Depuis 2010, la Côte d’Ivoire a fait d’importants progrès, tant en matière d’accès à l’enseignement primaire et secondaire que sur le plan de la promotion de la scolarisation des filles. Pour autant, celles-ci continuent d’accuser un certain retard par rapport aux garçons. L’analyse du SIGI Côte d’Ivoire montre que certaines normes sociales discriminatoires sont au cœur de ces disparités.
Ainsi, la perception des rendements futurs de l’éducation en termes d’emploi penche en faveur des garçons, incitant les parents à prioriser leur éducation au détriment de celle des filles. En outre, les garçons sont vus comme dotés d’aptitudes innées supérieures à celles des filles dans les domaines scientifiques et mieux prédisposés à certaines carrières. La charge de travail domestique et de soin non rémunéré qui incombe aux filles entrave également leur éducation. Enfin, une large part de la population estime acceptable pour une fille de se marier avant l’âge de 18 ans tandis que leur mariage précoce augmente la probabilité d’un décrochage scolaire ainsi que le risque de grossesses adolescentes.
L’étude montre aussi que les normes sociales et attitudes discriminatoires liées au rôle traditionnel des femmes et à leurs aptitudes entravent leur autonomisation économique. L’écart de participation au marché du travail entre les femmes et les hommes est de 19 points de pourcentage. Les femmes ivoiriennes travaillent majoritairement dans l’informel et dans des secteurs à faible valeur ajoutée, ce qui conduit à des écarts de revenus importants entre hommes et femmes : en moyenne, les Ivoiriens gagnent plus de deux fois plus que les Ivoiriennes.
Au cœur de cette marginalisation économique, les normes sociales cantonnent les femmes à la sphère domestique, où elles assument la majeure partie du travail et du soin non rémunéré. En moyenne, elles y consacrent quatre fois plus de temps que les Ivoiriens. Par ailleurs, les stéréotypes concernant les aptitudes sociales et cognitives innées des femmes et des hommes influencent les choix professionnels de ces dernières, renforçant la division entre métiers dits « masculins » et ceux dits « féminins ».
Les femmes ivoiriennes sont également confrontées à d’importants obstacles en termes d’accès à la propriété. Le SIGI Côte d’Ivoire montre que seulement 5 % des femmes possèdent des terres agricoles, contre 25 % des hommes. Ces écarts émanent principalement de coutumes et de traditions qui légitiment des pratiques successorales discriminatoires à l’égard des veuves et des filles. En effet, la tradition veut que ce soient les hommes qui possèdent les biens, notamment la terre, ce qui limite considérablement la capacité des femmes ivoiriennes à posséder et à contrôler des biens productifs.
« Il est primordial de lutter et d’éliminer les normes sociales et pratiques discriminatoires identifiées par le SIGI Côte d’Ivoire, faute de quoi aucun réel progrès en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes ne pourra être accompli, ni d’avancées vers une croissance économique réellement forte, inclusive et durable » a déclaré Bathylle Missika, cheffe de la division Réseaux, Partenariats et Genre du Centre de développement de l’OCDE lors de la présentation du rapport à Abidjan le 23 juin dernier.
Dans ce contexte, le rapport propose quatre grands axes pour structurer l’action publique ivoirienne:
Amender les lois en vue d’éliminer toute discrimination de genre et garantir leur application. Faire évoluer les normes sociales et pratiques discriminatoires identifiées par le SIGI Côte d’Ivoire comme des obstacles fondamentaux à l’éducation des filles et à l’autonomisation économique des femmes. Renforcer la qualité et la portée du système éducatif comme moyen en soi de transformer les normes sociales. Continuer à investir dans la collecte de données ventilées par sexe pour mieux comprendre comment les normes sociales évoluent et suivre les progrès en termes d’accès des filles à l’éducation et d’autonomisation économique des femmes. Ainsi, la perception des rendements futurs de l’éducation en termes d’emploi penche en faveur des garçons, incitant les parents à prioriser leur éducation au détriment de celle des filles. En outre, les garçons sont vus comme dotés d’aptitudes innées supérieures à celles des filles dans les domaines scientifiques et mieux prédisposés à certaines carrières. La charge de travail domestique et de soin non rémunéré qui incombe aux filles entrave également leur éducation. Enfin, une large part de la population estime acceptable pour une fille de se marier avant l’âge de 18 ans tandis que leur mariage précoce augmente la probabilité d’un décrochage scolaire ainsi que le risque de grossesses adolescentes.
L’étude montre aussi que les normes sociales et attitudes discriminatoires liées au rôle traditionnel des femmes et à leurs aptitudes entravent leur autonomisation économique. L’écart de participation au marché du travail entre les femmes et les hommes est de 19 points de pourcentage. Les femmes ivoiriennes travaillent majoritairement dans l’informel et dans des secteurs à faible valeur ajoutée, ce qui conduit à des écarts de revenus importants entre hommes et femmes : en moyenne, les Ivoiriens gagnent plus de deux fois plus que les Ivoiriennes.
Au cœur de cette marginalisation économique, les normes sociales cantonnent les femmes à la sphère domestique, où elles assument la majeure partie du travail et du soin non rémunéré. En moyenne, elles y consacrent quatre fois plus de temps que les Ivoiriens. Par ailleurs, les stéréotypes concernant les aptitudes sociales et cognitives innées des femmes et des hommes influencent les choix professionnels de ces dernières, renforçant la division entre métiers dits « masculins » et ceux dits « féminins ».
Les femmes ivoiriennes sont également confrontées à d’importants obstacles en termes d’accès à la propriété. Le SIGI Côte d’Ivoire montre que seulement 5 % des femmes possèdent des terres agricoles, contre 25 % des hommes. Ces écarts émanent principalement de coutumes et de traditions qui légitiment des pratiques successorales discriminatoires à l’égard des veuves et des filles. En effet, la tradition veut que ce soient les hommes qui possèdent les biens, notamment la terre, ce qui limite considérablement la capacité des femmes ivoiriennes à posséder et à contrôler des biens productifs.
« Il est primordial de lutter et d’éliminer les normes sociales et pratiques discriminatoires identifiées par le SIGI Côte d’Ivoire, faute de quoi aucun réel progrès en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes ne pourra être accompli, ni d’avancées vers une croissance économique réellement forte, inclusive et durable » a déclaré Bathylle Missika, cheffe de la division Réseaux, Partenariats et Genre du Centre de développement de l’OCDE lors de la présentation du rapport à Abidjan le 23 juin dernier.
Dans ce contexte, le rapport propose quatre grands axes pour structurer l’action publique ivoirienne: