé et structuré avec le gouvernement, tant au niveau sectoriel que supérieur.
Le gouvernement répondra t-il à cette invitation ?