L’essentiel qu’il faut comprendre du contenu local dans le secteur pétrolier et gazier au Sénégal


Rédigé le 3 Juillet 2019 à 20:59 | 0 commentaire(s) modifié le 4 Juillet 2019 21:08


(Equonet-Dakar) – En prenant la peine de produire un livret visant à offrir aux lecteurs les clés de compréhension du fonctionnement du secteur pétrolier et gazier au Sénégal, Mamadou Fall Kane, secrétaire permanent adjoint du Cos-Pétrogaz, a voulu contribuer à poser les termes d’un débat dépassionné et serein pouvant profiter à tous les sénégalais. Equonet publie en intégralité et par ordre d’importance ce document en commençant par la définition du contenu local dans le secteur du pétrole et du gaz.


Le contenu local se définit comme la somme des biens et services produits dans le pays, des salaires et des dividendes perçus respectivement par les employés et les entrepreneurs nationaux.
 
Dit autrement, le contenu local est la composante privée des retombées économiques des projets pétroliers et gaziers. Cette composante privée vient s’ajouter aux revenus de l’État pour faire “tourner la machine économique“ du pays.
 
Malgré des lois souvent ambitieuses et volontaires, le taux moyen de contenu local en Afrique ne dépasse probablement pas 20% des coûts de développement et de production.
 
L’équation générale du partage de production mise à jour illustre clairement l’intérêt de promouvoir le contenu local, et ce d’autant plus qu’un État signataire d’un tel accord a toute légitimé pour contrôler les dépenses de ses partenaires.
 
Quotas de personnel, fabrication locale imposée et autres pièges du contenu local forcé
 
La loi sur le contenu local permettra de maximiser la valeur ajoutée locale et développer les capacités locales sans augmenter les coûts. Par exemple, des quotas de personnel systématiques peuvent aisément déclencher une inflation des organigrammes, et donc un surcoût, si le personnel local vient s’ajouter aux expatriés au lieu de les remplacer. De même, imposer, sans préparation préalable, la fabrication locale de structures complexes présente un risque majeur de délais et de coûts supplémentaires dévastateurs. Par voie de conséquence et par un effet de vase communicant, ces surcoûts pétroliers entraînent mécaniquement une diminution des profits de l’État. En résumé, le contenu local imposé de force peut aboutir à un simple transfert de valeur du secteur public vers le secteur privé national, et même, à une destruction nette de valeur ajoutée pour le pays.
 
Une stratégie réaliste et ambitieuse; des efforts ciblés pour des succès durables
 
Il ne s’agit pas pour autant d’abdiquer, bien au contraire, mais d’identifier toutes les opportunités de création de valeur réelle et durable. Une feuille de route est nécessaire et c’est pour cela que la loi portant sur le contenu local au Sénégal a été précédée d’une étude stratégique poussée.
 
Cette stratégie qui ambitionne un taux de contenu local de 50% dès 203010, s’appuie notamment sur l’exploration complète de la chaine de valeur du secteur pétrolier et gazier. Cet exercice vise à s’écarter, dans un premier temps, des activités à faible potentiel de contenu local, pour concentrer les efforts nationaux sur les secteurs les plus prometteurs.
 
La cartographie, illustrée ci-dessous (Ndlr : se rapprocher du Cos-Pétrogaz pour plus de détail), sera bien évidement amenée à évoluer avec le temps pour tenir compte de la montée en puissance des acteurs sénégalais. De même, la loi portant contenu local sera complétée par des décrets spécifiques aux activités porteuses. Rien n’est donc définitivement figé car ce sont les sénégalais eux-mêmes qui écriront les pages de l’histoire pétrolière et gazière du Sénégal.
 
Des champions sénégalais créateurs de valeur
 
L’optimisation des moyens de production onéreux et massivement importés est également une méthode permettant de créer de la valeur pour le pays. La création de champions sénégalais capables d’optimiser des moyens supports onéreux et importés, tels que les navires ravitailleurs, les hélicoptères ou encore les engins de levage, doit être une priorité.
 
«Le constat au Sénégal est que la voix des professionnels de la politique a noyé celle des professionnels et des experts du secteur. En raison d’un manque d’explications et de pédagogie, la plupart des sénégalais ont été victimes d’une intoxication informationnelle nourrie par les marchands de peur. Cette situation a pu susciter beaucoup d’angoisse et de crainte de déstabilisation de nos acquis démocratiques et sociaux. De façon légitime, nos compatriotes ont pu exiger des explications aux pouvoirs publics à la suite de la publication d’ouvrages ou de déclarations en décalage complet avec la réalité des faits et traduisant une grande méconnaissance du fonctionnement de l’industrie pétrolière», a écrit Mamadou Fall Kane en avant propos de son livret intitulé ‘’pétrole et gaz au Sénégal : 10  questions/réponses pour comprendre l’essentiel’’.
 
L’objectif de ce livret est d’offrir aux lecteurs les clés de compréhension du fonctionnement de ce secteur pour contribuer à poser les termes d’un débat dépassionné et serein. Ayant fait le pari de toucher le plus grand nombre, l’écriture s’est voulue simple, concise, et accessible à tous.
 
Son but est de déconstruire les fausses idées reçues sur les principales thématiques qui ont déchaîné les passions ces dernières années.
 
Ce livret traite les enjeux du pétrole et du gaz au Sénégal en dix questions avec des réponses éclairantes sur les points essentiels à retenir afin d’entraîner le lecteur dans un petit voyage dans l’univers de cette passionnante industrie souvent décrite comme une nébuleuse.
Equonet


Dans la même rubrique :