Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié lundi la deuxième partie de son sixième rapport d'évaluation, qui indique que la crise climatique causera des dommages sans précédent si les gouvernements ne prennent pas des mesures urgentes pour réduire les émissions. À la suite de la publication du rapport, des militant·e·s pour le climat de toutes les régions d'Afrique appellent, à travers un communiqué de presse transmis à equonet, les plus grands pollueurs du monde à prendre des mesures urgentes pour réduire les émissions, afin d'éviter une aggravation des impacts climatiques et des coûts sans précédent pour cette région vulnérable. Par cette même voie de presse, ils appellent également les pays développés à tenir leur promesse d'aider les nations africaines à s'adapter au changement climatique et à faire face aux pertes et dommages, dans la mesure où l'Afrique est le continent le plus touché par le changement climatique, alors qu'il n'y contribue que de manière négligeable.
Landry Ninteretse, directeur régional at 350Africa.org said
“Les combustibles fossiles continuent d'alimenter la crise climatique, entraînant une dévastation généralisée dans des régions vulnérables comme l'Afrique, où des phénomènes météorologiques extrêmes et fréquents se produisent régulièrement. Le rapport du GIEC appelle à une action urgente pour atteindre les objectifs d'atténuation et de développement. Cela signifie que les nations développées doivent non seulement tenir leur promesse de réduire radicalement leurs émissions, mais aussi engager des fonds pour l'adaptation, la transition vers des énergies propres, le transfert de technologies et l'atténuation dans les pays du Sud.”
Evelyn Acham, coordinateur national du mouvement Rise Up a déclaré,
« Plus que jamais, la science est claire sur la nécessité d'abandonner les combustibles fossiles, ce qui signifie que les projets tels que le projet de construction de l'oléoduc est-africain (EACOP) ne devraient pas voir le jour. Les impacts climatiques des oléoducs dépasseraient les bénéfices financiers potentiels, dans la mesure où les émissions dues à la combustion du pétrole sont estimées à 33 millions de tonnes de dioxide de carbone par an. Nous demandons à Total d'entendre l'appel à l'arrêt de ce projet néfaste, et aux institutions financières de s'engager à ne pas financer le projet EACOP. L'accent devrait plutôt être mis sur l'investissement dans des sources d'énergie durables et propres. »
Justin Mutabesha de Virunga Zéro Fossile a déclaré,
"Il est temps de mettre fin à l'exploitation des combustibles fossiles qui détruisent notre planète. Le rapport du GIEC indique clairement que nous devons accélérer la réduction des émissions. Cela signifie qu'il n'y a pas de place pour les combustibles fossiles dans notre monde. Nous avons demandé au gouvernement de la République démocratique du Congo d'arrêter d'octroyer des licences d'exploitation dans le parc national des virunga. Nous ne pouvons continuer à mettre en danger nos communautés, notre faune et notre flore et à mettre en péril les écosystèmes fragiles. Nous renouvellons cette demande et appelons à la poursuite de la résistance contre l'exploitation du pétrole dans les virunga".
David Michael de Coal Free Nigeria a déclaré,
« Le prix à payer pour l'inaction ou l'action tardive en matière de climat serait élevé, surtout pour nous, Africains. Nous ne devons pas attendre de voir des conséquences climatiques plus graves, qui coûteront très cher à nos économies, à nos populations et à l'environnement. Les pays développés, qui contribuent le plus aux émissions, qui détruisent notre planète, doivent agir rapidement. Ici, au Nigeria, le gouvernement fédéral doit respecter l'engagement qu'il a pris dans le cadre de l'Accord de Paris de réduire les émissions de gaz à effet de serre et mettre un terme à la délivrance de licences d'exploitation de mines de charbon, au profit d'investissements dans les énergies renouvelables. »