Je me souviens de 2016. À l’approche de la Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29), Donald Trump a de nouveau remporté l’élection présidentielle américaine, comme lors de la COP 22 à Marrakech. Cette fois, ce n’est pas un choc pour moi, mais c’est encore plus grave pour le climat, car la voie vers 1,5 °C s’est rétrécie. Trump a promis une fois de plus de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris, ainsi que de revenir sur les principales politiques climatiques nationales.
Surnommée la « COP de la finance », la COP 29 devrait aboutir à un nouvel objectif de financement climatique. Cet objectif est crucial. Un ensemble de mesures robustes peut susciter des ambitions plus élevées pour la prochaine série de plans nationaux sur le climat, qui doivent être présentés d’ici février 2025.
Quel que soit le résultat des élections américaines, la COP 29 peut et doit tenir ses promesses. L’administration Biden négocie toujours à Bakou, et nous nous attendons à voir le prochain plan national américain sur le climat avant qu’il ne quitte ses fonctions. En dehors de la COP, la transition vers les énergies propres est bien engagée et s’accélère dans de nombreux pays. L’énergie solaire photovoltaïque et l’énergie éolienne sont les sources d’électricité les moins chères sur la plupart des marchés. Les coûts de stockage des batteries ont chuté de 90 % depuis 2010 et continuent de baisser. Dans le même temps, une surabondance de gaz naturel liquéfié (GNL) est prévue plus tard dans la décennie, ce qui affaiblit l’argument commercial en faveur de nouvelles infrastructures gazières.
La dernière fois que Trump a été élu, les États, les villes et les entreprises progressistes des États-Unis se sont ralliés sous la bannière « Nous sommes toujours dedans ». Aucun autre gouvernement n’a suivi Trump en quittant l’Accord de Paris. Il est dans l’intérêt des puissances mondiales de faire progresser l’action climatique, avec ou sans la Maison Blanche.
L’urgence d’un changement radical dans le financement climatique n’a pas disparu. Pas plus que la nécessité de s’éloigner des combustibles fossiles et de déployer des énergies renouvelables. Les catastrophes climatiques ne se soucient pas de savoir qui est au pouvoir. La réélection de Trump ne peut pas servir d’excuse aux autres nations pour réduire l’action climatique. En effet, aujourd’hui plus que jamais, les autres grandes économies doivent intensifier leurs efforts et faire preuve de leadership. Nous serons à la COP, comme toujours, pour travailler à obtenir le meilleur résultat possible. Vous y verrons-nous ?
— Natalie Jones, conseillère en politiques, IISD