D'après un responsable de Telcar Cocoa (négociant local de la firme américaine Cargill) cité dans le rapport, les conséquences de la crise seraient dévastatrices. Acteur majeur de la filière cacao au Cameroun, avec 30% des exportations de fèves, Telcar a vu plusieurs de ses installations et camions incendiés par des sécessionnistes anglophones qui ont instauré le règne de la violence depuis près de deux ans déjà. «Telcar a dû négocier avec les combattants sécessionnistes pour préserver certaines de ses installations dans les villages reculés», note Human Is Right dans son rapport.
En dehors du commerce de fèves, la production cacaoyère dans la région sud-ouest devrait également enregistrer une baisse pour cette saison, si l'on se réfère aux projections de l'Office national du cacao et du café (ONCC). L'institution explique cette contre-performance par l'exode des producteurs qui ont abandonné leurs plantations en fuyant les violences et le bradage de fèves par certains d'entre eux habitant les villages frontaliers au Nigeria.
Notons que la crise sécessionniste dans les deux régions anglophones n'a pas d'impact que sur la filière cacao. Selon le rapport de Human Is Right, à l'instar de Telcar Cocoa, l'entreprise publique Pamol, qui exploite le palmier à huile dans la région du sud-ouest, a dû abandonner certaines de ses plantations à cause de l'escalade de la violence. Une situation qui a eu pour conséquence l'augmentation du taux de chômage de 70% dans le secteur agricole dans la région.