Plus peuplée et plus pauvre, la population de l’Afrique subsaharienne a été multipliée par près de 5 fois entre 1960 et 2020, contre 2,7 fois pour l’ensemble de l’Asie et 3 fois pour l’Amérique latine. Elle a dépassé le milliard en 2017. Elle représente dorénavant 14% de la population mondiale, contre 7% en 1960. Sur le milliard d’habitant de l’Afrique au Sud du Sahara, 580 millions de personnes vivent avec moins de 2 dollars US par jour, c’est la zone où se concentre 40% de la pauvreté mondiale , situation exacerbée par les guerres, les changements climatiques et malheureusement les contre – performances économiques dont une croissance réelle négative depuis la corvidé 19 en fin 2018.
Et pour cause, la croissance économique moyenne de 4,5% par an des années 2000 à 2018 dans notre grande sous-région n’a induit qu’une augmentation du PIB par tête de 1,7% par an pour les sub-sahariens. En conséquence, la croissance démographique (2,8%) a absorbé 62% de la croissance économique (contre 10% et 25% en Asie de l’Est et en Asie du Sud) et l’inflation souvent importée a ampute’ presque le reste de cette croissance laissant les populations dans une décennie d’extrême pauvreté.
Fluctuations des prix des matières premières, politiques économiques inadaptées, programmes d’ajustement structurel…, mais aussi, ce qui est souvent oublié, très fortes croissances démographiques restent autant de défis après 60 ans d’indépendance pour nos pays d’Afrique au Sud du Sahara.
Le Sénégal qui en fait partie, compte 18 millions d’âmes avec une croissance moyenne attendue à 2,8 % par an, ce qui conduit à un doublement de notre population tous les vingt ans, plus de la moitié de cette population vit le long du littoral avec Dakar qui en concentre le cinquième. Un défi énorme sur l’aménagement du territoire et l’activité économique polarisée sur le flanc maritime du pays. Entre 1994 ou notre pays comptait seulement 8 millions de personnes et 2023, il y’a eu une croissance brute de plus de 10 000 000 d’habitants en seulement vingt ans, un échec patent pour les plans et politiques de maîtrise de la natalité par contre la mortalité infantile a beaucoup baisse’. Le choc de natalité annihile tout effort de création de richesse et accentue le fardeau sur les dépenses de santé et d’éducation sans compter son impact négatif sur les comptes courants dans nos pays qui importent tout surtout le riz et le blé. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire importent l’équivalent de 1 200 milliards chaque année pour le riz, avec la crise ukrainienne la facture céréalière - notamment le blé - est drastiquement revue à la hausse avec les tendances mondiales sur les cours du blé. Avec 1,2 million de tonnes, Abidjan à dépassé en 2022 le plafond des 500 milliards de F cfa d’importation de riz suivi par le Sénégal et le Bénin. On n’est loin des ambitions d’autosuffisance en riz dans nos pays, la sécurité alimentaire reste un vœu pieux.
Le FMI et la Banque Mondiale projettent des taux de croissance 4% en moyenne en Afrique au Sud Sahara qui culmineront à 8% pour les pays comme le Sénégal et même 11% pour la Côte d’Ivoire si la production des hydrocarbures est effective. Toutefois, le maintien de taux de croissance démographique supérieurs à 2% par an d’ici à 2040 devrait continuer à absorber la moitié, voire davantage, de la croissance économique espérée. A cela s’ajoute le fardeau de l’endettement et des changements climatiques notamment sur les productions domestiques de céréales ou de cultures d’exportation génératrices de devises.
Le contrôle des naissances reste souvent tabou, nos politiques monétaires restrictives et notre trop faible base industrielle ne permettent pas de capitaliser sur le dividende démographique qui pourrait élargir une classe moyenne dont les revenus et la consommation pourraient éventuellement booster la croissance économique. Il est urgent alors d’opérer une transition démographique dans nos pays si nous voulons décisivement endiguer l'extrême pauvreté qui jalonne nos chemins vers l’émergence. C’est le choix difficile qui attend le régime post élections Février 2024 ici au Sénégal.
Moustapha DIAKHATE
Ex Cons Spec PM
Expert et Consultant Infras
Et pour cause, la croissance économique moyenne de 4,5% par an des années 2000 à 2018 dans notre grande sous-région n’a induit qu’une augmentation du PIB par tête de 1,7% par an pour les sub-sahariens. En conséquence, la croissance démographique (2,8%) a absorbé 62% de la croissance économique (contre 10% et 25% en Asie de l’Est et en Asie du Sud) et l’inflation souvent importée a ampute’ presque le reste de cette croissance laissant les populations dans une décennie d’extrême pauvreté.
Fluctuations des prix des matières premières, politiques économiques inadaptées, programmes d’ajustement structurel…, mais aussi, ce qui est souvent oublié, très fortes croissances démographiques restent autant de défis après 60 ans d’indépendance pour nos pays d’Afrique au Sud du Sahara.
Le Sénégal qui en fait partie, compte 18 millions d’âmes avec une croissance moyenne attendue à 2,8 % par an, ce qui conduit à un doublement de notre population tous les vingt ans, plus de la moitié de cette population vit le long du littoral avec Dakar qui en concentre le cinquième. Un défi énorme sur l’aménagement du territoire et l’activité économique polarisée sur le flanc maritime du pays. Entre 1994 ou notre pays comptait seulement 8 millions de personnes et 2023, il y’a eu une croissance brute de plus de 10 000 000 d’habitants en seulement vingt ans, un échec patent pour les plans et politiques de maîtrise de la natalité par contre la mortalité infantile a beaucoup baisse’. Le choc de natalité annihile tout effort de création de richesse et accentue le fardeau sur les dépenses de santé et d’éducation sans compter son impact négatif sur les comptes courants dans nos pays qui importent tout surtout le riz et le blé. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire importent l’équivalent de 1 200 milliards chaque année pour le riz, avec la crise ukrainienne la facture céréalière - notamment le blé - est drastiquement revue à la hausse avec les tendances mondiales sur les cours du blé. Avec 1,2 million de tonnes, Abidjan à dépassé en 2022 le plafond des 500 milliards de F cfa d’importation de riz suivi par le Sénégal et le Bénin. On n’est loin des ambitions d’autosuffisance en riz dans nos pays, la sécurité alimentaire reste un vœu pieux.
Le FMI et la Banque Mondiale projettent des taux de croissance 4% en moyenne en Afrique au Sud Sahara qui culmineront à 8% pour les pays comme le Sénégal et même 11% pour la Côte d’Ivoire si la production des hydrocarbures est effective. Toutefois, le maintien de taux de croissance démographique supérieurs à 2% par an d’ici à 2040 devrait continuer à absorber la moitié, voire davantage, de la croissance économique espérée. A cela s’ajoute le fardeau de l’endettement et des changements climatiques notamment sur les productions domestiques de céréales ou de cultures d’exportation génératrices de devises.
Le contrôle des naissances reste souvent tabou, nos politiques monétaires restrictives et notre trop faible base industrielle ne permettent pas de capitaliser sur le dividende démographique qui pourrait élargir une classe moyenne dont les revenus et la consommation pourraient éventuellement booster la croissance économique. Il est urgent alors d’opérer une transition démographique dans nos pays si nous voulons décisivement endiguer l'extrême pauvreté qui jalonne nos chemins vers l’émergence. C’est le choix difficile qui attend le régime post élections Février 2024 ici au Sénégal.
Moustapha DIAKHATE
Ex Cons Spec PM
Expert et Consultant Infras