Balance des paiements 2019 Sénégal : ce que constate la direction nationale de la bceao


Rédigé le 28 Janvier 2021 à 13:46 commentaire(s) modifié le 30 Janvier 2021 14:08

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) – La Bceao a fait des constats qui mettent en exergue les défis à relever pour le Sénégal en vue de rééquilibrer ses échanges extérieurs.


Dans son analyse du profil de la balance des paiements en 2019, des estimations pour 2020 et de leur dynamique au cours des cinq dernières années, le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) fait ressortir en particulier, un certain nombre de constats dont la persistance du déficit structurel du compte des transactions courantes, en lien avec un déficit commercial soutenu, figure en première ligne.
 
S’exprimant aujourd’hui lors de la journée de diffusion de la balance des paiements et de la position extérieure du Sénégal par visioconférence, Ahmadou Al Aminou Lô a fait observer également une concentration des importations, en 2019, autour d’un  nombre limité dans l’ordre décroissant, les produits pétroliers, les produits alimentaires, les machines, les engins de transport et les produits pharmaceutiques.
 
De même, il a noté une concentration des exportations autour de quelques produits, à savoir l’or non monétaire, les produits de la pêche, le pétrole, les acides phosphoriques et les arachides.

Il n’a pas manqué de relever la forte dynamique des transferts des migrants, qui ont augmenté de 44% en cinq ans, le solde positif du compte de capital, en rapport avec un flux régulier de subventions de projets publics.
 
Il a souligné aussi des flux entrants notables au titre du Compte financier, principalement des investissements directs étrangers, des investissements de portefeuille (notamment les produits des émissions d’eurobonds) et des autres investissements ;
 
Enfin, il a noté une orientation géographique des exportations avec une prédominance de l'Afrique, suivie de l’Asie et de l’Europe ; pour les importations, les parts de marchés les plus importantes sont détenues par l’Europe, suivie de l’Asie et de l’Afrique.
 
Autant de constats qui, selon lui, mettent en exergue les défis à relever pour le Sénégal en vue de rééquilibrer ses échanges extérieurs, qui ont été notablement pris en compte dans le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP 2A) du Plan Sénégal émergent (Pse).
 
De l’avis de M. Lô, l’atténuation du déficit commercial, établi à 1.688 milliards en 2019 et projeté à 1.726 milliards en 2020, revêt une importance capitale.
 
«Il importe également de maintenir les efforts déployés pour rendre attractif l’environnement des affaires au Sénégal et consolider ainsi les flux d’Investissements Directs Etrangers nets, estimés à 583 milliards en 2019 et à un niveau historique de 757 milliards en 2020», a-t-il indiqué.
 
Enfin, il a tenu à souligner les perspectives favorables pour le profil de la balance des paiements avec l'exploitation des gisements d'hydrocarbures.

La Journée de diffusion des comptes extérieurs du Sénégal est l’occasion de diagnostiquer la dynamique de la balance des paiements dont la bonne tenue est un signe de compétitivité extérieure et un gage de contribution à la crédibilité de notre monnaie commune.

En 2019, le solde global de la balance des paiements s’est établi à 146,5 milliards contre 527,2 milliards en 2018 et 125,6 milliards en 2017. Il est attendu en déficit de 95,6 milliards en 2020.
 
 


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