Au Sénégal, la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile reste encore élevée


Rédigé le 25 Juin 2019 à 21:14 | 0 commentaire(s) modifié le 26 Juin 2019 15:05


(Equonet-Dakar) - Malgré les progrès notables enregistrés, la situation sanitaire et sociale au Sénégal reste caractérisée par une mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile encore élevée, un taux de prévalence contraceptive relativement faible, des défaillances dans la prévention et dans la prise en charge de la maladie ainsi que la persistance de la vulnérabilité, selon le rapport national sur l’état de la population.


Présenté ce matin en présence des autorités gouvernementale et onusienne, le document note qu’en 2017 le ratio de mortalité maternelle est estimé à 273 pour 100 000 NV par l’EDS.
 
«Entre 2011 et 2017, les  taux de mortalité néonatale sont passés de  29‰  à 28‰, de mortalité infantile (moins d’un an) de 47‰ à 42‰ et de mortalité infanto-juvénile (moins de 5 ans) de 72‰ à 56 ‰ (EDS)», souligne-t-il.
 
A cet effet, le rapport préconise le recours à la planification familiale. «L’accès universel à la planification familiale est incontestablement une priorité, si l’on veut diminuer le nombre de grossesses non désirées, précoces, les décès évitables et accélérer la transition démographique pour la capture du dividende», indique-t-il.
 
En termes d’avancées, le rapport cite l’existence d’un cadre stratégique national de la planification familiale (2016-2020), d’un plan stratégique de la santé sexuelle et de la reproduction des adolescent(e)s /jeunes (2014-2018), d’un plan stratégique intégré de la santé de la reproduction de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent(e)/jeunes (SRMNEA), 2016-2020, de l’informatisation des données sanitaires à partir du  logiciel DHIS2, depuis 2014, d’un document cadre sages-femmes Itinérantes (SAFI) (2015) et des interventions communautaires comme le programme «Bajenu gox»  et des dispensateurs de soins à domicile (DSDOM).
 
Ce n’est pas tout. Le rapport met exergue également l’accouchement à moindre risque. «Même si la cible de  83% n’a pas été atteinte en 2016, le taux d’accouchements assistés par du personnel qualifié, est passé de 50,5% en 2012 à 58,6% en 2016. La proportion de femmes ayant accouché dans un établissement sanitaire est passée entre 2012 et 2016 de 71 % à 76 %», souligne-t-il.
 
De même, il met en avant les fistules obstétricales. «Le développement des programmes de surveillance des grossesses à haut risque et des campagnes de soins prénatals ont une incidence sur les fistules obstétricales.  Toutefois, en l’absence d’enquête exhaustive, l’estimation du nombre de cas annuel avoisine 400. Le nombre de femmes pris en charge  en  2016 est de 145», renseigne-t-il.
 
Les autres avancées notées sont relatives aux soins après avortement. «Le taux d’avortement enregistré au niveau des structures est estimé à 5% selon DHIS2 de 2015 dont 31% ont été pris en charge par Aspiration Manuelle Intra-utérine (AMIU), selon le rapport sur la mortalité maternelle et l’évaluation rapide des SONU de 2016. Les avortements sont responsables de 0,2% des décès maternels et 3,9% des complications. Pour améliorer cette situation, les soins après avortement sont décentralisés jusqu’au niveau des postes de santé (Aspiration Manuelle Intra Utérine AMIU)», souligne-t-il.
 
En termes de contraintes, le rapport relève les lenteurs notées dans l’exécution du programme d’institutionnalisation du genre dans tous les secteurs et à tous les niveaux, la non -harmonisation de la législation avec les textes ratifiés ; l’insuffisance des données désagrégées par sexe et d’indicateurs sensibles au genre pour sa prise en compte dans les politiques publiques ; les pesanteurs culturelles non favorables au genre ; les mutations de la structure familiale et des ménages ;  le faible taux d’allocation des ressources intérieures aux projets et programmes spécifiques aux femmes (moins de 2% du budget national), l’ insuffisance du budget de la carte d’égalité des chances; la faible implication des femmes dans les instances de décisions politiques, les syndicats, la société civile et le secteur économique.
 
Ce n’est pas tout. Le rapport relève aussi le faible accès à des financements adaptés et autres facteurs de productions (terre, équipements, etc.) ; l’accès limité aux informations stratégiques ; le déficit de structuration et d’organisation (prépondérance de l’informel, absence de formation qualifiante à l’initiative entrepreneuriale et au développement de l’entreprise, problème de normalisation et de certification des produits, accès aux marchés internationaux) et la persistance des textes législatifs consacrant la discrimination à l’égard des femmes.
 
Autant de contraintes qu’il faut lever pour atteindre zéro décès maternel évitable, zéro violence basée sur le genre et zéro besoin non satisfait en planification familiale.
 
Equonet


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