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cayar : grosse inquiétude communautaire sur l’exploitation du gaz


Rédigé le 19 Août 2024 à 01:42 | 0 commentaire(s) modifié le 21 Août 2024 - 12:48

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

(Equonet Energies-Dakar) Alors que la décision finale d’investissement tarde à être prise, les risques liés à la production du gaz naturel de Yaakar-Teranga suscite déjà de grandes inquiétudes à Kayar.


On n’en est pas encore à la décision finale d’investissement (DFI) pour démarrer la production du gaz naturel de Yaakar-Teranga de Cayar. Celle-ci était prévue en fin 2020 et le démarrage de production de gaz naturel, pour le marché domestique, en 2023- 2024.

Mais les risques de pollutions, les enjeux sur la santé animale, la santé humaine, et sur la pêche, attendus de cette exploitation soulèvent déjà de grandes inquiétudes chez les populations à la base de Cayar, notamment la communauté des pêcheurs.  
 
En attestent les nombreuses réactions de ces dernières (plus d’une dizaine) à la suite de l’exposé sur les impacts environnementaux de l’exploitation du gaz de Yaakar-Teranga et mesures de mitigation fait par Mamadou Lamine Diagne, directeur exécutif de l’organisation Action justice environnementale (AJE).
 
Intervenant dans le cadre de la journée de reboisement et de sensibilisation des populations sur les opportunités économiques de ce champ gazier, organisée samedi 17 août 2024 par l’Association des journalistes pour la transparence des ressources extractives et la préservation de l’environnement (AJTREP) en partenariat avec la Commune de Cayar, M. Diagne a en effet attiré l’attention des participants à la rencontre sur les risques de rejets d’eaux usées, de pollution sonore, de pollution atmosphérique, de l’utilisation de substances chimiques, de l’émission de gaz à effet de serre, etc.
 
Au plan sanitaire, il a parlé des enjeux sur la santé des espèces aquatiques et la santé humaine.
 
Abordant l’impact économique sur la pêche, il a évoqué la possibilité d’une réduction du stock pouvant entraîner une baisse de revenus des acteurs de la chaîne de valeur et d’une perte de superficie due à la tracée d’une ligne de sécurité autour du projet gazier limitant ainsi le champ d’action des pêcheurs.
 
De quoi susciter lire de ces derniers qui ne pouvaient s’abstenir de manifester leurs craintes par rapport du développement du champ gazier de Cayar. Et leur courroux s’est accentué lorsque M. Diagne présenta le concept qui prévoit de mettre en place un manifold avec quatre puits (4) de production et une ligne de pipe rattachée directement à une usine de traitement de gaz qui sera située sur terre. La grande crainte qu’ils aient manifestée, c’est l’espace que l’usine compte occuper dans ce contexte de rareté des terres.
 
En somme, les risques sont potentiels. Mais les mesures de mitigation ne manquent pas. Le présentateur en a cité quelques-unes. Il s’agit de la surveillance des concentrations chimiques dans les tissus combustibles, de la limitation de la ceinture de sécurité, du dialogue avec les associations de pêcheurs au moment de soumettre des plans de forage.
 
En termes de recommandations, il a insisté sur les campagnes d’alerte et de sensibilisation, l’implication des communautés, le respect de la réglementation et l’accès à l’information environnementale.
 
Parallèlement, M. Omar Cissé, spécialisé en développement communautaire, a tenté de rassurer les populations locales en leur présentant les opportunités du Contenu local en termes de marchés de l’approvisionnement pour les entreprises locales, de main d’œuvre locale, de formation aux différents métiers qualifiante, de financement avec le Fonds d’appui, des mises en relations, etc.
 
Il a aussi évoqué le cadre légal, réglementaire et institutionnel qui encadre le secteur des hydrocarbures et qui attribue une préférence nationale aux communautés locales avec notamment la consécration d’un régime exclusif qui leur sont dédié.
 
Pour autant, ces mesures semblent insuffisantes pour calmer les ardeurs des communautés qui se soucient de la préservation de l’environnement et l’avenir de leurs activités économiques qui sont menacées.
 
C’est que l’économie locale repose principalement sur la pêche et le maraîchage. Dès lors, la forte préoccupation de la population locale se comprend aisément.

L'acte citoyen d’AJTREPE

C’est ce qu’a compris AJTREPE qui a posé un acte citoyen en mobilisant 500 plants remis à la Mairie de Cayar pour le reboisement d’arbres fruitiers et ombrager dans différents lieux publics de la Commune.
 
A cet effet, le Maire, M. Alioune Ndoye, a procédé à la plantation symbolique du Terminalia Mantaly, appelé aussi l’arbre à étage, dans l’enceinte de l’Hôtel de ville, en présence des Agents des Eaux et Forêts, des Agents des Aires marines protégées et des membres d’AJTREPE.
 
On connaissait les journalistes poser des questions pour collecter des informations en vue de produire et de les publier ou les diffuser dans leurs supports. Mais, avec cet acte citoyen, les membres d’AJTREPE ont changé la donne.
 
La balle est maintenant dans le camp de la population locale et de la Commune de Kayar qui sont censées d’en assurer le suivi pour le développement durable de cette localité exposée à la dégradation de l’environnement avec le démarrage de l’exploitation du gaz.
 
 
 
 




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