umoa : plus de 17 millions de personnes bénéficiaires des services financiers de la microfinance au premier trimestre de l'année 2022


Rédigé le 5 Aout 2022 à 13:06 commentaire(s) modifié le 6 Aout 2022 14:43

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) - 17.284.110 personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de microfinance au premier trimestre de l'année 2022, à travers 4.370 points de service répartis dans les États membres de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa) où 508 unités ont été enregistrées à fin mars 2022.


Dans une fiche publiée hier, la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) fait le point de la situation du secteur de la microfinance dans les pays membres de l'Umoa au titre du premier trimestre de l'année 2022. 

Elle fait état du nombre de système financier décentralisé (Sfd) dans l'Umoa arrêté à 508 unités à fin mars 2022. En outre, elle note que 17.284.110 personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de microfinance sur la période sous revue, à travers 4.370 points de service répartis dans les États membres de l'Union. 

Examinant les indicateurs d'intermédiation, les services de la Bceao soulignent que les Sfd de l'Union ont maintenu la dynamique de croissance de leurs activités, en termes de collecte de dépôts et d’ouverture de comptes en faveur de leur clientèle. En revanche, ils notent que l’activité d’octroi de crédits a été ralentie sur le premier trimestre, à l’instar des années précédentes. Ils font remarquer que cette tendance saisonnière est généralement observée après les fêtes de fin d’année en raison de la forte activité de crédit enregistrée à ces occasions. 

Selon eux, le montant des dépôts collectés a augmenté de 336.032,6 millions de FCFA pour s'établir à 2.076.842,5 millions de FCFA contre 1.740.809,9 millions de FCFA une année plus tôt, soit une augmentation de 19,3 pour cent. Ils précisent que cette progression est enregistrée en Côte d'Ivoire (+100.437,1 millions de FCFA, soit +24,9 pour cent), au Burkina (+81.348,4 millions de FCFA, soit +25,0 pour cent), au Togo (+55.460,0 millions de FCFA, soit +20,4 pour cent), au Sénégal (+52.401,7 millions de FCFA, soit +12,5 pour cent), au Mali (+23.430,9 millions de FCFA, soit +17,1 pour cent), au Bénin (+18.339,4 millions de FCFA, soit +11,7 pour cent) et au Niger (+4.652,1 millions de FCFA, soit +17,4 pour cent). En revanche, ils notent une diminution a été relevée en Guinée-Bissau (-37,0 millions de FCFA, soit -43,1 pour cent).

"Les dépôts à vue sont prépondérants avec une part de 58,1 pour cent du total des dépôts. Les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 21,0 pour cent et 20,9 pour cent. En outre, l'épargne mobilisée par les Sfd a été constituée à hauteur de 43,4 pour cent par les hommes, 22,2 pour cent par les femmes et 34,4 pour cent par les groupements (groupe constitué en moyenne de dix (10) membres ou clients, solidairement responsables. Les groupements sont comptés sur une base unitaire dans le cadre de l’estimation du nombre de bénéficiaires des services de microfinance)", font-ils savoir. 

Selon la Banque centrale, le montant moyen des dépôts par membre a progressé de 10,8 pour cent, pour s'établir à 120.159 FCFA après 108.407 FCFA à fin mars 2021. Et l'épargne recueillie par le secteur de la microfinance de l'Umoa représente 5,3 pour cent de celle collectée par les établissements de crédit de l'Union. 

Accroissement de l'encours des crédits des Sfd

Malgré le ralentissement sur le trimestre, les services de la Bceao signalent que l'encours des crédits des Sfd de l'Union s'est accru de 268.327,1 millions de FCFA (+16,0 pour cent) par rapport à son niveau à fin mars 2021 pour se situer à 1.946.765,4 millions de FCFA. Ils précisent que la hausse est observée en Côte d'Ivoire (+73.339,7 millions de FCFA, soit +17,7 pour cent), au Burkina (+66.837,7 millions de FCFA, soit +27,8 pour cent), au Sénégal (+47.417,3 millions de FCFA, soit +10,0 pour cent), au Togo (+38.316,2 millions de FCFA, soit +18,9 pour cent), au Bénin (+28.359,3 millions de FCFA, soit +17,6 pour cent) et au Mali (+19.044,0 millions de FCFA, soit +12,0 pour cent). Toutefois, ils notent une diminution au Niger (-4.978,6 millions de FCFA, soit -20,4 pour cent) et en Guinée-Bissau (-8,4 millions de FCFA, soit -12,4 pour cent).

"Une part de 50,4 pour cent de l'ensemble des concours accordés par les Sfd représente les crédits à court terme. Les prêts à moyen et long termes constituent respectivement 30,5 pour cent et 19,1 pour cent sur la période. La clientèle masculine des Sfd a bénéficié de 54,3 pour cent des crédits. La clientèle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 20,6 pour cent et 25,1 pour cent des financements", font-ils savoir.  

"L'encours moyen des financements des Sfd par membre a augmenté de 7,7 pour cent pour se situer à 112.633 FCFA à fin mars 2022 contre 104.523 FCFA l'an dernier", ajoutent-ils.

Selon la Banque centrale, le taux brut de dégradation du portefeuille est resté quasi-stable, ressortant à 8,9 pour cent contre 8,8 pour cent à fin mars 2021, pour une norme généralement admise de 3 pour cent dans le secteur. Elle explique cette situation notamment par les efforts consentis par les Sfd en vue de contenir l’évolution de leur portefeuille à risque. 

Elle signale qu'à fin mars 2022, 12 institutions de microfinance sont sous administration provisoire, réparties comme suit : au Bénin (6), au Burkina (1), en Côte d’Ivoire (1), au Niger (2) au Sénégal (1) et au Togo (1).

La Bceao précise que ces informations sur les systèmes financiers décentralisés se fondent sur l'analyse de l'évolution des indicateurs évalués à partir des données estimées, c'est-à-dire que les estimations ont été effectuées à partir des données à fin mars 2022, collectées auprès d'un échantillon de 183 Sfd, réalisant environ 90 pour cent des opérations de dépôts et de crédits de la finance décentralisée de l'Umoa. L’échantillon est composé de Sfd ayant atteint des encours de dépôts ou de crédits de plus de 300 millions. 


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