ces petits commissaires de l’énergie


Rédigé le 19 Octobre 2023 à 16:46 | 0 commentaire(s) modifié le 20 Octobre 2023 18:08


(Equonet-Dakar) - Le problème ce n’est pas SENELEC c’est la régulation dans ce pays ou des commissaires inamovibles dans une autorité administrative théoriquement indépendante ne font jamais leur travail et conçoivent leur fonction avec les émoluments comme du pain béni.


Le volte face entre consommateurs et Senelec est le spectacle le plus ubuesque que notre pays n’ait jamais vécu depuis les émeutes de l'électricité de juin 2011, rançon du succès pour l’électricien public qui s’est restructuré et relevé avec une production de pointe qui approche 2 Gigawatt bientôt, performance que trop de monopoles publics en Afrique peuvent se prévaloir dans le domaine.
 
Les usagers et consommateurs, clients de Senelec vivent l’embellie, nous vivons dans des bâtiments souvent non thermiques qui stockent trop de chaleur, nous accumulons trop d’appareils électroménagers dans nos appartements surtout en milieu urbain – la machine à laver est partout  -, nous collectionnons trop de gadgets électroniques  et last but not least nous faisons  face à un  pic de chaleur comme jamais le monde n’a connu ainsi  la climatisation s’est imposée chez beaucoup de nos compatriotes ; ceci dans une vie sédentarisée en milieu urbain  ou depuis la covid 19 le travail à domicile à pris ses quartiers.
L’électricité à un coût surtout pour nos pays sans ressources fossiles brutes : technologie, process et  intrants doivent être importés à partir  des marchés que nous ne maîtrisons pas.  Malheureusement dans le discours teinté de démagogie de nos  politiciens, ils nous  font  souvent croire  à une baisse de l’électricité alors que notre pays ne contrôle  absolument rien dans la chaîne de valeur production except ses 30% de renouvelable dans le bouquet électrique  encore même  que le prix au kw- crête  reste eleve’.   La France malgré ses 56 réacteurs, ses super éoliens géants, ses centrales biomasse et champs solaires se dirige vers sa troisième  augmentation du prix de  l'électricité avec  le bouclier tarifaire : Les fameux tarifs réglementés de vente (TRVe) d’EDF ont dû être gelés pour éviter un dérapage de 74% en glissement annuel. EDF et Matignon sont à couteaux tirés, l’électricité est secteur si imprévisible surtout dans un monde de chocs, tumultes et risque qui se superposent : Déjà comment va impacter la nouvelle crise israélo- palestinienne sur le marché des combustibles pétroliers avec l’Arabie Saoudite  et les deux géants du golf persique Iran et Irak qui pèsent   25% du brut mondial pour. Dois t’on d’ailleurs anticiper un nouveau choc pétrolier, heureusement non … les USA sont devenus autosuffisants en pétrole et gaz, une situation qui amoindrit ce risque.

La Senelec à l’obligation d’être extrêmement transparente dans sa facturation de ses services et de faire une communication cohérente sur la question des facteurs. Ce discours sur les tranches est trop alambiqué pour certains de nos compatriotes sur dans un contexte où les revenus sont trop faibles et le pouvoir d’achat qui subit les assauts inflationnistes au quotidien. On n’a l’impression  que tout augmente au Sénégal.   

 A ce stade de son développement et des ses performances – une entreprise qui va vers 1000 milliards de F CFA de CA  : sa crédibilité est trop importante, Senelec  doit dans un futur proche  se déployer sur le continent à la conquête de nouveaux marchés  ainsi sa crédibilité et l’honorabilité de ses dirigeants doivent être intacts car aucun pays sur le continent n’accepterait dans un secteur aussi réglementé d’accueillir une entreprise qui abuse de sa clientèle.   Un seul contrat d’achat d’électricité permet à n’importe qui de lever des centaines de milliards pour l’investissement donc la signature est trop précieuse surtout sa réputation.   Au-delà du buzz il faut savoir raison garder.

Simultanément, dans notre pays nous devons mettre nos régulateurs devant la responsabilité de se saisir ou de s’autosaisir au besoin. Ceux qui dirigent l’ARMP, l’ARTP, CNRA, CRSE, CNC etc sont parmi les fonctionnaires les plus et les mieux payés avec des mandats garantis d’où leur devoir dans le cas des facture Senelec  pour la CRSE de prendre ses responsabilités pour faire les enquêtes et investigations nécessaires et adéquates sur les plaintes et griefs des usagers de Senelec. Dans ce dossier Senelec ne peut être juge et partie, seuls les commissaires de la CRSE peuvent rigoureusement dire si oui ou non il y’a abus dans la facturation d’ailleurs c’est la Conseil de Régulation du Secteur de l'Énergie qui est l’ arbitre du  Secteur, ainsi les sept nouveaux commissaire doivent assumer ce rôle et nous édifier en sortant de  leur silence , leurs gros salaires et les privilèges viennent  moralement avec  des obligations qu’ils doivent assumer. C’est lâche de leur part pendant que Senelec est sous les feux de toutes les critiques et de toutes les récriminations - même un augmentation du pain est imputée aux factures Senelec  -  qu’il soient muets comme des carpes. Et tous les nouveaux commissaires viennent du Ministère du Pétrole et des Energies : un pantouflage indécent que seuls nos hauts fonctionnaires ont le secret, ils savent bien manœuvrer pour  se faire coopter aux fonctions les plus juteux en termes de  gros salaires et émoluments, et malheureusement ils sont toujours  dans l’esquive en période de braise. Ils sont loin d’être les meilleurs - j'ai vu aucun appel à candidature - au moins qu' ils  travaillent pour les usagers, les consommateurs et au moins  le secteur de l’énergie. Il y’a vraiment des soucis à se faire au moment où la CRSE a vu son périmètre d’intervention élargi au pétrole et gaz amont et aval.

Il est temps que la CRSE siffle la fin de la récréation. Le problème ce n’est pas SENELEC c’est la régulation dans ce pays ou des commissaires inamovibles dans une autorité administrative théoriquement indépendante ne font jamais leur travail  et conçoivent leur fonction avec les émoluments  comme du pain béni.
 
                                                                  Moustapha DIAKHATE
                                                                  Ex Conseiller PM
                                                                  Exp. Consultant Infra.
Moustapha DIAKHATE


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