problématiques de la facture publique d’électricité : les gains financiers de la correction des anomalies


Rédigé le 3 Octobre 2024 à 21:20 | 0 commentaire(s) modifié le 7 Octobre 2024 12:22

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet Energies-Dakar) – Grâce à la correction des anomalies de facturation, l’Agence pour l’économie et la maîtrise d’énergie (AEME) a permis à l’Etat d’avoir des gains financiers importants.


Avec ses nombreux bâtiments (bureaux, armées, logement, santé, éducation, religion) et infrastructures (marchés, centres culturels, sports, forages, sites et monuments, éclairages publics, stations agricoles), le secteur public sénégalais (entreprises parapubliques, établissements publics à autonomie financière, agences autonomes, administration centrale et collectivités territoriales) est incontestablement un très grand consommateur d’électricité.
 
Ce qui ouvre la porte à toutes sortes d’irrégularités et d’anomalies entrainant des dépenses inutiles pour l’Etat. Face à cette situation, il fallait absolument une gestion optimale des factures d’électricité de l’Etat. C’est tout le sens du programme Suivi, analyse et réduction des dépenses d’électricité de l’Etat (SARDEL).
 
Avec la correction des anomalies techniques et administratives, le programme a généré des gains financiers importants sur la facture publique d’électricité. Le chef de division projets maîtrise de l’énergie à l’AEME, Papa Demba Diouf, parle d’un total des gains de 8,52 milliards FCFA de 2015 à aujourd’hui.
 
S’exprimant en début de semaine lors de l’atelier de renforcement de capacités des directeurs de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) et assimilés sur l’économie d’énergie, M. Diouf a listé les problématiques liées à la facture électrique du secteur public avec des cas illustratifs concrets.
 
Figure au premier rang les polices à consommations nulles. Il s’agit des polices inutilisées, des sites inoccupés et des compteurs ou transformateurs de mesure absents ou défaillants. A titre illustratif, M. Diouf a cité le cas du complexe frigorifique de Tambacounda qui, par cette situation anormale, a eu 271 factures d’un montant facturé de 47,576 millions FCFA en 2022.
 
A cet égard, il a fait état d’une facture annuelle de 2 247 658 FCFA en 2019 et actuellement resiliée depuis janvier 2020 grâce à un courrier de l’AEME. Cette situation est pratiquement la même pour le complexe frigorique de Kidira.  
 
La deuxième problématique est posée par les bénéficiaires non ayants droits. Il s’agit des bâtiments occupés illégalement, des raccordements clandestins (fraude), des mutations d’abonnement non effective, des sites avec intrusion d’activités, locaux non administratifs.
 
Les autres problématiques portent sur les polices estimés (branchement direct sans compteur), les erreurs de facturation (opération de saisie), du choix de la puissance à souscrire à l’abonnement, la conformité de l’abonnement, du choix de la bonne option tarifaire à l’abonnement et les pénalités dues au mauvais facteur de puissance.
 
Toutes ces situations d’anomalie ont été présentées au DAGE pour leur sensibiliser sur le degré élevé de laxisme et d’irresponsabilité des agents de l’Etat. Et leur rôle dans la résolution de ces problèmes est jugé crucial par l’AEME.
 
En tant que gestionnaires de l’administration et de l’équipement, il est attendu d’eux une contribution pour l’économie d’énergie et la réduction de la facture d’électricité de l’administration. Avec comme finalité de stimuler la maîtrise de l’énergie et la lutte contre le gaspillage d’électricité.
 
Les DAGE relèveront-ils le défi ? A cet effet, il serait important pour l’AEME de mesurer l’impact de l’implication des DAGE. C’est-à-dire de voir d’ici l’année prochaine, si la facture publique d’électricité est réduite et que le gaspillage ait fortement diminué.


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