L’OCDE appelle à plus d’efforts pour réduire les fractures numériques


Rédigé le 12 Mars 2019 à 13:00 commentaire(s) modifié le 12 Mars 2019 21:54


(Equonet-Dakar) – L’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) appelle à plus d’efforts pour réduire les fractures numériques, développer les compétences et élargir l’accès aux données.


Si la transformation numérique est en bonne marche, sa portée et son rythme varient sensiblement selon les pays, les secteurs, les individus et les territoires. Or la transition amorcée ne profitera pleinement aux économies et aux sociétés que si les pouvoirs publics redoublent d’efforts pour préparer les entreprises, les particuliers et les politiques au monde numérique, a indiqué aujourd’hui l’OCDE.
 
Selon les données présentées à l’occasion du Sommet de l’OCDE sur la transformation numérique , (11-12 mars, à Paris), les internautes sont plus nombreux que jamais, mais des disparités subsistent, alors que  d’autres pourraient voient le jour. Pour preuve, dans les pays de l’OCDE, plus de 4 ménages ruraux sur 10 disposent d’une connexion haut débit fixe suffisante pour prendre en charge l’internet des objets, contre plus de 9 ménages résidant en zones urbaines sur 10. Un écart considérable demeure également dans les modalités d’utilisation de l’internet selon le niveau d’instruction des individus, avec une différence de plus de 40 points de pourcentage pour les services bancaires en ligne.
 
En ce qui concerne la fracture numérique entre les sexes, les femmes sont à la traîne dans les professions liées aux technologies de l’information et des communications (TIC) et deux fois plus de jeunes hommes que de jeunes femmes sont capables de programmer. Dans certains pays, la fracture entre les sexes dans l'utilisation d'Internet est encore trop marquée.
 
«La transformation numérique n’épargne aucun aspect de nos vies. Elle redessine les interactions économiques et sociales, et suscite des inquiétudes quant aux emplois, aux compétences, au respect de la vie privée et à la sécurité. Elle met également à l’épreuve nos cadres d’action, tandis que nous nous efforçons de trouver un juste équilibre entre les innovations porteuses d’amélioration du bien-être et les préoccupations en matière, notamment, de protection de la vie privée, de securité, de concurrence ou d’égalité», a déclaré Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE. «Il est de notre responsabilité de mettre la transformation numérique au service de l’autonomisation et de l’amélioration de la vie de chaque individu.»
 
La transformation numérique des économies et des sociétés pose un défi de taille en termes de formation. En effet, seuls 31 pour cent des adultes disposent de compétences suffisantes en résolution de problèmes pour réussir dans un monde numérique, et les plus qualifiés tendent à davantage tirer parti des opportunités qui en découlent. La formation doit par conséquent cibler en priorité ceux qui en ont le plus besoin, en particulier les travailleurs peu qualifiés, dont seulement 40 pour cent bénéficient de formations en entreprise, contre 73 pour cent pour les travailleurs hautement qualifiés.
 
Les données et les flux de données représentent une source de création de valeur de plus en plus importante. Les volumes de données produits chaque jour dans le monde équivalent à environ 1.25 milliard de DVD. Renforcer la création de valeur à l’ère du numérique suppose d’élargir l’accès aux données et d’en favoriser le partage, de promouvoir des régimes de protection de la vie privée qui soient interopérables afin de faciliter les flux de données transfrontières, et d’ouvrir les données publiques tout en prenant en compte les problématiques de sécurité nationale et privée.
 
Il faut également répondre à des préoccupations plus générales qui concernent la protection de la vie privée et la confiance, ainsi que l'impact des réseaux sociaux sur la santé mentale et la démocratie. La lutte contre le cyber-harcèlement, qui touche un jeune de 15 ans sur 10, est un défi grandissant. Le développement rapide de l’intelligence artificielle (IA) révolutionne la production et la science, et apporte des bénéfices directs aux consommateurs à travers des applications comme les appareils électroménagers intelligents, des améliorations en matière de santé ou de détection des fraudes. Mais l’IA soulève aussi des questions liées à la confiance, à la sécurité et à la responsabilité. L’OCDE souhaite répondre à ces défis en élaborant un ensemble de principes directeurs pour l’IA.
 
Equonet


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