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minéraux critiques : une voie vers le développement industriel africain, selon Awani


Rédigé le 20 Février 2025 à 17:09 | 0 commentaire(s) modifié le 20 Février 2025 - 17:30


(Equonet Energies-Dakar) - La vice-présidente exécutive Awani voit dans les minéraux critiques de l’Afrique une voie vers le développement industriel du continent.


Les minéraux critiques de l'Afrique représentent une voie indéniable vers le développement industriel, l'amélioration sociale et la prospérité économique du continent, a déclaré Kanayo Awani, vice-présidente exécutive d'Afreximbank en charge du commerce intra-africain et du développement des exportations, aux délégués présents à l’African mining Indaba 2025 (Conférence africaine sur les mines) qui vient de s'achever au Cap, en Afrique du Sud.

Dans son discours sur le thème « Redéfinir les minéraux critiques - essentiels pour qui ? », Mme Awani a envisagé « un avenir où les richesses minérales de l'Afrique permettent à sa population de se prendre en charge et favorisent son développement durable ».

Elle a souligné qu’en dépit de ses importantes ressources minières représentant environ 30 % de l'ensemble des réserves mondiales, l’Afrique tardait à bénéficier de ces richesses, en raison d'infrastructures inadéquates, d'orientations politiques nationales imprécises, de défis environnementaux et sociaux, de mauvaises décisions d'investissement et d'un manque de financement.

 « Le paradoxe est que notre continent reste une mine de ressources, dont les bénéfices sortent souvent de nos frontières, laissant ainsi les communautés et les économies locales dans la pauvreté totale », a-t-elle poursuivi. « Pour un continent doté de si grandes quantités de ressources naturelles, l'état du développement dans son ensemble demeure une énigme ».

Mme Awani a fait remarquer que de nombreux pays africains extraient actuellement des minéraux et exportent des matières premières sans valeur ajoutée substantielle, laissant le continent au bas de l'échelle des chaînes de valeur mondiales et limitant ses avantages économiques. Elle a ainsi soutenu que, pour tirer pleinement parti des nouvelles opportunités commerciales, l'Afrique devait accroître de manière significative les investissements dans la valeur ajoutée et la capacité de transformation afin que les pays puissent exporter des produits finis ou semi-finis, améliorant ainsi la position du continent dans les chaînes de valeur mondiales.

 « L'augmentation des investissements dans les installations de transformation et les usines de fabrication peut créer des milliers d'emplois, ce qui permet non seulement de lutter contre le chômage, mais aussi de constituer une main-d'œuvre qualifiée capable de s'engager dans divers secteurs », a-t-elle poursuivi. « En investissant dans la valeur ajoutée, nous pouvons réduire notre dépendance à l'égard des exportations de matières premières et créer une économie plus résiliente, mieux protégée contre l'impact des fluctuations des prix du marché mondial ».

Mme Awani a félicité le Botswana dont l'industrie du diamant est passée de l'exportation de matières premières à la taille et au polissage locaux, l'Afrique du Sud, qui a été témoin du développement des métaux du groupe du platine pour l'avancement de la technologie des piles à combustible, le Ghana, qui a approuvé une politique visant à gérer la production et l'extraction du lithium et à empêcher l'exportation de lithium à l'état brut, et la Namibie, qui a interdit l'exportation de concentré de lithium en vue de promouvoir la transformation locale, pour leur  capacité à ajouter de la valeur à leurs minéraux bruts et à s'assurer que ces ressources sortent du bas de l'échelle  de la chaîne de valeur.

Mme Awani a ajouté qu'Afreximbank a été le champion de nombreuses initiatives et transactions permettant de relever certains défis auxquels fait face l'industrie minière du continent, y compris l'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). En effet, rappelle-t-elle, la Banque a été un partenaire stratégique du Secrétariat de la ZLECAf dans l'établissement du Fonds d'ajustement de 10 milliards de dollars US pour lequel Afreximbank s’est engagée à verser 1 milliard de dollars US et une subvention de contrepartie de 10 millions de dollars US pour amorcer son Fonds de base.

Le Fonds est constitué de trois sous-fonds, à savoir le Fonds de base, le Fonds général et le Fonds de crédit. Le Fonds de base utilisera les contributions des États parties à la (ZLECAf) ainsi que les subventions et l’assistance technique pour faire face aux pertes de recettes tarifaires qui résulteraient de la mise en œuvre de l’accord sur la ZLECAf.

Le Fonds général financera le développement d’infrastructures propices au commerce, tandis que le Fonds de crédit sera utilisé pour mobiliser des financements commerciaux afin de soutenir les secteurs public et privé en leur permettant de s’adapter et de tirer parti des opportunités créées par la ZLECAf. En fournissant un soutien ciblé, le Fonds vise à garantir qu’aucun pays ne soit laissé pour compte et que les avantages de la ZLECAf soient répartis équitablement et durablement sur tout le continent.

La Banque a également approuvé un guichet de financement concessionnel de 500 millions de dollars US pour compléter ses interventions essentielles en matière de développement afin de combler l'important déficit de financement en Afrique en vue de la réalisation des Objectifs de développement durable d'ici 2030, a-t-elle indiqué.

Parmi les autres initiatives, figure l’Initiative des zones économiques spéciales RDC-Zambie pour la fabrication de précurseurs de batteries, qui vise à faire de la RDC et de la Zambie des destinations d'investissement compétitives au niveau mondial pour la chaîne de valeur des véhicules électriques à batterie, grâce au développement et à la mise en œuvre des zones économiques spéciales de fabrication de véhicules électriques à batterie, la facilité de préparation de projet accordée à UTM Offshore Limited pour aider au développement, à la conception et à la construction de la première installation flottante de gaz naturel liquéfié du Nigeria, d'une capacité de production nominale de 1,2 millions de tonnes par an, dans l'État d'Akwa Ibom, au Nigeria.

Cette facilité permettra au Nigéria de passer d'une économie basée sur l'exportation de pétrole brut à une économie industrielle de transformation du gaz, en plus d’un engagement de plus de 100 millions de dollars US pour le développement de centres africains d'assurance qualité (CAAQ) en vue d'améliorer la capacité de l'Afrique à se conformer aux normes internationales et aux réglementations techniques requises pour promouvoir les exportations et faciliter le commerce intra- et extra-africain.

Selon la vice-présidente exécutive, il est possible d'élargir le champ d'application des (CAAQ) afin d’inclure les essais et la certification des minéraux traités sur le continent et de réduire la nécessité de certifier les minéraux africains à l'extérieur du continent.

Pour renforcer la participation locale, la Banque propose un programme de services miniers à contenu local qui finance les prestataires de services du secteur minier local. Afreximbank reconnaît le rôle essentiel que joue ce programme dans la création d'emplois, la croissance inclusive, la stimulation du secteur privé national, la facilitation du transfert de technologie et le développement d'une main-d'œuvre locale compétitive.

L’African mining Indaba 2025 s’est tenu au Cap, en Afrique du Sud, du 3 au 6 février. Il s’agit du premier rassemblement où les décideurs politiques, les leaders de l’industrie et les partenaires mondiaux travaillent ensemble pour redéfinir l’avenir du secteur minier africain.
Equonet Energies



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