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La révolution numérique est l’une des clés d’une croissance inclusive et de la création d’emplois en Afrique.


Rédigé le 8 Avril 2019 à 21:08 commentaire(s) modifié le 9 Avril 2019 - 00:14


(Equonet-Dakar) – L’incidence de la fragilité sur la croissance en Afrique subsaharienne et le rôle que l’économie numérique pourrait jouer pour redynamiser le continent sont points majeurs relevés dans la dernière édition du rapport semestriel Africa’s Pulse de la Banque mondiale (BM) publié aujourd’hui.


L’économiste en chef de la BM pour l’Afrique, Albert Zeufack, considère la révolution numérique comme étant l’une des clés d’une croissance inclusive et de la création d’emplois en Afrique.
 
«La transformation numérique peut apporter à l’Afrique subsaharienne une hausse annuelle de la croissance de pratiquement deux points de pourcentage et permettre un recul de la pauvreté de quasiment un point de pourcentage par an», indique-t-il lors de la publication du rapport Africa’s Pulse consacré à la conjoncture économique africaine. «C’est une révolution qui changera véritablement la donne en Afrique
 
Le rapport revoit à la baisse la croissance des pays d’Afrique subsaharienne, à 2,3 pour cent en 2018, contre 2,5 pour cent en 2017. «Pour la quatrième année consécutive, l’économie progresse moins vite que l’accroissement démographique et, malgré des prévisions régionales plus favorables pour 2019, qui tablent sur un rebond à 2,8 pour cent, la croissance ne parvient pas à franchir la barre des 3 pour cent depuis 2015», souligne le rapport.
 
«S’il reflète l’incertitude de la conjoncture internationale, ce fléchissement plus marqué que prévu s’explique, et de plus en plus, par les incertitudes politiques et réglementaires et par la fragilité. Il reflète aussi l’instabilité macroéconomique, liée entre autres à une mauvaise gestion de la dette, à l’inflation et aux déficits. Autant de facteurs qui défavorisent clairement certains pays. Il contredit également les bonnes performances de plusieurs économies de plus petite taille, en progression constante».
 
Au Nigéria, la croissance est ressortie à 1,9 pour cent en 2018, en hausse par rapport à 2017 (0,8 pour cent), à la faveur d’une légère reprise du secteur non pétrolier. L’Afrique du Sud est sortie de la récession au troisième trimestre 2018, mais la croissance est restée atone, à 0,8 pour cent, tout au long de l’année, les incertitudes politiques décourageant les investissements. L’Angola, troisième économie de la région, est demeuré en récession, l’activité étant plombée par la faiblesse persistante de la production pétrolière. 
 
Dans certains pays riches en ressources, comme la République démocratique du Congo et le Niger, la croissance est repartie à la hausse, soutenue par le redressement de la production minière et du prix des matières premières, ainsi que par le rebond de la production agricole et des investissements publics d’infrastructure.
 
Ailleurs, comme au Libéria et en Zambie, la croissance est restée modérée, lesinvestisseurs restant méfiants face au niveau soutenu de l’inflation et de l’endettement.
 
Dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, le redressement se poursuit, mais demeure fragile, les réformes destinées à réduire les déséquilibres budgétaires et extérieurs ayant marqué le pas dans certains pays.
 
Enfin, les économies moins tributaires des ressources naturelles, comme le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda ainsi que plusieurs pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, dont le Bénin et la Côte d’Ivoire, ont affiché de solides performances en 2018.
 
Le rapport Africa’s Pulse note par ailleurs que la fragilité d’un petit nombre de pays prive l’ensemble de l’Afrique subsaharienne de plus d’un demi-point de pourcentage de croissance par an, l’équivalent de 2,6 points de pourcentage en cinq ans.
 
«Les facteurs de fragilité ayant évolué dans le temps, les solutions pour y remédier doivent s’adapter», souligne Cesar Calderon, économiste principal à la Banque mondiale et auteur principal du rapport. « Les pays ont plus que jamais la possibilité de tourner la page de la fragilité en coopérant entre eux pour lutter contre l’instabilité, les violences et le changement climatique.»
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