Selon la Fao, les parties signataires de l'Accord sont tenues de mettre en place un certain nombre de mesures dans leurs ports. Ces mesures auront pour objectif de détecter la pêche illégale, d'empêcher que le poisson pêché illégalement soit déchargé et vendu et d'assurer le partage des informations concernant les navires peu scrupuleux à l'échelle mondiale.
"Cela implique que les navires de pêche étrangers souhaitant entrer dans un port devront demander une autorisation au préalable et fournir des informations précises sur leurs identités, leurs activités et sur le poisson dont ils disposent à bord. Les débarquements ne seront envisageables que dans les ports désignés, spécialement équipés pour procéder à des inspections de manière efficace", indique-t-elle.
Elle présice que "les navires suspectés d'être impliqués dans des activités de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (Inn) se verront refuser catégoriquement l'entrée dans un port - ou seront uniquement autorisés à y entrer à des fins d'inspection". "Le déchargement de poisson, le ravitaillement en carburant ou encore le réapprovisionnement pourront également leur être refusés".
"Les navires autorisés à entrer dans les ports pourront faire l'objet d'inspections qui seront menées selon une série de normes communes. Ces navires devront prouver qu'ils sont autorisés à pêcher par le pays dont ils battent le pavillon et qu'ils possèdent les autorisations nécessaires des pays correspondants aux eaux dans lesquels ils naviguent. Si ce n'est pas le cas ou si les inspections révèlent une activité de pêche INN, les navires se verront refuser tout accès ultérieur aux ports et seront signalés comme contrevenants", explique la Fao.
"Une fois qu'un navire a été interdit d'accès ou que les inspections ont révélé des problèmes, les parties doivent transmettre cette information au pays d'enregistrement du navire et en informer les autres membres du traité, ainsi que les responsables portuaires des pays voisins. (Lire le traité en entier )", ajoute-t-elle
Le premier dans son genre
La navigation sans autorisation appropriée, la pêche des espèces protégées, l'utilisation d'équipements interdits ou le non-respect des quotas de pêche figurent parmi les activités Inn les plus fréquentes.
"De telles pratiques compromettent les efforts visant à gérer la pêche marine de manière responsable, nuisent à sa productivité et dans certains cas contribuent fortement à sa disparition", souligne la Fao.
"S'il existe bien d'autres alternatives pour lutter contre la pêche Inn en mer, elles sont souvent coûteuses et - surtout pour les pays en développement - peuvent s'avérer difficiles à mettre en œuvre, compte tenu de l'étendue des espaces marins à surveiller et du coût de la technologie nécessaire", explique-t-elle.
"Par conséquent, les mesures du ressort de l'Etat du port figurent parmi les moyens les plus efficaces - et les plus rentables - de lutter contre la pêche Inn", ajoute-t-elle.
A présent effectif, l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'Etat du port offre un outil précieux à la communauté internationale pour réaliser les objectifs de l'Agenda de développement durable pour 2030, qui cible la conservation et l'utilisation durable des océans et porte spécifiquement sur la pêche Inn.