après covid19, l’économie sénégalaise sous la menace d’une autre grande crise


Rédigé le 22 Mars 2022 à 23:38 | 0 commentaire(s) modifié le 25 Mars 2022 11:10

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) – Alors qu’elle est en train de relever difficilement la tête de l’eau après avoir été durement frappé par la crise de covid19, l’économie sénégalaise est sous la menace d’une autre grande crise.


Grâce à l’appui des partenaires au développement et aux moyens propres de l’Etat, l’économie sénégalaise s’est montrée résiliente face aux impacts négatifs de la Covid-19. Le ministère de tutelle parle même de rebond enregistré en 2021 avec un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel estimé à 6,1% en 2021. Ce qui permettrait au Sénégal de renouer avec la croissance d’avant la crise sanitaire.
 
Mais cette prévision doit être prise avec beaucoup de précautions dans ce contexte international marqué par la crise ukrainienne qui menace fortement ces efforts, ainsi que le souligne Amadou Hott, ministre sénégalais en charge de l’Economie.
 
« Les efforts de relance de nos économies risquent d’être anéantis par la conjoncture internationale découlant de la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui constituent un choc sur les termes de l’échange », a-t-il averti.
 
« Il me semble en conséquence important que la communauté internationale anticipe sur les conséquences sociales et alimentaires de cette guerre dans les pays en développement qui n’auront pas les ressources nécessaires pour soutenir une crise alimentaire, une hausse du prix du baril de pétrole et des pressions inflationnistes », a-t-il lancé.  
 
« Dans cette attente, le Sénégal, convaincu que le développement économique ne saurait se matérialiser sans une stabilité politique, s’emploie à préserver le climat de paix et de cohésion sociale dont il jouit surtout dans un contexte sous régional marqué par les tensions politiques dans les pays voisins », a-t-il poursuivi.  
 
« C’est un atout majeur qu’il convient de souligner. Il en est de même de la position stratégique du pays, qui ouvre des opportunités sur le continent, mais aussi des perspectives en matière de coopération économique et énergétique, face aux défis du changement climatique », a-t-il ajouté.
 
« C’est pourquoi, j’ai constamment lancé un appel au secteur privé allemand d’anticiper sur ces perspectives et opportunités en s’avantageant de l’environnement des affaires favorable qui se renforcera grâce aux réformes réalisées avec l’appui de son gouvernement », a-t-il déclaré.
 
« D’ailleurs, le nouveau programme d’appui budgétaire en cours de discussions s’inscrit dans cette dynamique de consolidation de l’environnement des affaires en offrant l’opportunité d’initier des réformes structurantes pour la résilience fiscale, économique et climatique, en contrepartie de l’appui financier de la coopération allemande », a-t-il poursuivi.
 
« À ce titre, j’exhorte mes services, en collaboration avec les équipes du ministère en charge des Finances et des ministères sectoriels concernés à accélérer les travaux de conception de la nouvelle matrice de réformes », a-t-il encore ajouté.  
 
Le ministre s’exprimait ce matin lors de la cérémonie d’ouverture du « Dialogue politique sur les réformes » entre les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et sénégalais.


Dans la même rubrique :