inflation dans la zone uemoa : les constats préoccupants des autorités monétaires


Rédigé le 12 Septembre 2024 à 16:40 | 0 commentaire(s) modifié le 14 Septembre 2024 21:34

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet Energies-Dakar) - Réunis hier à la Bceao, les membres du Comité de politique monétaire ont relevé deux constats majeurs sur l'inflation qui les préoccupent au plus niveau.


inflation dans la zone uemoa : les constats préoccupants des autorités monétaires
La situation à la quelle se trouve l'inflation dans l'espace de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) est inquiétante. Non seulement l'inflation dépasse la cible communautaire qui doit se situe entre 1 à 3 pour cent, mais elle reste dans une tendance haussière insistante.

Deux constats majeurs qui ont été relevé par les membres du Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao), lors de leur réunion ordinaire tenu hier au siège de l'institution, à Dakar.

Une situation sur la base de laquelle ils ont décidé de maintenir le principal taux directeur auquel la Banque centrale prête ses ressources aux banques à 3,50%, ainsi que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,50%, niveaux en vigueur depuis le 16 décembre 2023. 

Le président du Cpm, Jean-Claude Kassi Brou, qui a porté leur voix, en a donné les raisons. "Cette décision résulte de l'analyse de l’évolution récente des prix, de l’activité économique et de la situation extérieure de l’Union. Au deuxième trimestre 2024, l’inflation a atteint 4,1% contre 2,9% le trimestre précédent. Cette accélération de la hausse des prix est principalement due à une campagne agricole 2023/2024 moins favorable, aux difficultés d'approvisionnement des marchés consécutives à la situation sécuritaire, à l’augmentation des cours des produits alimentaires importés, ainsi qu’au renchérissement de l'énergie dans certains pays", a-t-il expliqué aux représentants des médias au cours d'un point de presse tenu à l'issue de la rencontre. 

S'appuyant sur les dernières prévisions, M. Brou a indiqué que l’inflation s’établirait à 3,7% en 2024, au même niveau qu’en 2023. En outre, il s'est montré optimiste en soulignant que le taux d'inflation devrait revenir dans la fourchette cible de 1% à 3% en 2025, grâce à l’anticipation d’une campagne agricole 2024/2025 plus favorable, à la baisse attendue des prix mondiaux des produits alimentaires importés ainsi qu’aux mesures prises par certains États pour lutter contre la vie chère. 

Toutefois, il fait preuve de prudence car, dira t-il, "l’inflation reste sujette à des risques haussiers liés notamment à la persistance de la situation sécuritaire dans certains pays, à l’impact de conditions climatiques défavorables sur la production agricole et à l’effet d’une accentuation des tensions géopolitiques sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires."

Il a aussi évoqué la situation extérieure de l’Union. Pour dire que celle-ci s’est améliorée grâce à l’évolution favorable des termes de l’échange et à la mobilisation plus importante de ressources extérieures par les Etats membres de l’Union.

Selon lui, l'activité économique est restée dynamique, avec une progression du Pib réel de 5,3% au deuxième trimestre 2024. Sur l’année 2024, la croissance de l’Union est prévue à 5,9% contre une réalisation de 5,3% en 2023. La hausse des crédits à l'économie est ressortie à 5,3%, en rythme annuel, à fin juin 2024.

 



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