L'Union européenne (Ue) a annoncé hier la mobilisation de 82,5 millions d'euros pour six nouveaux projets au titre du programme panafricain visant à renforcer sa coopération avec l'Afrique dans de nombreux secteurs, dont la gestion durable des ressources, l'intégration et le commerce régionaux, le transport aérien et la numérisation.
Dans un communiqué de presse, elle souligne que beaucoup de ces nouveaux projets font une utilisation innovante de technologies numériques ou d'applications spatiales telles que l'imagerie satellitaire, pour contribuer à une croissance économique durable et à l'action pour le climat en Afrique.
Mme Jutta Urpilainen, commissaire aux partenariats internationaux, a déclaré: «Nous renforçons notre partenariat de longue date avec l'Afrique en donnant un coup d'accélérateur au programme panafricain. L'utilisation polyvalente de la technologie satellitaire contribue non seulement à la construction d'écosystèmes résilients et au maintien d'une utilisation durable des sols, mais aussi à la sécurité du transport aérien. Avec nos partenaires africains, nous exploitons le potentiel des technologies numériques pour donner la priorité au climat et à la croissance économique durable.»
Lancé en 2014, le programme panafricain soutient la coopération de l'UE avec l'Union africaine dans un large éventail de domaines. Dans le cadre du programme panafricain, l'Ue soutiendra:
La zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)
L'Ue renforcera son soutien à l'intégration économique intercontinentale: 32 millions d'euros serviront à soutenir les négociations en cours sur les protocoles commerciaux, la mise en œuvre et la mise en place de la Zlecaf conformément au projet de l'Union africaine. Il s'agit notamment d'aider l'observatoire africain du commerce et de mettre des données et des analyses commerciales à la disposition des décideurs politiques africains et du secteur privé. Cette initiative devrait déboucher sur la création de la plus grande zone de libre-échange au monde et permettre une augmentation importante des échanges intra-africains et des échanges entre l'Afrique et l'Europe. Cette somme porte le montant total de l'aide à la Zlecaf à 72,5 millions d'euros pour la période 2014-2020.
La surveillance de la sécurité alimentaire et des écosystèmes à l'aide des technologies spatiales
Une enveloppe supplémentaire de 25 millions d'euros sera utilisée pour soutenir la deuxième phase de l'initiative Surveillance mondiale pour l'environnement et la sécurité (GMES) & Afrique, qui vise à fournir des données d'observation de la Terre relatives aux zones terrestres, aquatiques, marines et côtières, en utilisant les technologies spatiales déployées dans le cadre du programme Copernicus. Cette initiative contribuera à la sécurité alimentaire et à la mise en place d'écosystèmes résilients, par exemple grâce à la surveillance des inondations et de la dégradation des sols. Au cours de la première phase du projet, qui aura mobilisé 26,5 millions d'euros entre 2017 et 2021, des efforts auront été déployés dans 47 pays africains pour améliorer l'accès aux données et leur traitement, notamment par le renforcement des capacités, l'installation de stations et le développement d'applications. La seconde phase (2022-2025) du projet visera à aider les communautés économiques régionales, les gouvernements africains, les communautés scientifiques et les citoyens africains à utiliser efficacement les données d'observation de la Terre pour contribuer à la gestion durable des ressources naturelles et à la lutte contre le changement climatique.
La gestion et la gouvernance durables des ressources naturelles à l'aide des données géoscientifiques
L'Ue consacrera 8 millions d'euros supplémentaires à l'action Appui panafricain à la technologie et aux sciences géologiques du partenariat Afrique-UE (2021-2023), qui vise à améliorer l'accès aux données géoscientifiques et les capacités des enquêtes géologiques africaines, afin de contribuer à une gestion durable et à une meilleure gouvernance des ressources naturelles en Afrique. Dans le cadre de la première phase du projet, dotée d'un budget de 9 millions d'euros entre 2017 et 2019, plus de 1 000 personnes originaires de 49 pays africains ont été formées aux connaissances et aux compétences géoscientifiques, telles que l'évaluation des ressources minérales, l'exploitation minière artisanale et à petite échelle, les géorisques et le géopatrimoine.
La numérisation et le partage des connaissances
L'UE soutiendra la plateforme Afrique-Europe du numérique pour le développement, lancée récemment, à hauteur de 8 millions d'euros. Cette plateforme facilitera le partage des connaissances et le dialogue structuré entre partenaires africains et européens, afin de stimuler la transformation numérique, l'une des premières priorités géopolitiques de l'UE.
Des infrastructures aériennes plus sûres utilisant des systèmes satellitaires
Un montant supplémentaire de 5 millions d'euros sera alloué pour accélérer l'émergence du marché unique du transport aérien africain. Ce programme aidera la Commission africaine de l'aviation civile et les États africains à mettre en œuvre le marché unique de l'aviation. Les fonds seront investis dans des systèmes satellitaires en faveur d'infrastructures aériennes plus sûres.
La modernisation des systèmes de navigation aérienne
L'UE fournira une contribution supplémentaire de 4,5 millions d'euros pour assurer une troisième phase du programme d'appui à la navigation par satellite en Afrique, qui débutera en 2021 et s'étendra sur 48 mois. Ce projet soutient le développement du transport aérien en Afrique par la modernisation des systèmes de navigation aérienne, par exemple, en développant le système mondial de navigation par satellite et en mettant en œuvre le système européen de navigation par recouvrement géostationnaire dans toute l'Afrique. Les phases précédentes ont déjà contribué à la mise en place d'une stratégie à long terme pour la sécurité des vols à l'aide de la technologie satellitaire, dotée d'un budget de 7,7 millions d'euros entre 2014 et 2020.
Source: DUE