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Afrique: le secteur minier frappé de plein fouet par la chute des cours


Rédigé le 13 Septembre 2015 à 21:28 | 0 commentaire(s) modifié le 14 Septembre 2015 - 18:27


Ecofinance.sn – (Dakar) - La chute spectaculaire des cours des minerais ces derniers mois provoque des licenciements massifs dans les mines en Afrique, laissant craindre des troubles sociaux en plus du ralentissement économique sur un continent riche en matières premières.


La chute des cours des minerais affecte le secteur minier africain.
La chute des cours des minerais affecte le secteur minier africain.
Au cours des dernières semaines, plusieurs groupes ont annoncé des suppressions d'emplois, la fin de leurs activités ou la réduction de leurs opérations dans des pays miniers clés, comme l'Afrique du Sud, la Zambie et la République démocratique du Congo.
En Afrique du Sud, où le secteur emploie un demi-million de personnes et représente 7% du PIB, le Britannique Lonmin a décidé en juillet de supprimer 6.000 emplois. Un chiffre largement sous-évalué selon les syndicats qui estiment, eux, que 19.000 postes sont menacés.
La plupart des licenciements se font dans le platine, dont la valeur a chuté d'environ 40% depuis 2011.
"Nous sommes en crise. Les entreprises ne peuvent pas simplement se débarrasser de leurs employés", s'indigne Joseph Mathunjwa, à la tête de l'Association du syndicat des mineurs (AMCU).
L'AMCU est à l'origine de la grève chez Lonmin à Marikana (nord-est de l'Afrique du Sud) en 2012. Trente-quatre mineurs avaient été tués par la police, une tragédie qui a profondément ébranlé le pays.
La Zambie et la RDC sont, elles, touchées de plein fouet par la chute des cours mondiaux du cuivre qui a enregistré une baisse de 25% lors des huit premiers mois de l'année, comparé au cours moyen de 2014.
"La baisse des cours des minerais, en particulier du cuivre et du platine, vont continuer à mettre la pression sur les entreprises afin qu'elles réduisent leurs coûts", estime Andrius Balsys, analyste à Euromonitor International.
En plus de couper dans la la masse salariale, des groupes pourraient "réévaluer leur projet" et même stopper ceux déjà engagés, ajoute-t-il.
C'est déjà le cas chez Glencore, géant du négoce des matières premières basé en Suisse. Il a annoncé en septembre la suspension de sa production de cuivre pendant 18 mois dans deux mines en Afrique, celle de Mopani en Zambie et celle de Kamoto en RDC, deux pays qui se disputent la place de sixième producteur mondial de cuivre.
Et Katanga Mining, filiale congolaise de Glencore, a annoncé vendredi la suspension de ses activités de traitement de cobalt à Kamoto.
L'entreprise n'a pas précisé combien d'emplois étaient concernés mais, avec 10.000 postes, Mopani est le principal employeur dans les mines en Zambie.
En juillet, ce pays d'Afrique australe avait déjà dû encaisser un coup dur: le Chinois Luanshya Copper Mines avait suspendu ses opérations, laissant 1.200 personnes sur le carreau.
- Trop dépendants des mines -
"Les défis de l'industrie africaine minière doivent être analysés dans le contexte du ralentissement de la croissance de la Chine et du faible cours des matières premières", estime l'analyste Sarah Boumphrey, à la tête du département Stratégie chez Euromonitor International.
"La difficulté en Afrique est que de nombreux gouvernements dépendent trop du secteur minier comme source d'exportations et de revenus", ajoute-t-elle. Le cuivre est ainsi la première source de devises étrangères de la Zambie.
La crise des matières premières se produit au moment où le secteur minier sud-africain souffre également des effets des grèves récurrentes de ces dernières années.
Début septembre, Pretoria a tenté de s'immiscer dans la crise, en réunissant patrons et syndicats.
"Il en est de notre responsabilité collective de résoudre ces défis car le secteur minier est stratégique pour l'économie sud-africaine", a déclaré le président Jacob Zuma.
Résultat, les parties ont signé un pacte appelant notamment à la vente des mines sinistrées plutôt qu'à l'abandon des activités. L'AMCU a cependant refusé de signer ce texte.
Selon un expert sud-africain, Mamokgethi Molopyane, la crise dans les mines n'aurait pas pu se produire à un pire moment.
"L'économie est mal en point, le chômage élevé (25%) et les prix des produits alimentaires orientés à la hausse. Les pertes massives d'emplois vont certainement aggraver les niveaux de pauvreté et avoir un effet de domino", prévient-il à l'AFP.
L'effondrement de l'emploi dans les mines n'est cependant pas nouveau. Selon la Chambre sud-africaine des mines, 35.000 emplois ont été perdus dans l'or, le platine et le fer entre 2012 et 2015.
Mais de nouvelles suppressions font peser des risques sociaux, comme l'ont montré cette année en Afrique du Sud les attaques xénophobes meurtrières perpétrées contre des migrants sur fond de pénurie d'emplois.
 
Au cours des dernières semaines, plusieurs groupes ont annoncé des suppressions d'emplois, la fin de leurs activités ou la réduction de leurs opérations dans des pays miniers clés, comme l'Afrique du Sud, la Zambie et la République démocratique du Congo.
En Afrique du Sud, où le secteur emploie un demi-million de personnes et représente 7% du PIB, le Britannique Lonmin a décidé en juillet de supprimer 6.000 emplois. Un chiffre largement sous-évalué selon les syndicats qui estiment, eux, que 19.000 postes sont menacés.
La plupart des licenciements se font dans le platine, dont la valeur a chuté d'environ 40% depuis 2011.
"Nous sommes en crise. Les entreprises ne peuvent pas simplement se débarrasser de leurs employés", s'indigne Joseph Mathunjwa, à la tête de l'Association du syndicat des mineurs (AMCU).
L'AMCU est à l'origine de la grève chez Lonmin à Marikana (nord-est de l'Afrique du Sud) en 2012. Trente-quatre mineurs avaient été tués par la police, une tragédie qui a profondément ébranlé le pays.
La Zambie et la RDC sont, elles, touchées de plein fouet par la chute des cours mondiaux du cuivre qui a enregistré une baisse de 25% lors des huit premiers mois de l'année, comparé au cours moyen de 2014.
"La baisse des cours des minerais, en particulier du cuivre et du platine, vont continuer à mettre la pression sur les entreprises afin qu'elles réduisent leurs coûts", estime Andrius Balsys, analyste à Euromonitor International.
En plus de couper dans la la masse salariale, des groupes pourraient "réévaluer leur projet" et même stopper ceux déjà engagés, ajoute-t-il.
C'est déjà le cas chez Glencore, géant du négoce des matières premières basé en Suisse. Il a annoncé en septembre la suspension de sa production de cuivre pendant 18 mois dans deux mines en Afrique, celle de Mopani en Zambie et celle de Kamoto en RDC, deux pays qui se disputent la place de sixième producteur mondial de cuivre.
Et Katanga Mining, filiale congolaise de Glencore, a annoncé vendredi la suspension de ses activités de traitement de cobalt à Kamoto.
L'entreprise n'a pas précisé combien d'emplois étaient concernés mais, avec 10.000 postes, Mopani est le principal employeur dans les mines en Zambie.
En juillet, ce pays d'Afrique australe avait déjà dû encaisser un coup dur: le Chinois Luanshya Copper Mines avait suspendu ses opérations, laissant 1.200 personnes sur le carreau.
- Trop dépendants des mines -
"Les défis de l'industrie africaine minière doivent être analysés dans le contexte du ralentissement de la croissance de la Chine et du faible cours des matières premières", estime l'analyste Sarah Boumphrey, à la tête du département Stratégie chez Euromonitor International.
"La difficulté en Afrique est que de nombreux gouvernements dépendent trop du secteur minier comme source d'exportations et de revenus", ajoute-t-elle. Le cuivre est ainsi la première source de devises étrangères de la Zambie.
La crise des matières premières se produit au moment où le secteur minier sud-africain souffre également des effets des grèves récurrentes de ces dernières années.
Début septembre, Pretoria a tenté de s'immiscer dans la crise, en réunissant patrons et syndicats.
"Il en est de notre responsabilité collective de résoudre ces défis car le secteur minier est stratégique pour l'économie sud-africaine", a déclaré le président Jacob Zuma.
Résultat, les parties ont signé un pacte appelant notamment à la vente des mines sinistrées plutôt qu'à l'abandon des activités. L'AMCU a cependant refusé de signer ce texte.
Selon un expert sud-africain, Mamokgethi Molopyane, la crise dans les mines n'aurait pas pu se produire à un pire moment.
"L'économie est mal en point, le chômage élevé (25%) et les prix des produits alimentaires orientés à la hausse. Les pertes massives d'emplois vont certainement aggraver les niveaux de pauvreté et avoir un effet de domino", prévient-il à l'AFP.
L'effondrement de l'emploi dans les mines n'est cependant pas nouveau. Selon la Chambre sud-africaine des mines, 35.000 emplois ont été perdus dans l'or, le platine et le fer entre 2012 et 2015.
Mais de nouvelles suppressions font peser des risques sociaux, comme l'ont montré cette année en Afrique du Sud les attaques xénophobes meurtrières perpétrées contre des migrants sur fond de pénurie d'emplois.
 
Sibongile Khumamo, Afp



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