évolution notable des services financiers numériques dans l'uemoa au cours de l’année 2020


Rédigé le 31 Décembre 2021 à 11:50 commentaire(s) modifié le 2 Janvier 2022 20:03

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) - Les services financiers numériques ont connu une évolution notable au cours de l’année 2020 au niveau de l’offre, de l’accès, de la distribution et de l'utilisation, aux plans régional et national.


Le rapport annuel sur l'évolution des services financiers numérique dans l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) note une évolution notable des services financiers numériques dans l'espace communautaire au cours de l’année 2020. Publié hier par la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO), le document situe cette évolution au niveau de l’offre, de l’accès, de la distribution et de l'utilisation, aux plans régional et national.

Au niveau de l'offre, il fait état de quarante-deux (42) initiatives d'émission de monnaie via la téléphonie mobile qui sont enregistrées dans l'Union au 31 décembre 2020 avec notamment l'entrée de cinq (5) nouveaux établissements. "Avec vingt-neuf (29) initiatives, les banques dans le cadre de partenariats avec des FinTech et des opérateurs de téléphonie mobile détiennent la majorité des offres, suivies des établissements de monnaie électronique avec douze (12) initiatives", souligne-t-il. "En outre, les demandes auprès de la Banque Centrale pour l’émission de la monnaie électronique se sont multipliées. Les partenariats entre les banques et les FinTech constituent les modèles émergents dans les stratégies de déploiement. Parallèlement, le nombre global de points de services a progressé de 30,72% pour s'établir à 1 071 390 à fin 2020, contre 819 608 à fin 2019", fait-il savoir. 

Au titre de l'accès, le rapport signale que le nombre de comptes de monnaie électronique est ressorti à 94,23 millions, contre 76,9 millions en 2019, en hausse de 22,43%. "Les établissements de monnaie électronique (EME) détiennent 60,14% du nombre total de comptes de monnaie électronique ouverts, contre 66,28% en 2019, soit une baisse de 6,14%. Cette évolution est imputable principalement au développement des partenariats entre les banques et les FinTech ou les entreprises de télécommunication, qui détiennent désormais 39,86% des comptes de monnaie électronique, en hausse de 6,22% par rapport à 2019", note-t-il. 

"Au niveau des pays, la Côte d'Ivoire, avec 27,72 millions de comptes, détient 29,42% du nombre total de comptes de monnaie électronique dans l'Union, suivie du Bénin (16,39%), du Burkina (16,21%), du Sénégal (14,08%), du Mali (9,18%) et du Niger (6,88%). Le Togo, quant à lui, enregistre une part de 6,05%, suite à une augmentation de 20,85% par rapport à 2019 du nombre de comptes de monnaie électronique ouverts. La Guinée-Bissau détient une part de 1,79%, avec une croissance significative de 79,69% du nombre de comptes de monnaie électronique par rapport à 2019", renseigne-t-il. 

Concernant le taux d'activité, il note une consolidation, pour avoir atteindre 45,43% en 2020, contre 43,64% en 2019 et 37,77% en 2018. "Cette progression traduit le dynamisme de ce secteur, qui a contribué à hauteur de 48,61%, au taux d'inclusion financière de l’Union établi à 63,8% en 2020, contre une contribution de 38,8% en 2019", explique-t-il.

En matière d'utilisation, le rapport note une progression de 38,27% des transactions en volume et de 44,25% en valeur, en 2020, pour atteindre 3 497,28 millions d’opérations d’une valeur 41 455,32 milliards de FCFA. "Une année plus tôt, 2 632,07 millions opérations pour une valeur de 28 738,42 milliards de FCFA, ont été enregistrées. Près de 9,71 millions d'opérations en moyenne ont été traitées quotidiennement par l'ensemble des plateformes de paiement mobile de l'Union, contre 7,31 millions en 2019. La valeur moyenne journalière des transactions est estimée à environ 115,15 milliards de FCFA en 2020 contre 79,83 milliards de FCFA un an plus tôt, en hausse de 44,25%", fait-il savoir. 

Selon le document, l'offre de services financiers via la téléphonie mobile est restée circonscrite aux services de première génération, avec une prépondérance des opérations de rechargement de porte-monnaie électronique, qui représentent, en volume et en valeur respectivement, 21,90% et 36,01% du total des transactions, suivies des retraits d'espèces (18,10% et 29,16%) et des transferts de personne à personne (10,46% et 17,63%).

S’ensuivent, les transferts de personne à entreprise (1,54% et 7,03%), les transferts transfrontaliers (0,91% et 4,13%), les paiements de factures (3,67% et 2,35%) et les achats de crédit téléphonique qui, en termes de volume, constituent les transactions les plus courantes (41,62% et 1,69%). L'utilisation de ces différents services représentent, globalement, 98,20% et 98% du volume et de la valeur des transactions effectuées en 2020 dans l’UEMOA.

Selon le rapport, le Burkina et la Côte d'Ivoire détiennent respectivement 29,62% et 19,65% des parts de marché, suivis du Bénin (17,41%), du Sénégal (16,36%) et du Mali (11,84%) au niveau national. "Ces cinq pays totalisent 94,87% et 95,63% respectivement du volume et de la valeur des transactions effectuées dans l'UEMOA en 2020. Au Niger, une baisse de 17,07% du volume des transactions a été enregistrée, du fait essentiellement d’un faible taux d’activité dans le pays. Le Togo, quant à lui, enregistre un accroissement de 55,42% du volume des transactions et la Guinée-Bissau, une hausse de 237,17% du volume des transactions au titre de l’année 2020", fait-il savoir.

"Ces cinq pays totalisent 94,87% et 95,63% respectivement du volume et de la valeur des transactions effectuées dans l'UEMOA en 2020. Au Niger, une baisse de 17,07% du volume des transactions a été enregistrée, du fait essentiellement d’un faible taux d’activité dans le pays. Le Togo, quant à lui, enregistre un accroissement de 55,42% du volume des transactions et la Guinée-Bissau, une hausse de 237,17% du volume des transactions au titre de l’année 2020", ajoute-t-il.

Ces évolutions ont été notées dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19 qui a impacté plusieurs secteurs de l'activité économique. Dans ce contexte, caractérisé par la limitation des déplacements et la distanciation physique, la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a adopté, une série de mesures au cours du deuxième trimestre de l’année sous revue, en relation avec les acteurs de l’écosystème des paiements, pour promouvoir l’utilisation des moyens de paiement digitaux.

Au titre de la monnaie électronique, les mesures visaient : (i) la gratuité des transferts de monnaie électronique entre personnes, pour des montants inférieurs ou égaux à 5 000 FCFA, (ii) la gratuité des frais de paiement des factures d'eau et d'électricité de moins de 50 000 FCFA, (iii) la suppression des commissions payées par les commerçants sur les paiements marchands, (iv) le relèvement des plafonds de rechargement du porte-monnaie électronique de deux (2) à trois (3) millions FCFA et du cumul mensuel de rechargement de dix (10) à douze (12) millions FCFA, pour les clients régulièrement identifiés et (v) l'assouplissement des conditions d'ouverture des comptes de monnaie électronique, notamment l’ouverture de comptes à distance.

S’agissant des services bancaires, les mesures portaient sur la réduction de 50% des (i) commissions payées par les commerçants sur les paiements par carte bancaire, (ii) des frais appliqués aux virements de la clientèle traités via SICA-UEMOA et (iii) des frais de retrait aux guichets automatiques du réseau du GIM-UEMOA.


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