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Sénégal : la carte nationale de presse bientôt délivrée aux professionnels des médias


Rédigé le 8 Octobre 2019 à 14:52 commentaire(s) modifié le 9 Octobre 2019 - 15:05


(Equonet-Dakar) - Le ministère de la Culture et de la Communication (MCC) a rencontré hier, lundi, les acteurs de la presse en ligne à la maison de la presse située sur la corniche Ouest de Dakar. Une rencontre de mise à niveau en perspectives de l'application du nouveau code la Presse et de la délivrance de la carte nationale de presse.


Le département dirigé par Abdoulaye Diop a décidé d’assainir ce sous-secteur de la presse. Ainsi, le ministère va procéder très prochainement par l’identification des journalistes qui auront à leur portée de main, la carte nationale de presse, conçue par une entreprise de droit sénégalais, sous le contrôle du ministère de la Culture et de la Communication.

D’ailleurs, lors de cette rencontre avec le ministre, des exemplaires de spécimens ont été présentés aux acteurs de la presse en ligne.

Cette presse qui apparue dans les années « 1990 », connait aujourd’hui un développement multiforme fulgurant pour devenir un des principaux supports d’information pour le public.  Même s’il est difficile de donner des chiffres précis, le MCC déclare avoir recensé plus de 150 sites d’information en ligne. Ce foisonnement s’explique par l’inexistence de législation sur la presse en ligne avant le vote de la loi n° 2017 – 27 du 13 juillet 2017 portant Code de la presse qui fait que la création d’un organe n’était pas assujettie à des préalables juridiques et administratifs.

Avec le nouveau code de la presse, le Sénégal veut franchir un nouveau palier qui consistera à encadrer le métier du journalisme.

Dans un contexte d’infobésité favorisant les fake news (fausses nouvelles), le ministre Abdoulaye Diop a appelé lundi, les acteurs de la presse en ligne a joué pleinement leur rôle et en toute responsabilité. Car selon lui, à côtés du manque de professionnalisme de la plupart des acteurs dans le traitement et la diffusion de l’information, le non-respect des codes d’éthique et de déontologie, l’on note des dérives répétées qui portent souvent atteinte à la vie privée des personnes, à la dignité humaine et peuvent même être source de conflits ethniques ou religieuses à causes des nombreux dérapages.

L’heure est donc venue pour les acteurs qui pour la plupart reconnaissent le mal plus que profond que vive la presse en ligne et la presse de manière générale, avec un modèle économique qui laisse à désirer, d’encadrer leur métier avec le soutien de l’Etat, très engagé pour accélérer le processus

Le ministère informe en tout cas que l'Arrêt est déjà réglé et que la commission va se réunir bientôt pour la délivrance de la carte nationale de presse.

Celle-ci est déjà mise sur place et désormais, le fond d'appui à la presse va remplacer la subvention communément appelée l'aide à la presse.
 
Pour le ministre, c'est aux médias de décider ce qui n'est pas digne d'intérêt, ils ne doivent pas attendre les restrictions des gouvernants, car conscients des problèmes, les acteurs eux-mêmes doivent assurer l’autorégulation.Dans ce sens, Abdoulaye Diop se dit ouvert au dialogue même s’il sait que celui-ci n'est toujours pas garant du succès.
 
Le président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel), invite pour sa part à l'application du nouveau code pour la survie des journaux en ligne.
 
Ibrahima Lissa Faye a évoqué la nécessité d’avoir un observatoire de la presse en ligne, ce qui permettait de mieux encadrer ce secteur.
 
D'après lui, le code de la presse à une valeur juridique. «Tel qu'il est rédigé, beaucoup de sites en ligne sont appelés à disparaître s'ils ne s'adaptent pas aux exigences». Il prévient : «l’association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne ne soutiendra pas un site qui est en conflit avec la loi».
 
La commission nationale de délivrance de la carte nationale de presse mise sur pied peu avant la rencontre aura toutes les prérogatives pour délivrer les cartes aux ayants droit. Il s’agit en effet, d’une carte de presse sécurisée conçue par le rappeur Aladji Man.

La carte sera sécurisée et une plateforme en ligne permettra d'enregistrer dans sa base de données toutes les cartes distribuées.  Même lors des cérémonies, le ministère, par le biais de la commission de veille, sera en mesure de connaître les journalistes accrédités.

Un code Qr, imprimé d'un  hologramme va également sécuriser toutes les données personnelles enregistrées sur la carte.

Il y a un double contrôle de la carte, car il y a un code barre qui permettra au concepteur de bloquer toute carte perdue afin d'éviter son utilisation par un tiers. Cette carte est destinée aux journalistes mais également aux techniciens des médias.
 
Il y aura également une application pour Android on line et off line utilisable partout en vue de vérifier les informations concernant un journaliste pour une cérémonie donnée.

Le Synpics qui a pris part à cette rencontre a salué ce pas supplémentaire du MCC. Toutefois, dit le secrétaire général Bamba Kassé, "nous restons sur notre faim quant à l'application du code de la presse, voté il y a de cela deux ans".Le syndicaliste invite à des avancées significatives qui impliqueraient l’application.

Bamba Kassé qui appelle ses confrères à ne pas avoir peur du changement tente de les rassurer «si la commission fait un mauvais procès à un journaliste en lui refusant à tort la délivrance de la carte de la presse, cette décision peut être attaquée en justice par les syndicats», a-t-il assuré.
Djiby DEM/Laviesénégalaise


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