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SENEGAL : le secteur privé ‘’isolé’’ du projet de création de la zone de libre échange continentale africaine


Rédigé le 15 Avril 2019 à 13:04 | 0 commentaire(s) modifié le 15 Avril 2019 - 19:59


(Equonet-Dakar) - L’analyse des résultats de l’enquête d’opinion des chefs d’entreprise sur la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) du 4ième trimestre 2018 réalisé par le Baromètre du climat des affaires fait ressortir une faible perception et un manque d’implication du secteur privé à ce projet.


L’analyse des résultats de l’enquête révèle qu’au niveau national, la campagne de communication sur la mise en place d’une ZLECAf n’est pas bien perçue par le secteur privé. En effet, 83 pour cent des chefs d’entreprise estiment qu’ils n’ont pas été correctement informés sur le projet de création de la ZLECAf. Ensuite, en tant qu’acteurs de premier plan de la mise en œuvre de cet accord, 84 pour cent des entreprises interrogées pensent que le secteur privé national n’a pas été consulté ou associé à ce projet.
 
Par ailleurs, concernant la décision de l’Union africaine (UA) de mettre en place la ZLECAF pour augmenter le volume des échanges intra- africains de biens et services, 41 pour cent des chefs d’entreprise consultés sont sceptiques et 19 pour cent l’apprécient négativement. L’analyse des résultats montre que les managers sceptiques ou ayant une appréciation négative de cet accord, sont des sous-secteurs de l’industrie, des bâtiments et travaux pratiques (BTP) et des services.
 
L’analyse croisée des résultats montre également que les moyennes et grandes entreprises ont une appréciation plus négative de la décision de l’Ua de mettre en place la ZLECAF pour augmenter le volume des échanges intra- africains de biens et services. Les principales raisons évoquées sont notamment : la défaillance des infrastructures (32 pour cent), la fragilité du secteur privé constitué à 99 pour cent de PME/PMI (22 pour cent), l’absence de volonté politique (26 pour cent), la réticence de certains pays (17 pour cent), la non implication du secteur privé (14 pour cent) et la multiplicité des monnaies (11 pour cent).
 
Les résultats portant sur la perception des chefs d’entreprise concernant la faisabilité de ce projet de constitution d’une ZLECAFsont mitigés. Pour les 56 pour cent qui y croient, 89 pour cent entre eux pensent que la faisabilité de ce méga accord régional se réalisera dans le long terme.
 
L’analyse des résultats montre également que certains pays vont mettre en place des barrières non tarifaires pour protéger leur secteur national productif. Cette perception est en partie soutenue par l’absence d’un des poids lourds du continent «le Nigeria». Parmi les motifs évoqués par le gouvernement nigérian est que «certains acteurs clés ont indiqué qu’ils n’avaient pas été consultés, et qu’ils avaient des inquiétudes concernant les dispositions du traité».
 
Mais également le fait que la libre circulation des travailleurs constituerait une menace pour les emplois nigérians. Cette position jugée surprenante compte tenu du rôle actif que le Nigéria avait joué dans les négociations et s’était porté candidat pour accueillir le secrétariat de la ZLECAF, qui aura la mission d’administrer et de mettre en œuvre l’accord.
 
Ensuite, l’Afrique du Sud, une des grandes économies impliquées dans le processus de création de la ZLECAF, a reporté la signature effective de l’accord sur la ZLECAF en raison d’exigences constitutionnelles intérieures, qui l’obligent à mener un processus de consultation nationale avant de pouvoir signer des traités internationaux. Enfin, depuis le sommet de Kigali, seuls quatre (4) pays ont ratifié l’accord alors que le nombre minimum requis pour la mise en œuvre est de vingt-deux (22). Il s’agit du Rwanda, Kenya, Ghana et Niger.
 
La zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est un espace dans lequel les Etats parties ont convenu d’éliminer progressivement entre eux les droits de douanes, les restrictions quantitatives, de libéraliser les investissements, de convenir de règles communes en matière de concurrence, de propriété intellectuelle et de privilégier la coopération réglementaire dans les services, tout en gardant leur politique commerciale dans leurs relations avec les tiers.
 
Les travaux en vue de la mise en place de la ZLEC ont débuté en Janvier 2012 (Addis Ababa), suite à l’adoption par les Chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union africaine du Plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain (BIAT) et une Feuille de route pour la création de la ZLEC à la date indicative de décembre 2017.
 
Cette décision a été réaffirmée lors de leur sommet de Janvier 2015 à Addis Ababa et les négociations ont été lancées en juin 2015 à Johannesburg. Les négociations se sont intensifiées en fin 2017 et ont abouti à la rédaction de l’accord proprement dit.
 
Ainsi, au début de mars 2018, l’instance de négociation s’est réunie afin de finaliser les questions en suspens et de conclure l’examen juridique en vue de la signature de l’accord le 21 mars 2018. Il a été question également d’adopter un programme de travail pour la transition et la mise en œuvre afin de finaliser les offres de biens et de services et de préparer des règles d’origine spécifiques aux produits, dans le cadre du programme intégré.
 
Afin d’approfondir davantage le commerce en Afrique, les négociations de la «deuxième phase» sont prévues en fin 2018.
Equonet



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