Lettre ouverte à M. Mamadou Barry, Directeur général de l’Agence Nationale des Ecovillages (ANEV)


Rédigé le 11 Juillet 2016 à 12:55 | 0 commentaire(s) modifié le 11 Juillet 2016 13:26


Ecofinance.sn (Dakar) - Un spécialiste des écovillages critique vivement le directeur général d'Anev et son patron qu'il a nommé à se poste dans une lettre ouverte.


Abdoulaye Baldé, ministre sénégalais de l'Environnement
Monsieur Barry,

La platitude de votre argumentaire ainsi que les citations de bas de gamme qui jalonnent vos sorties médiatiques sont révélatrices de votre misère intellectuelle et managériale. Sachez, M. Barry, que les coups de bluff et la rhétorique politicienne ne prospèrent plus dans notre pays : le Peuple est mûr !  
Pour ma part, je ne vous suivrai pas dans vos acrobaties politiciennes, je vous parle de faits concrets et palpables :

Pour commencer, vous rendriez un service précieux au Peuple Sénégalais en dévoilant votre parcours professionnel. Si cela vous gêne, permettez-moi d’éclairer l’opinion de notre pays.
1. La vérité est que vous n’avez reçu aucune formation dans le domaine des écovillages. Vous n’avez non plus effectué aucun stage dans le secteur. Vous étiez un simple commis ou tâcheron d’une petite agence financière de Kaolack où vous n’aviez aucune responsabilité. (Vos anciens collègues le confirmeront). Vous n’avez rien dirigé dans votre vie jusqu’à ce que votre copain, M. Le Ministre de l’environnement, vous nomme secrétaire général de l’ANEV à quelques semaines de la retraite de l’ancien DG de l’ANEV Colonel Demba Ba : en moins d’un an,  il vous propulse au rang de DG en faisant croire au peuple et aux membres du Gouvernement que votre nomination a été le résultat d’une cuisine interne. Il n’en est RIEN.

Au sein de l’ANEV, il y a des cadres de haut niveau, qui connaissent très bien leur travail et qui sont dans le secteur depuis des années. Mais le Ministre, celui que vous appelez par devoir de reconnaissance «  Le Khalife », a décidé de les sanctionner en plaçant un intrus à leur tête.  Ce n’est donc pas étonnant que vous viviez avec le sentiment d’être une fraude au sein de cet établissement stratégique et que vous soyez dominé par un sentiment de culpabilité. Votre place, M. Barry, n’est pas à l’ANEV mais au cirque. Je vous assure que vous ferez un bon SIMB Gaïndé.

2)  Vous ne comprenez pas le concept des écovillages,  et c’est la raison pour laquelle vous faites toujours dans l’extrême. Vous vous perdez trop facilement dans les chiffres que vous avancez. Dans un entretien que vous avez accordé le 15 février 2016 à Walf Quotidien (n° 7163, page 6), vous affirmez ceci : «  Il y a deux ans derrière, on était à 80 éco-villages, on est passé à 315. Et nous comptons réaliser  500 éco-villages en 2017 ». Dans votre sortie du 7 juillet sur Léral, vous dites ceci : « Je voudrai à ce propos rappeller qu’à mon arrivée, il y avait que 89 villages en cours de transformation en écovillages. Aujourd’hui nous en comptons 400 répartis autour d’une vingtaine d’écovillages centre. »

Dans le même entretien accordé à Walf, vous dites aussi que la création d’un écovillage coûte un demi-milliard de nos francs. Le coût global de vos « réalisations » est donc de l’ordre de 200  milliards f cfa. Or le cumul des budgets de 2015 et de 2016 du Ministère de l’environnement s’élève à environ 44 milliards ;  Monsieur Barry, dites-nous comment vous avez fait, pour avoir en 15 mois seulement de « service » un budget,  plus de quatre fois, supérieur à celui de votre « Khalife ».

Les écovillages que vous avez créées se trouvent peut-être en Gambie, en Guinée ou tout simplement dans votre imaginaire perturbé.  De toute façon, ni les maires de la vallée ni ceux du Ferlo ne sont au courant de vos « pharonades ». Ce que vous dites est complètement ridicule et sans fondement. Votre place n’est pas à l’ANEV, au milieu d’experts honnêtes et travailleurs mais au cirque. Je vous assure, M. Barry, vous ferez un bon SIMBE GAïNDE !

1) Sur la question des bailleurs de l’ANEV, vous faites exprès de rester dans un flou artistique total. Vous énumérez des noms d’organismes sans avancer de chiffres ni de pourcentages.  Il convient de préciser que la JICA, un des principaux bailleurs de l’ANEV, n’a pas voulu renouveler son assistance technique et financière. Celle du Royaume des Pays Bas a considérablement chuté et finira par échapper à l’agence. Le budget de votre copain/patron, le « Khalife » a connu une baisse notable cette année faute d’être convaincant devant les Députés du Peuple. Le préjudice que votre couple fait subir à nos  vulnérables communautés de base est incommensurable.

Dites sans détour aux Sénégalaises et au Sénégalais que les fonds nordiques auxquels vous faites vaguement allusion ont été acquis sous la direction de votre prédécesseur, le Colonel Demba Ba. Dites-leurs aussi qu’avec Demba Ba, l’ANEV et la Société civile ont travaillé, dans l’harmonie et la concorde, pour organiser le tout Premier Sommet Mondial des écovillages, avec le concours financier et organisationnel du Premier Ministre, M. Mahammed Boun Abdallah Dionne, des Ministres Abdoulaye Daouda Diallo, du Ministère des Affaires étrangères, des Ministres Conseillers Ndeye Marième Badiane et Youssou Ndour et du Grand Sérigne de Dakar, M. Abdoulaye Moctar Diop. Cet événement international qui a réuni à dans notre pays plus de 400 experts et acteurs des écovillages du monde entier a renforcé le leadership de notre pays dans ce domaine stratégique. Le boycott actif et systématique de votre copain,« Le Khalife » ne nous a pas certes empêchés de réussir l’événement mais a torpillé la dynamique unitaire initiale et le suivi post-sommet.

Pour terminer, je vous signale que votre définition des écovillages pose problème. Il ne s’agit point de planter un arbre par ci, ni d’installer un panneau solaire par là pour transformer une  localité en écovillage. Ce n’est pas non plus une question de décret ou de magie. Pour votre gouverne personnelle, un écovillage est, en résumé, le résultat d’un processus socio-économique dynamique et intégré profond visant à permettre aux communautés villageoises d’atteindre une autonomie alimentaire et énergétique fondée sur le respect et la préservation de la biodiversité. Le développement culturel et spirituel communautaire est au cœur de ces processus.

En Europe, les premiers écovillages ont été fondées, pour la plupart,  vers la fin des années soixante. Bon nombre de ces communautés alternatives cherchent encore, à des degrés différents, à gagner les combats de l’autosuffisance, de l’épanouissement social et de la protection environnementale.   De votre côté, vous avez tout réussi en 15 mois. Aucun pays membre du Réseau Mondial des Ecovillages ne connait le dynamisme que vous prétendez avoir réalisé dans notre pays. M. Simbe Gaïndé, vous êtes plus fort que tous les patrons de votre copain réunis ! Chapeau !

M. Ousmane Aly PAME,  Docteur d’Etat,
Président de la Section Africaine du Réseau Mondial des Ecovillages
www. gen-africa. org
email : oalypame@gen-africa.org
Ousmane Aly PAME/contributeur


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