sénégal : pourquoi beaucoup d’entreprises formelles évoluent dans l’informel


Rédigé le 15 Décembre 2024 à 18:38 | 0 commentaire(s) modifié le 17 Décembre 2024 12:07

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet Energies-Dakar) – Elles sont nombreuses à croire qu’elles sont formelles, mais en réalité, ces entreprises sont purement considérées comme des informelles.


Beaucoup de patrons des micros, petites et moyennes entreprises (MPME), se sont rendus à l’évidence lorsque le secrétaire général de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (CCIAD), Dr Mbaye Chimère Ndiaye, fini sa communication portant sur « transformation de l’économie informelle : la contribution de la Chambre de Commerce ». 

Ces dirigeants d’entreprises, en majorité des femmes et des jeunes, se sont en effet rendus compte que leurs entreprises sont loin d’être formelles et par conséquent, ils ont pris conscience des pas supplémentaires à faire pour être reconnue comme de véritables entreprises formelles. 

Dans sa présentation faites jeudi dernier lors de la journée dédiée à l’institution consulaire à l’occasion de la Foire internationale de Dakar (FIDAK), le Dr Ndiaye a fait savoir aux nombreux opérateurs économiques que la formalisation ne limite pas à l’acquisition de documents juridiques comme le registre de commerce, le NINEA, même si ces pièces administratives sont importantes. 

A leur endroit, il leur a fait savoir que la formalisation doit aussi être économique et sociale, comptable, fiscale, environnementale et citoyenne. En somme, tout un ensemble de papiers administratifs qu’il faudra disposer pour se voir attribuer le titre d’entreprise formelle. 

Dr Ndiaye confirme ainsi le président de la CCIAD, Abdoulaye Sow, qui avait abordé auparavant la question sous l’angle de la compétitivité. « …. Force est d’admettre que pour être plus compétitif, il faut vous formaliser », a-t-il déclaré à l’adresse des opérateurs économiques.

« La formalisation ne se résume pas à l’acquisition de documents comme le registre de commerce, le NINEA entre autres. C’est une étape importante certes, mais il faut une bonne structuration avec la tenue d’une comptabilité, l’inscription sur des programmes de qualité, le développement de stratégie marketing, l’accès à l’internet etc », a-t-il ajouté.

En termes de contribution à la formalisation, le Dr Chimère Ndiaye a montré au public les nombreuses actions faites par la CCIAD. Pour l’essentiel, elles se résument à des appuis aux porteurs d’idées de projet, à la création d’entreprise et l’animation économique.  Il dira que toutes ces actions contribuent à la transformation de l’économie informelle. 

En choisissant ce thème, la CCIAD entend répondre à l’invitation du président Bassirou Diomaye FAYE, qui avait demandé aux chambres de Commerce, de jouer leur partition à la formalisation des entreprises.

L'administration fiscale invitée à faire preuve de plus de souplesse

Mais la question de la formalisation n’est pas l’appropriation exclusive des chambres consulaires. L’administration fiscale en a aussi fait son affaire. En effet, dans sa journée tenue à la veille de celle de la CCIAD, la Direction générale des impôts et domaines (DGID) s’était livrée à ce même exercice de communication et de sensibilisation, à travers un panel sur l’importance de la formalisation et ses nombreux avantages, animé par des experts de l’administration fiscale. 

L’essentiel des contraintes liées à la formalisation qui sont ressorties des débats ayant suivi les présentations des deux journées de communication peut se résumer aux nombreuses formalités et réglementations administratives, à la lourdeur de la politique fiscale et aux taux élevé des impôts. 

Et c’est là où les opérateurs économiques et autres usagers attendent l’administration fiscale qu’ils invitent à plus de souplesse. 


Dans la même rubrique :