Sénégal : vers la mise en place d’un dispositif de contrôle interne budgétaire


Rédigé le 17 Décembre 2020 à 15:57 commentaire(s) modifié le 17 Décembre 2020 20:14

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) - Le ministère des Finances travaille à la mise en place d’un dispositif de contrôle interne pour réduire les risques liés à l’exécution budgétaire.


Au Sénégal, un dispositif de contrôle interne budgétaire devra être mis en place au sein des ministères et institutions, avec pour effet, de réduire les risques liés à l’exécution budgétaire et d’assurer le respect de l’autorisation parlementaire. C’est l’une des priorités 2021 du ministère des Finances et du Budget (Mfb) dévoilée dans la loi de finances 2021.

Selon les services du Mfb, cette mesure est prise en perspective de la mise en œuvre progressive du budget-programme couplée à la déconcentration de l’ordonnancement qui va consacrer chaque ministre ordonnateur des crédits de son département.
Ils soulignent que pour la planification budgétaire infra-annuelle, une bonne articulation entre ces différents outils sera assurée pour une exécution budgétaire correcte.  

En matière de recouvrement, qui constitue une autre priorité du département, la stratégie déclinée est axée sur la poursuite de la modernisation des administrations fiscale et douanière et de l’élargissement accru de l’assiette. «Cette dynamique devrait bénéficier, entre autres, de la mise en œuvre complète de la Stratégie de recouvrement à moyen terme (Srmt), la réduction progressive des exonérations non essentielles et la poursuite de la modernisation des procédures fiscales et douanières afin d’optimiser la mobilisation des recettes et l’élargissement de l’assiette», indiquent les services du Mfb.

Dans le domaine de la mobilisation des ressources aptes à participer à l’émergence, ils annoncent l’opérationnalisation de l’Unité d'exécution de la stratégie des recettes à moyen terme (Ues- Srmt) pour améliorer les ressources domestiques. En outre, la dématérialisation des procédures apparait aussi, à leurs yeux, comme un axe fondamental de la modernisation du mode de fonctionnement des services de l’Etat et d’adaptation du cadre juridique de l’action administrative.

Dans le domaine du secteur financier, ils comptent accorder une attention particulière au suivi de la situation des opérateurs financiers afin qu’ils puissent accompagner les entreprises non financières et l’Etat dans la relance économique. «La stabilité du secteur financier, notamment celle de la microfinance, devra être préservée», indiquent-ils avant d’évoquer la  stratégie nationale d’inclusion financière qui devrait être lancée et mise en œuvre sur un horizon de cinq (5) ans (2021-2025).

S’agissant de la dette publique, les techniciens du département entendent poursuivre une gestion prudente en 2021 avec une priorité accordée aux ressources concessionnelles, notamment les prêts projets, les financements semi concessionnels et commerciaux réservés aux projets à haute rentabilité à l’effet d’assurer la couverture des besoins de financement tout en améliorant le profil de risque de la dette.

«Dès lors, le choix de la stratégie devra permettre une réduction de l’exposition aux fluctuations des taux d'intérêt et de change, du risque de refinancement du portefeuille de la dette tout en minimisant les coûts et mitigeant ainsi les vulnérabilités», projettent-ils.  

Pour ce qui est du déficit budgétaire, l’objectif du département est de s’inscrire sur une trajectoire de retour graduel à la cible communautaire de 3% en 2023, en passant de 6,8% du produit intérieur brut (Pib) en 2020 à 5% en 2021.

Les autres priorités du ministère portent sur la gestion du portefeuille de l’Etat où il est envisagé de procéder à l’évaluation de la stratégie de gestion du portefeuille de l’Etat en vue de préparer une nouvelle doctrine de gouvernance conforme aux meilleures pratiques internationales et sur la gestion de la trésorerie où ils comptent mettre l’accent sur une parfaite mise en cohérence entre les plans d’engagement trimestriels et le plan de trésorerie.


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