pour « la rupture » et « le projet » : la mise à plat devient une impérieuse nécessité


Rédigé le 22 Mai 2024 à 22:45 | 0 commentaire(s) modifié le 23 Mai 2024 20:52


(Equonet Energies-Dakar) - …L’avènement d’un nouveau Président de la République avec un nouveau programme de développement axé sur « LA RUPTURE » va donc remettre au goût du jour, la lancinante question de l’emploi des jeunes.


Dans son magistral discours du 03 Avril 2024, le Président de la République a marqué pour ne pas dire, a fortement martelé sa volonté de s’attaquer à bras le corps au problème oh ! Combien crucial, de l’emploi des jeunes.
La question du chômage en général et celui des jeunes en particulier est  en effet, la véritable bombe sociale qui menace tous les pays.  L’emploi est donc la préoccupation majeure de tous les gouvernements du monde notamment africains. Le Sénégal n’y faisant pas exception.
L’avènement d’un nouveau Président de la République avec un nouveau programme de développement axé sur « LA RUPTURE » va donc remettre au goût du jour, la lancinante question de l’emploi des jeunes.
Pourtant, le  Président Macky SALL avait inscrit dans les priorités de son gouvernement, la création d’emplois avec un objectif affiché de 500.000 emplois créés à l’horizon 2017. Vaste programme s’il en était! Nous sommes en 2024. A l’aune des résultats obtenus et malgré tous les discours triomphalistes déclamés par les fan’s clubs du Macky, la « vraie vérité » pour parler comme l’autre, c’est qu’au regard des milliers de jeunes diplômés chômeurs et des hordes de jeunes désœuvrés qui squattent les rues de Dakar et des grandes villes du pays, on est loin, très loin du compte. Il y’a donc lieu de revoir toutes les stratégies en matière d’emplois des jeunes, développées jusque là, pour des résultats aussi mitigés. C’est pourquoi, la problématique de l’emploi des jeunes devient une URGENTE NECESSITE qui interpelle tout le monde.  
Et dans cette perspective, UNE MISE A PLAT systématique devient IMPERIEUSE pour aider à créer des emplois, beaucoup d’emplois pour les jeunes.
Tout d’abord, il faudrait se départir de la rengaine qui veut faire accroire que « l’Etat n’a pas vocation de créer des emplois » que nous serinent à longueur de déclamations, nombre de nos gros cerveaux-là. Certes, il est évident que l’Etat ne peut pas recruter tout le monde cela va de soi mais en la matière, c’est toujours l’Etat qui doit donner le la . Car dans l’absolu, si l’Etat ne crée pas d’emplois qui va en créer ?  Dans quel pays au monde a-t-on vu un Etat qui n’est pas employeur? Partout dans le monde, l’Etat est le premier employeur du pays. Rien qu’avec les corps habillés (Armées, police, douanes, eaux et forêts, Administration territoriale etc.. ) sans parler des enseignants, des diplomates, des agents de la santé et j’en passe, l’Etat est assurément le premier employeur dans un pays . Alors cette ritournelle qui se décline  comme un bréviaire de sociologie doit être revue avec bémol. Surtout dans nos pays encore sous  développés mais sur la voie de l’émergence et de la rupture.
 Cela dit, l’Etat bien qu’employeur N°1 ne peut évidemment pas à lui seul, créer tous les emplois et donc, doit aussi et surtout créer les conditions idoines (légales, juridiques, économiques, sociales, fiscales etc…)  pour permettre aux privés et à tous les secteurs de la vie économique de créer des emplois.
Sur ce chapitre et pour le peu que nous en savons,  il faut retenir que pour créer des emplois trois (3) facteurs essentiels doivent être réunis : l’existence d’opportunités d’emplois, le financement pour créer des structures (usines, sociétés, GIE, et autres) qui vont recruter, un cadre juridique incitatif pour sécuriser les investisseurs potentiels et surtout de LA VOLONTE POLITIQUE ET DE L’AUDACE  beaucoup d’AUDACE...
Les opportunités d’emplois existent bel et bien dans notre pays. Rien que des secteurs comme l’agriculture, l’artisanat, le tourisme, la gouvernance locale,  les mines, les services pour ne citer que ceux là, peuvent générer des milliers d’emplois si les moyens d’investir suivent et que les cadres législatifs et règlementaires deviennent attractifs.
Pour les financements, (ce qui manque le plus) au-delà de la mise à disposition d’un budget très conséquent pour booster l’emploi des jeunes, il faudra aller plus loin encore par une mise à plat profonde du système. Et l’Etat doit poser des actes forts pour faire des économies d’échelle et dégager des moyens financiers conséquents pour soutenir –entre autres priorités- la création d’emplois. Il s’agira notamment de faire preuve d’une réelle VOLONTE POLITIQUE et aller vers la maitrise de la taille du gouvernement qui a toujours une fâcheuse tendance à l’élasticité, la suppression ou tout au moins le redimensionnement en des tailles raisonnables de structures sans utilité réelle sinon celle de caser de la clientèle politique comme le HCCT, le CESE, le HCDS etc... La suppression sans état d’âme,  d’agences et de  multitudes de Directions nationales inutiles et budgétivores. La traque implacable et impersonnelle des biens mal acquis et la reddition des comptes pour recouvrer les deniers publics détournés, le plafonnement des salaires et émoluments des Directeurs généraux d’agences et de sociétés nationales, un nouveau code des impôts et des agents rigoureux pour traquer toutes les niches d’évasion fiscale etc…
Dans cette perspective de la guerre à outrance contre toutes les formes de dilapidation, de détérioration et de gaspillage des ressources publiques, mon avis est qu’il reste encore beaucoup d’autres domaines qui demandent aussi à être assainis si on veut véritablement rationnaliser les dépenses publiques et orienter les ressources vers la création d’emplois pour les jeunes.
Aussi, sans prétendre détenir une panacée quelconque, il me semble que l’une des pistes les plus encombrées dans la voie de la rationalisation des dépenses publiques est sans contexte le domaine des charges salariales de l’Etat et de ses démembrements.
Sur ce chapitre, il est bon de rappeler  que le quotidien en ligne « Le soir » dans son édition du jeudi 18 mai 2017, avait publié une liste des cinq (5) salaires les plus élevés du Sénégal. Nous révélant ainsi qu’au Sénégal, il y’avait des salaires élevés, très élevés même. 14 millions, 10 millions, 8 millions par mois sont des salaires qui se pratiquent au Sénégal et dans les structures de l’Etat et de ses démembrements. DIANTRE !
Si on fait abstraction des  organismes internationaux (FIFA ; PNUD, UNESCO, OMS, UA ; ONU,UEMOA, CEDEAO, ONG etc…) ou des sociétés privées, filiales de grands groupes mondiaux comme la SONATEL et les Banques toutes, évoluant dans des domaines porteurs et hautement stratégiques ou concurrentiels et astreintes à des objectifs obligatoires de performances et de résultats ; qu’est-ce qui peut moralement justifier qu’une structure étatique qui, en dehors des régies financières,  n’est assujettie à aucune obligation de performances  réelles et très souvent pour la plupart d’entre elles, sous perfusion financière permanente de l’Etat, puisse payer des salaires aussi astronomiques à ses dirigeants et agents?
En un mot comme en mille : « Est-il normal et moralement acceptable qu’on puisse payer des salaires aussi élevés à des structures de l’Etat dans le contexte de dénuement généralisé qui sévit dans le pays? »
Le salaire –pour le peu que j’en connais- étant la contrepartie d’un travail fait, et sans vouloir jeter l’anathème sur qui ce soit-   Rien, absolument rien d’autre si ce n’est la complaisance, la coterie et...la politique politicienne qui puissent justifier de telles pratiques. Ce n’est donc pas surprenant que la masse salariale du secteur public explose et dépasse de loin les 500 milliards de francs mensuels… Lourd  ...très lourd…
Par ailleurs, ces libéralités de traitements salariaux entre structures de l’Etat ont gangrené le tissu social au point de donner lieu à des revendications récurrentes d’améliorations salariales des chapelles corporatistes qui ne cesseront jamais tant que la situation perdurera.
Car, tout autant que les heureux bénéficiaires de ces rentes salariales, les autres corps de l’Etat qui se sentent lésés dans ce domaine et ayant les mêmes niveaux de qualification et de besoins primaires à satisfaire avec leurs salaires pour se loger, se nourrir et se vêtir, se demandent « Pourquoi eux seuls et pas nous, les autres »?
Une situation instituée il faut le dire,  par le régime de Wade qui, dans sa volonté de créer des agences autonomes et performantes les a dotées de statut salarial hors normes pour intéresser disait-on, les « gros cerveaux » de la Diaspora (ARTP, ADIE, ARMP, APIX, ADEPEME, CNRA, AGETIP etc.). Une pratique que le régime APR/BBY dans sa logique politicienne, a tout simplement perpétuée et accentuée.
On est choqué de voir des salaires aussi démentiels au profit d’une caste des privilégiés dans un pays exsangue comme le nôtre, classé vingt cinquième pays le plus pauvre du monde et cela SANS AUCUNE OBLIGATION DE RESULTAT PROBANT dans la gestion de la structure concernée. Sans vouloir citer aucune de ces structures (elles se reconnaîtront) est-il normal que des responsables de ces structures dont certaines sont toujours chroniquement déficitaires, se tapent des dizaines de millions de Franc CFA par mois en salaires intrinsèques compte non tenu des autres avantages tout aussi exorbitants : logement de fonction meublé, voitures de fonction et des FRAIS de mission exponentiels et presque permanents? Tandis que pour certains d’entre eux, beaucoup de leurs employés peinent à atteindre le cap des 50.000 francs de salaire mensuel et …régulier. NON. Il FAUT ARRETER LA..
La simple MORALE devrait abhorrer ces pratiques maffieuses aux antipodes de la bienséance et de la solidarité nationale. Et puis, quel niveau de vie au Sénégal pourrait expliquer de si gros salaires si ce n’est la boulimie égoïste et égocentrique des « en haut d’en haut ». ?.14 millions,  10 millions, 7 millions par mois pour UNE personne et UNE SEULE …Il faut le faire…  C’est tout simplement SCANDALEUX. C’est de la prévarication avalisée par l’Etat.
Avec le PROJET, Il est vraiment temps de tout remettre à plat pour y mettre de l’ordre  et revenir à nos vertus de partage, de solidarité et de sobriété...croyante pour aller vers la moralisation des salaires publics dans notre pays.
Au Sénégal, il n’y a aucun emploi de l’Etat qui doit pouvoir dépasser un salaire mensuel maximum de cinq (5) millions de Francs CFA et là encore, c’est pour être assez généreux. Car même 3 millions par mois serait déjà très conséquent. 3 millions par mois c’est déjà 100.000. Francs par JOUR. Avec une telle somme n’importe quelle famille s’autoriserait à manger du poulet rôti chaque jour que Dieu fait. Le reste, tout le reste est excessif et devient quelque part presque du RIBBAH.  Et donc avec tous ces surplus salariaux indûment payés à quelques privilégiés, on pourrait créer combien d’emplois pour les jeunes ? Faites le calcul…
Ensuite, à quoi peut aussi bien servir de payer à des membres de Conseils de Surveillance (CS) ou d’Administration ( CA) d’une entité étatique, des salaires mensuels en millions de francs pour des séances de réunions de deux à trois jours par mois pour les plus actifs ?
Une simple indemnité de session de l’ordre de 250.000 à 500.000 Francs selon les structures concernées, devrait amplement suffire pour ces postes-là. D’autant plus que les ayant-droits sont très souvent des retraités bien assis financièrement ou des actifs bien payés dans leur structure d’attache.
On le voit bien, les pistes pour dégager des moyens financiers en rationalisant les dépenses publiques sont nombreuses et bien identifiées.
De l’AUDACE il en faudra aussi pour oser dénicher les « niches d’emplois cachés »  et les destiner aux jeunes. Sur ce chapitre et sans  être exhaustif, il faudra :
-Supprimer systématiquement tout cumul de postes. Fini les doubles et même triples casquettes que l’on voit trop souvent dans notre pays au détriment des «sans emplois».  Il est aberrant de voir des ministres-maires ou des DG –maires de communes. Le ministère et l’entreprise sont des entités à temps plein. Les mairies aussi sont des entités de proximité à temps plein. L’ubiquité n’étant pas l’apanage de l’être humain, forcément une structure va pâtir de cette situation. Et c’est toujours la mairie qui en souffre alors qu’on prétend vouloir « booster » le développement local à la base. Le seul cumul « acceptable » et encore- peut être le député-maire. Toute autre forme de cumul est à SUPPRIMER.
Quand il n’y a pas beaucoup d’emplois, il faut accepter de partager les positions d’emplois salariés. « Une personne, un emploi ou une fonction (élective ou autre) » et tout le monde s’en portera mieux.
-De l’audace il en faudra aussi pour supprimer définitivement les contrats spéciaux  et de prolongations de service  accordés aux cadres ayant dépassé depuis longtemps l’âge de la retraite. Notamment ceux permis par le PR sortant avec le maintien des agents des FDS éligibles à la retraite ou le rappel de certains partis à la retraite depuis belle lurette.
En effet, il est anormal qu’on continue à maintenir en poste des agents partis à la retraite par des subterfuges divers alors que des jeunes piaffent d’impatience pour décrocher leur premier emploi. La retraite a été instituée pour laisser la place aux plus jeunes, arrivé l’âge fatidique. Et puis elle est (la retraite) très, très bénéfique pour la santé.
 Ah oui !!! Il faut savoir partir. On ne peut pas passer sa vie, toute sa vie à travailler. Trente ans, quarante ans de service et toujours là. Pour l’exemple, en 2015, Cheikh Tidiane MBAYE gagné certainement –entre autres- par la lassitude, a quitté la DG de la SONATEL après 27 ans de règne sans partage avant même d’avoir atteint la soixantaine. Et pourtant, certains qui ont eu à travailler avec Feu son père, sont encore là et toujours aux affaires publiques! EXTRAORDINAIRE….Ne suivez pas mon regard deh.
Travailler avec ses petits enfants d’âge est une situation stressante au regard des différences de mentalité, de concept et de d’attitude. Les vieillards qui squattent toujours les bureaux et offices de travail donnent du « mon fils », « ma fifille », « mon neveu », « ma nièce » à leurs employés et collègues et reçoivent en retour, des «doyen», « père », «Tonton», dénaturant complètement les rapports de travail dans l’entreprise.
C’est pourquoi d’ailleurs, le vieux NIASSE a eu d’énormes problèmes d’attitude et de maintien de l’ordre avec les jeunes loups genre Diaz, Fatou Thiam et autres SONKO, au point de perdre souvent son self-contrôle et verser facilement dans l’énervement et la coprolalie devant  «l’impertinence» des JEUNES.
La vieillesse n’est pas une malédiction et il ne faut pas en avoir peur. C’est vrai « Mag matt na bayi cim rew ». Les vieux ont leur place dans les écoles de formation supérieure pour transmettre leurs savoirs et partager leur vécu. Ils ont leur place dans les conseils d’administration ou de surveillance pour «conseiller» les jeunes DG avec leur expérience accumulée. Ils ont leur place dans les fonctions électives et encore! Ils ont enfin leur place dans les Mosquées, les daaras, les Eglises, les paroisses et les sanctuaires pour se rattraper- pour la plupart d’entre eux- du temps perdu dans l’approfondissement et le raffermissement de leur Foi.  Mais pas dans le service  actif  de gestion quotidienne d’une structure avec toutes ses contraintes qu’ils auront beaucoup de mal à satisfaire. Ne serait-ce que de venir tous les jours à 7H30 mn et rester travailler vraiment jusqu’à 18 Heures. A plus de 65 ans, Ils ne le peuvent pas, ils trichent TOUS. A quelques très rares exceptions près.
Donc les vieux, soyez fair-play « libérez les places, DEGAGEZ SVP » pour permettre aux jeunes de TRAVAILLER.»
Enfin, il faudra distiller voire inoculer une bonne dose de PATRIOTISME et de DON DE SOI à nos ploutocrates locaux pour les inciter à investir dans des structures qui créent des emplois. Il est tout de même consternant de constater que beaucoup de nos compatriotes riches, très riches même n’investissent pas du tout ou très rarement dans des structures pour créer des emplois. Ils préfèrent pour la plupart d’entre eux –et ils sont nombreux – construire de grands bâtiments à usage d’appartements ou de bureaux à louer plutôt que de mettre sur pied des usines, embaucher du personnel et payer des salaires. Sur ce plan précis et sans vouloir en aucune façon lui faire une quelconque publicité, on pourra tout dire de Youssou NDOUR sauf qu’il n’est pas patriote. De chanteur, il est passé chef d’entreprises en mettant en place un groupe de presse performant, GFM avec un quotidien, une Télé, une imprimerie futuriste et faisant travailler plus de 200 personnes dans ses différentes structures. Ah si on avait seulement 100 autres « Youssou Ndour » la question de l’emploi des jeunes serait moins dramatique. N’est-ce pas?  PATRIOTISME ET DON DE SOI.
Un clin d’œil aux «opposants milliardaires». Investissez, investissez, créez des emplois et peut-être qu’ALLAH dans Sa Mansuétude infinie vous fera Grâce.
Avis d’expert non facturé nak.
Pour terminer, il nous faut espérer que notre tout nouveau Président dans une nouvelle et énième croisade pour l’emploi des jeunes, saura prendre avec son équipe, toutes ses responsabilités et faire preuve d’AUDACE et de réelle volonté politique pour mettre en œuvre le vrai PSEJ qui est le Plan Spécial pour l’Emploi des Jeunes afin de réussir véritablement son programme politique  qu’il nous a vendu : le PROJET de RUPTURE 3J (JUBB-JUBBENTII-JUBBEL)
 
DIEU GARDE NOUS GARDE, GARDE LE SENEGAL ET GARDE L’AFRIQUE…

DAKAR le 22/5/2024
Guimba   KONATE
DAKAR
guimba.konate@gmail.com
Guimba Konaté


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